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Diabète (complément 2020)

Date de création: 18-11-2020 18:58
Dernière mise à jour: 18-11-2020 18:58
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SANTE-MALADIE-DIABÈTE (COMPLEMENT 2020)

Si  les  risques  de  contamination  au nouveau coronavirus des diabétiques  sont,  selon  les  médecins,  pareils  à  ceux  de  la  population  générale, il n’en  demeure  pas  moins  qu’une  fois   infectés,  ils  sont  davantage 

éligibles  aux  formes  sévères, compliquées ou mortelles.

La prévalence du diabète de type 2 chez la  population âgée de 18 à 69 ans est de 14,4%, selon une étude récente réalisée par le ministère de la Santé. Le taux représente 2,8 millions de diabétiques dans le pays. Le chiffre bondit à 3,8 millions de sujets, si l’on prend en compte les patients de plus de 70 ans. 

Ces résultats ont été  livrés  par  le  Pr Safia Mimouni-Zergui, spécialiste en endocrinologie, diabète et maladie métabolique, chef de service au CPMC, et le Pr Samia Zekri, chef de service  de médecine  interne hommes de l’EPH Bitraria, au cours d’un webinaire organisé par le groupe Sanofi (mardi 24 novembre 2020/Alger)

“C’est  la  statistique la plus  fine  obtenue  jusqu’alors”, précise  la praticienne. Elle  aborde  aussitôt  le  chapitre  de  l’évolution  de  la  maladie  et, conséquemment, de ses complications, malgré la disponibilité, dans le pays, de nombreux traitements efficaces pour la régulation du taux de la glycémie. 

Elle souligne que les études IDMPS et Baromètre, évaluant l’autogestion du diabète et la prise en charge en pratique clinique d’une grande proportion de patients en Algérie, ont révélé que “l’objectif fixé par les sociétés savantes internationales d’HbA1C < 7% sous traitement  n’était atteint dans ces deux études respectivement qu’à 40% et 35,5%”.

En clair, la  prise  en  charge  médicale  et  l’observance  du  traitement  sont carentielles. La responsabilité de cet échec incombe aussi bien au médecin traitant qu’au patient lui-même. “Dans l’inertie clinique, les  facteurs  liés aux médecins sont plus importants  que  ceux  liés aux patients. Ils contribuent à 50%.

Il s’explique d’abord par le retard à la mise sous traitement adéquat (…) et aussi par le défaut de titration, c’est-à-dire le délai avant d’augmenter la dose déjà administrée du médicament (…) ou encore le temps insuffisant de la consultation”, avance-t-elle. Les deux enquêtes susmentionnées impliquent le patient dans la défaillance du processus thérapeutique à hauteur de 30% et mettent en cause le système de santé dans une proportion de 20%.

“Il peut considérer, à tort, que sa maladie n’est pas grave, qu’il a trop de médications, qu’ils ont des effets indésirables, mais aussi qu’il ne croit pas le médecin et qu’il n’y a eu que peu de communication entre lui et son médecin pour le convaincre”, explique le Pr Mimouni-Zergui.

Le Pr Abdelkrim Berrah, chef de service de médecine interne au CHU Lamine-Debaghine (ex-hôpital Maillot à Bab El-Oued), assure que les risques de contamination par le nouveau coronavirus chez les diabétiques sont pareils à ceux de la population générale. 

Il n’en demeure pas moins, qu’une fois infectés, ils sont davantage éligibles aux formes sévères, compliquées ou mortelles. “Cela explique leur positionnement (les diabétiques, ndlr) sur la liste des sujets dits vulnérables. Bonne nouvelle, quand ils sont bien équilibrés, ce risque diminue notablement”, soutient-il.

Selon le Pr Samia Zekri, chef du service médecine interne hommes à l’EPH de Bitraria, “les diabétiques qui font des complications dues au Covid-19 sont ceux dont la maladie est ancienne, compliquée et déséquilibrée, fragiles, âgés de plus de 70 ans, ceux qui ont des comorbidités, et dont le cœur, les poumons ou les reins ont été antérieurement atteints ou ceux ayant des facteurs de risque comme par exemple l’obésité, l’HTA ou un syndrome d’apnée obstructive du sommeil”.

Elle indique que les diabétiques et leur entourage ont une perception erronée des risques. “Ils ont déserté nos consultations, se suffisant d’un renouvellement d’ordonnance transmise par un tiers”, regrette-t-elle.