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Médias amazighs - recherche Enjsi/Alger Benaknoun

Date de création: 04-11-2020 17:52
Dernière mise à jour: 04-11-2020 17:52
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COMMUNICATION- ETUDES ET ANALYSES – MEDIAS AMAZIGHS- RECHERCHE ENSJSI

Travaux de recherche à l’ENSJSI : Quelle place pour les médias amazighs ?

 

© El Watan étudiant/ HAFID AZZOUZI, mercredi 4 NOVEMBRE 2020

 Les universitaires ne planchent que rarement dans leurs mémoires ou thèses sur les thématiques ayant trait aux médias amazighs.

Et pourtant, ce volet se développe davantage de plus en plus, ces dernières années, notamment avec l’ouverture de chaînes de télévision, en plus de celles qui existent depuis plus d’une décennie (la chaine 4 et Berbère Télévision). «Il y a effectivement très peu de travaux de recherche et même de rencontres scientifiques sur les médias amazighs qui nécessitent plus de considération par les chercheurs surtout lorsqu’on sait que tamazight est devenue langue nationale et officielle.

Il y a certes, des institutions comme le HCA (Haut commissariat à l’amazighité) et les départements de langue et culture amazighes dans les universités de Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira et Batna, qui travaillent pour la promotion de tamazight mais j’estime que le volet médias n’a pas eu l’intérêt qu’il faut pour qu’il soit bien pris en charge sur le plan scientifique.

Il faut justement que des chercheurs enrichissent ce domaine à travers des publications scientifiques afin de que des étudiants qui souhaitent travailler, à l’avenir, sur des thèmes puissent trouver des références susceptibles de les aider dans leurs recherche», nous a expliqué le docteur Hakim Hamzaoui, enseignant à l’Ecole supérieure nationale de journalisme et des sciences de l’information d’Alger, qui ajoute que même dans les départements des SIC, la question des médias amazighs n’est pas abordée de manière à lever le voile sur certains entraves qui entourent, précise-t-il, entre autres, l’exercice de la profession des journalistes amazighones. «Il y a des initiatives prises, notamment par le HCA, qui a organisé des formations au profit des journalistes des amazighes, mais ce genre de rencontres doit être multiplié avec l’implication des universitaires afin justement d’inciter à la production scientifique dans le domaine», a souligné le Dr Hamzaoui qui rappelle que le HCA avait, en collaboration avec le ministère de la Communication, organisé, il y a quelques années, un colloque international intitulé «Médias, communications langues et langages : où en est tamazight ?».

La question avait, d’ailleurs, été abordée sur plusieurs angles, nous a-t-il ajouté. « Au niveau de l’Ecole de journalisme, à Alger, nous avons essayé de décortiquer une partie de ce domaine à l’occasion d’un colloque national que nous avons organisé l’année dernière. Nous avons essayé de plancher, avec des enseignants chercheurs et des professionnels, sur la production culturelle amazighe dans les médias.

Notre objectif était d’enrichir la réflexion sur ce domaine de recherche, nouveau dans les sciences de l’information et de la communication en Algérie.  Nous avons aussi produit, à la fin de l’activité scientifique, une référence bibliographique qui sera utile justement pour l’étude de la thématique en question. Nous avons également attiré l’attention des acteurs de la promotion de la langue et la culture amazighes sur le rôle primordial des médias dans la préservation et la promotion de cette culture ainsi que la retransmission de son héritage», nous a également expliqué le même universitaire.

Par ailleurs, parmi les publications qui traitent la question, on trouve, entre autres, celle de Boudjamaâ Aziri, docteur en traduction, qui a parlé des origines, formation et mode d’emploi des néologismes et calques dans les médias amazighs. Mohamed Badreddine, journaliste et ancien directeur de la chaîne II, a, lui aussi, dans une étude qu’il a réalisée, estimé que la presse écrite en tamazight est insignifiante.

Il cite l’expérience les deux titres de journaux partisans Amaynut et Assalu édités respectivement par le Front des Forces Socialistes et le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie qui ont disparu après le tirage de quelques numéros aux débuts des années 1990. «Parallèlement à ces expériences, la presse écrite d’expression amazighe s’est manifesté par des initiatives de certains titres publics et privés à publier des pages ou suppléments hebdomadaires en tamazight  qui a été introduit à la télévision algérienne en janvier 1992 avec un résumé sans images de l’actualité en variantes kabyle et chaouie, diffusés en alternance après les journaux télévisés de 13h00 et de 23h00, présentés en langue arabe. Cette situation demeura ainsi jusqu’au 7 juin 1996, jour du lancement de la première édition en tamazight.

Ce journal, d’une durée de 20 minutes, consistait en une édition complète illustrée avec des images de l’actualité et diffusée quotidiennement à 18h sur la chaîne terrestre (ENTV) et Canal Algérie. Diffusée au départ en kabyle et en chaoui, cette édition a été élargie aux variantes m’Zab, le 28 octobre 1996, targuie, le 28 octobre 2005 et enfin, la variante chenouie le 28 octobre 2007», précise-t-il tout en estimant que «l’événement majeur était le lancement de la chaine amazigh TV 4, le 18 mars 2009 ». Pour lui, «la radio est le principal vecteur de la communication en tamazight». D’autre part, ces dernières années, des étudiants tentent quelques essais d’approche sur le travail des médias amazighs, dont la chaîne II et la radio Tizi Ouzou.

Des mémoires de master ont été ainsi réalisés aussi bien par des étudiants du département de langue et culture amazighes que par ceux des sciences de l’information et de la communication de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou.

Toutefois, selon Dr Hakim Hamzaoui, les thèses de doctorat sur les médias amazighs en Algérie demeurent toujours rares.