RELATIONS
INTERNATIONALES-USA- PRESIDENTS USA (1789-2016) (I/III)
Voici la liste des 45 premiers présidents des
États-Unis d'Amérique, avec la date de leur première entrée en fonction et leur
âge à ce moment-là (en moyenne un peu moins de 55 ans). On notera leur jeunesse
relative : onze présidents sur 45 ont été élus à 60 ans ou plus mais
treize à 50 ans ou moins ! Le président le plus âgé est le dernier :
Donald Trump (70 ans).
Les présidents des États-Unis d'Amérique
1er) 30 avril 1789 : George Washington (56
ans)
Riche planteur et député de Virginie, il devient commandant en chef des troupes
indépendantistes en 1775. Charismatique, il est élu et réélu président sans
difficulté.
Sous sa présidence sont créées une banque d'État et une
monnaie stable, le dollar. Mais il est dissuadé de se présenter une
nouvelle fois en raison d'un début d'impopularité et des tensions au sein de
son cabinet entre les fédéralistes partisans d'un
État fort, groupés derrière
Alexander Hamilton, et les républicains-démocrates groupés derrière Thomas Jefferson et James Madison.
2) 4 mars 1797 : John Adams (61 ans)
Cet avocat fédéraliste plutôt terne figure parmi les acteurs de la guerre
d'indépendance et les rédacteurs de la Constitution. Il est né au Massachusetts
et non en Virginie comme les autres présidents du jeune État. Avant de devenir
président, il a été vice-président et également ambassadeur des États-Unis
auprès du roi George III.
L'élection présidentielle l'oppose au brillant Jefferson,
partisan d'une plus grande décentralisation, et à une dizaine d'autres
candidats. Les grands électeurs s'étant divisés autour de treize candidats
suivant des logiques géographiques, il obtient trois voix de plus que le
Sudiste Jefferson. Il devient président et Jefferson vice-président.
La présidence d'Adams est marquée en 1798 par une
quasi-guerre avec la France révolutionnaire. Adams fait voter des lois
d'exception à l'encontre des étrangers, au grand mécontentement des
républicains-démocrates qui se mobilisent aux élections suivantes pour faire
élire leur champion. Après lui, aucun fédéraliste n'accèdera plus à la présidence et le parti disparaîtra de lui-même.
3) 4 mars 1801 : Thomas Jefferson (57 ans)
L'auteur principal de la Déclaration d'Indépendance est aussi le chef de file du parti républicain-démocrate, anti-fédéraliste, rousseauiste et pacifiste. Avec lui débute
l'ère « des
bons sentiments », marquée par une vie
politique apaisée. L'opposition entre républicains et fédéralistes s'estompe,
ces derniers contribuant par nécessité au renforcement de l'État central. Sous
sa présidence, les États-Unis s'agrandissent de la Louisiane,
achetée à la France.
Un beau jour pour mourir
Les présidents John Adams et Thomas Jefferson meurent le
même jour, le 4 juillet 1826, 50e anniversaire de la déclaration d'indépendance. On dit que les derniers mots de Jefferson furent pour s'en
informer : « Is't
the Fourth ? » (Sommes-nous bien le
4-Juillet ?).
Le 5e président, James Monroe, disciple de Thomas
Jefferson, meurt quant à lui cinq ans plus tard, le 4 juillet 1831 (également
le jour de la fête nationale).
4) 4 mars 1809 : James Madison (57 ans)
Fils d'un riche planteur virginien comme Washington et Jefferson,
il participe avec Hamilton à la rédaction de la Constitution. Ami du
président Jefferson, il est choisi par le caucus républicain-démocrate comme candidat à sa succession en
1808.
Sur les instances du Congrès, auquel il doit
son élection, le président Madison déclare la guerre à l'Angleterreen
juin 1812. Cette « seconde guerre d'indépendance » serait le seul exemple connu de guerre entre deux
démocraties... Disciple de Jefferson, James Madison continue à
l'intérieur la politique des bons sentiments.
5) 4 mars 1817 : James Monroe (58 ans)
Originaire de Virginie comme ses prédécesseurs (sauf Adams), avocat comme les
trois précédents, il a été ambassadeur en France comme Adams et
Jefferson. Il est désigné par le caucus républicain-démocrate du
Congrès (le « roi
caucus ») pour succéder à Madison à la Maison
Blanche.
Le Secrétaire d'État John Quincy Adams définit la politique
extérieure du pays pour le siècle à venir : les États-Unis
n'interviendront pas dans les affaires européennes et considèreront toute
intervention européenne sur le continent américain comme une menace à leur
sécurité. Elle reste connue sous le nom de « doctrine Monroe » : en trois mots : l'Amérique aux Américains !
6) 4 mars 1825 : John Quincy Adams (57
ans)
Le fils du deuxième président des États-Unis est désigné par la Chambre
des représentants suite à une élection embrouillée (unique cas de ce genre) qui
oppose entre eux plusieurs représentants du parti républicain-démocrate. Andrew Jackson obtient le plus grand nombre de voix mais,
faute d'une majorité absolue de grands électeurs, il doit céder la place
au candidat désigné par le Congrès !
