SPORTS- OPINIONS ET POINTS DE VUE- FOOT
PROFESSIONNEL- BELKACEM A. DJABALLAH
FOOTBALL PRO’:CE QUI NE « TOURNE PLUS ROND ! »
(samedi 7 novembre 2020, Raina Raikoum, Le Quotidien
d’Oran)
Dans le monde du foot, on en a vu beaucoup
de gouttelettes et pas mal de grosses
gouttes…..mais, hélas, on n’a jamais vu
le vase déborder. Etonnant ? Un phénomène que l’on retrouve un peu partout
à travers le monde (cf. les scandales anciens et nouveaux au niveau de la Fifa)
mais , chez nous, le vase, est très , très grand. Il est vrai que le sport en général, (mais
pas tout le sport) et le football en particulier (mais pas tout le foot),
surtout le foot professionnel (mais pas tout le foot pro’), qui allie spectacle
et argent, occupe, depuis plusieurs décennies et grâce à l’audiovisuel, une
place de choix. Que dis-je, un rôle premier dans la masse de la culture et des
loisirs populaires……dans les stades, la rue,
les cafés et les bars et ….à la
maison. Grands et petits, vieux et jeunes,
hommes et femmes.
Le sport, produit de consommation de
masse ? On y est . Avec en tête quelques sports
comme le foot, bien sûr, le tennis, le cyclisme, la boxe, l’athlétisme…..
Qui dit consommation de masse, dit
production en grande quantité et surtout ininterrompue, covid
19 ou pas covid 19, public ou pas public, bavette ou
pas bavette…The show must go on ! Pas étonnant de voir que ce sont les
trois ou cinq premiers sports de masse
(adulés par les foules) qui reprennent, actuellement, le chemin des stades et des routes : foot,
tennis, cyclisme..rugby un peu , basket aux Usa….
Chez nous, en Algérie, c’est, bien
entendu, le foot qui est roi. Depuis sa professionnalisation, plus dictateur que roi ,
il se permet mille et une folies et surtout mille et une déviations. Ce qui aboutit,
inévitablement, à mille et un « scandales »…..financiers. Car, chez
nous, en sport comme en presque tout…..en cherchant la solution, il faut
d’abord et avant tout chercher …..l’argent et la « magouille » . Le nerf de la guerre (sic !) et le magouilleur
en chef. Si difficiles à traquer et encore plus à fixer…..presque tout le monde
ayant mis à la main…..dans le ma(ri)got.
L’exemple le plus frappant est celui des
mille et un contentieux financiers existants actuellement entre clubs et
joueurs (algériens et/ou étrangers), entre clubs, entre clubs et entraîneurs
(algériens et étrangers), entre clubs amateurs et clubs professionnels, entre
propriétaires nouveaux et anciens
dirigeants, des bilans financiers contestés ou rejetés….
Des contentieux, réels ou supposés, qui
atterrissent devant des instances judiciaires ou des institutions spécialisées,
hélas parfois étrangères…….Et, on y parle toujours de milliards (de cts de
dinars) et de millions d’euros….
La cause principale : des contrats
(volontairement ?) mal étudiés, mal écrits, des projections ignorés, des
intérêts collectifs mal calculés….et un contrôle étatique ou para- étatique
quasi-absent. Il est vrai, ici , que le football en particulier (et certains
sports en particulier) ont été (et sont ?) beaucoup plus gérés , en
coulisses, par la politique et le politicien…que par le gestionnaire
respectueux de la loi générale et des règlements particuliers…..plus par la
foule manipulée (celle qui, par sa violence verbale ou physique, fait
peur) et/ ou manipulable que par la masse des supporters engagés mais
pacifiques….plus par la rente et les
sous des entreprises publiques que par la participation financière citoyenne effective et transparente….
L’ « affaire » Rooney (un joueur
Camerounais…), un vrai « casse-tête » , avec une véritable
« guerre des communiqués » et de déclarations Faf-Mca,
des clubs fortement endettés qui demandent , certains au nom de l’Histoire,
d’autres, au nom de « l’argent du peuple », le soutien d’entreprises
économiques publiques (sans penser à leurs déficits devenus chroniques et
possible cause de mise au chômage de centaines de travailleurs) ; des
recrutements (de joueurs ou d’entraîneurs) et des transferts à coups de très
fortes sommes d’argent et pour des salaires mirobolants…..Les preuves concrètes
qu’il y a quelque chose de « pourri » dans le monde des sports. Au
minimum, une incapacité à gérer convenablement et dans la transparence, une
discipline sportive….
Qu’il était bon et beau , en tut cas plus tranquille, le temps du sport
amateur….Le joueur était rémunéré par un « job » stable ou une
formation professionnelle, un terrain à construire ou un logement….les primes
étaient représentées par une ‘omra, un hadj et/ou
par le mouton de l’Aïd……et le public n’était « chauvin » qu’au
niveau de sa « houma ». Hélas
, pour paraphraser Said Sadi
(« Mémoires. Tome I ». 2020) le football –et le sport en
général – n’est plus une belle et agréable illustration de ce que peut être une
vie de libre intuition et de solidarité collective . On n’arrête par le progrès (sic !) et il faut bien que le
« cirque » et les jeux continuent. Peu à
peu, « les règles du sport ont cédé
devant le rapport de force politique. Et, par conséquent, le rapport de force
tout court (Mustapha Hammouche, journaliste ,
2008) .Tout un système ….Yetnaha GaâE ?
Impossible.Car,cette
fois-ci, si le « Système » tente d’intervenir pour réguler les
choses, le peuple , lui, en fera tout un
Hirak. A ne rien comprendre !