RELATIONS
INTERNATIONALES-USA- THANKSGIVING
© Afp,
novembre 2020
Célébrée
le quatrième jeudi de novembre, Thanksgiving – littéralement jour d'action de
grâce – est la fête familiale par excellence aux Etats-Unis. Mais les
Américains ont été invités cette année à ne pas se déplacer en raison de
la pandémie.
Elle est célébrée pour la première fois
à l'automne 1621 par des protestants puritains anglais (baptisés plus tard
“Pères pèlerins”) ayant débarqué l'année précédente en Nouvelle-Angleterre à
bord du Mayflower. Ces “Pères pèlerins” créent la
colonie de Plymouth installée sur le territoire des Wampanoags.
L'hiver 1620, très rude, décime une partie des émigrants. Un traité d'aide
mutuelle est signé avec les Amérindiens.
En échange de protection contre les
tribus rivales, les Wampanoags enseignent aux
pèlerins la culture du maïs. L'automne suivant, la récolte est abondante. Pour
les remercier, le gouverneur anglais invite les Amérindiens à un repas de fête
considéré comme le premier Thanksgiving.
Par la suite, le développement des
colonies entraîne une longue lutte pour les territoires au détriment des
populations autochtones. Certains Amérindiens aujourd'hui ne célèbrent pas
Thanksgiving. Thanksgiving a lieu tous les ans, le quatrième jeudi du mois de
novembre. C'est Abraham Lincoln qui l'instaure comme fête nationale en
1863.
Le Brésil, le Liberia et les îles
caribéennes de Saint-Lucie et de Grenade célèbrent
également cette fête mais à des dates différentes. Au Canada, Thanksgiving a
lieu le deuxième lundi d'octobre.
La dinde
familiale
Au XVIIe siècle, la table devait être généreuse : on mangeait du gibier, des
fruits de mer et du maïs. De nos jours, le menu, encore plus opulent,
s'organise autour de la dinde farcie dont des dizaines de recettes inondent les
magazines une fois Halloween passé. Quelque 40 millions de dindes entières sont mangées chaque année aux Etats-Unis.
La volaille peut être servie seule ou
avec du jambon à l'os par exemple mais elle est presque toujours accompagnée
d'un écrasé de pommes de terre et de haricots verts, le tout arrosé d'une sauce
aux canneberges avec, pour dessert, un assortiment de tartes aux pommes, à la
citrouille et à la cannelle.
Thanksgiving au cinéma
Bien davantage encore que Noël, Thanksgiving est le rendez-vous familial par
excellence. Dès la maternelle, chaque petit Américain apprend pour l'occasion à
exprimer sa reconnaissance envers les bénédictions apportées par la vie et en
particulier sa famille. Passer les fêtes de Thanksgiving seul est socialement
impensable.
Le cinéma américain se délecte de ces
huis clos familiaux qui peuvent naturellement se transformer en jeudi de
l'angoisse : les dindes qui volent à travers la fenêtre dans “Rocky”, les
retrouvailles pour le meilleur et pour le pire dans “Week-end en famille” de
Jodie Foster, le stress du “Thanksgiving travel”, le
week-end le plus chargé de l'année dans les transports dans “Un ticket pour
deux” (John Hughes) ou encore le joyeux bazar familial dans “Hannah et ses
sœurs” de Woody Allen.
“Black
Friday
Depuis les années 50, cette fête familiale est suivie le lendemain par le
“Black Friday” – le vendredi noir – un événement commercial qui se prolonge maintenant
jusqu'au “Cyber Monday”, le lundi des soldes géantes
sur internet. Ce quatrième vendredi du mois, les enseignes rivalisent de
promotions et font leur chiffre d'affaires de l'année qui les sort du “rouge”
pour ramener leurs comptes dans le “noir”.
En 2019, les achats en ligne aux
Etats-Unis pour ce seul vendredi ont atteint un record de 7,4 milliards de
dollars (Adobe Analytics). Lancé en France en
2014, le “Black Friday” s'est désormais étendu à toutes les grandes enseignes
de la distribution.
Une
édition 2020 marquée par la pandémie
Pandémie oblige, le Thanksgiving 2020 est d'ores et déjà marqué par la
circulation du virus aux Etats-Unis, pays le plus touché au monde avec plus de
12,5 millions de cas confirmés et 260 000 décès.
Les autorités sanitaires et la plupart
des responsables politiques, sans aller jusqu'à interdire les déplacements, ont
appelé les Américains à ne pas voyager et à limiter la taille des
rassemblements afin de ne pas aggraver la situation sanitaire.
Mais nombreux sont ceux qui ont tout de
même convergé vers les aéroports pour s'envoler retrouver leurs familles,
établissant des records de fréquentation depuis le début de la pandémie, mais
avec toutefois deux fois moins de passagers ce week-end que l'an dernier.