Il s'ensuit la division du parti républicain-démocrate entre le parti démocrate et
le parti
national républicain et la fin de l'ère « des bons
sentiments ».
7) 4 mars 1829 : Andrew Jackson (61 ans)
Général populaire, héros des précédentes guerres, né en Caroline, c'est le
premier président issu du peuple et le premier à ne pas avoir participé à la
guerre d'Indépendance. Il rénove le parti (républicain) démocrate et inaugure le spoils system ou « partage
des dépouilles », qui consiste à changer le personnel
politique après chaque élection.
Alexis de Tocqueville visite l'Amérique avec son ami Gustave
de Beaumont pendant la présidence de Jackson.
8) 4 mars 1837 : Martin Van Buren (54
ans)
Renonçant à se représenter, Andrew Jackson suggère au parti démocrate de désigner son vice-président Martin Van Buren pour lui
succéder. Fils de fermiers néerlandais, c'est le premier président né après
l'indépendance. C'est aussi, jusqu'à l'élection de Lincoln, le premier d'une
longue série de présidents effacés dont aucun n'effectue plus d'un mandat.
9) 4 mars 1841 : William Harry Harrison
(68 ans)
Avec ce vieux général que ses partisans surnomment affectueusement « Tippecanoe », le parti whig remporte pour
la première fois les présidentielles. Mais Harrison a eu l'imprudence de
prononcer dans un froid glacial un discours d'investiture de deux heures (un
record !). Il est victime d'une pneumonie un mois après son entrée en
fonction.
(† 4 avril 1841)
Premier président dont le mandat est brutalement
interrompu, il est remplacé au pied levé par le vice-président John Tyler
qui, sans attendre une décision du Congrès, se rend à la Maison Blanche et
prête serment. Ce précédent sera entériné en 1867 par le 15e amendement à la
Constitution.
10) 6 avril 1841 : John Tyler (51 ans)
Sous sa courte présidence, Tyler soutient le droit des États du sud à pratiquer
l'esclavage, ce qui le coupe du parti whig et
conduit à la démission de son gouvernement.
11) 4 mars 1845 : James Knox Polk (49
ans)
Grâce au soutien d'Andrew Jackson et bien qu'inconnu en-dehors du Tennessee, le
démocrate James Polk se fait élire face au whig Henry Clay. C'est la première fois qu'un parti regagne la Maison Blanche
après l'avoir perdue. L'alternance s'enracine dans les moeurs politiques.
Expansionniste, James Polk obtient du Congrès l'annexion du Texas, négocie à
l'avantage des États-Unis la frontière du Nord-Ouest avec le Canada
britannique, puis engage une guerre inique contre le Mexique. Conclue par
le traité de Guadalupe Hidalgo, elle vaut aux États-Unis d'immenses agrandissements au Sud-Ouest (Californie,
Nouveau-Mexique...).
12) 5 mars 1849 : Zachary Taylor (64
ans)
Le général Taylor a mené la guerre contre le Mexique. Candidat du
parti whig, il laisse l'initiative au Congrès. Deuxième président à mourir en
fonction, il disparaît alors que le débat fait rage pour déterminer si les
nouveaux États du Sud doivent pouvoir rester esclavagistes. Lui-même était
prêt à maintenir la cohésion de l'Union par la force.
(† 9 juillet 1850)
13) 10 juillet 1850 : Millard Fillmore
(50 ans)
Vice-président devenu président de transition, Fillmore édicte un compromis
boiteux sur l'esclavage qui lui vaut l'hostilité de son propre parti, le
parti whig.
14) 4 mars 1853 : Franklin Pierce (48
ans)
Le débat sur l'esclavage prend un tour violent et passionnel, avec le Kansas-Nebraska Act : à
l'initiative du président Pierce (un whig) et du sénateur Stephen A. Douglas
(un démocrate), le Congrès autorise le Kansas et le Nebraska à se prononcer sur
la légalité de l'esclavage. Il s'ensuit l'explosion du parti whig. Lui succède l'actuel parti républicain, qui préconise l'abolition de l'esclavage. Le nouveau parti, protectionniste
et anti-esclavagiste, est surtout représenté dans le Nord.
15) 4 mars 1857 : James Buchanan (65
ans)
Ancien fédéraliste, il rallie le parti démocrate et
l'emporte sur le candidat républicain. Le parti whig est marginalisé et le pays s'installe dans le bipartisme que nous
connaissons encore aujourd'hui. Président soucieux de la paix civile à tout
prix, James Buchanan ne fait rien pour tempérer les revendications des États
esclavagistes du Sud.
Lorsque son successeur est élu le 6 novembre 1860 et que
la Caroline du Sud fait sécession le 20 décembre suivant, le président, devenu
un « canard
boiteux », s'interdit toute initiative en attendant
l'investiture officielle de Lincoln le 4 mars 1861. Pendant ces douze
longues semaines, la situation va considérablement se rendre et rendre la
guerre civile quasi-inévitable.