Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Malek Bennabi

Date de création: 28-10-2020 18:38
Dernière mise à jour: 28-10-2020 18:38
Lu: 1267 fois


CULTURE- PERSONNALITES- MALEK BENNABI

© Extraits de Wikipedia

Malek Bennabi (en arabe مالك بن نبي) est un penseur algérien, né le 1er janvier 1905 à Constantine et mort le 31 octobre 1973 à Alger. Il a étudié les problèmes de civilisation en général et ceux du monde musulman en particulier. Il est issu d'un double courant culturel. On lui doit le concept de « colonisabilité

 », qu'il introduit dans son ouvrage Vocation de l'islam paru en 1954. Ce concept recouvre l'idée que les sociétés en décadence, c'est-à-dire qui ont perdu leur dynamique sociale, se retrouvent dans un état de faiblesse structurelle qui agit comme un appel à la colonisation étrangère.

Malek Bennabi commence sa scolarité à l'école coranique de Tébessa, ville où son père, ancien médersien1 et lettré bilingue, a été muté en 1911. En 1913 il est inscrit à l'unique école de cette ville, après deux années de cours dans une classe réservée aux petits indigènes. Ensuite, il retourne à Constantine, où il poursuit ses études au collège Ould Ali (ex Jules Ferry) puis à la medersa de Constantine, établissement destiné autrefois à la magistrature musulmane, les medersiens de l'époque ayant une formation bilingue. Bennabi fréquente cette institution pendant trois ans pour obtenir son diplôme de Bach-adel (diplôme de fin d'études) en 1925. C'est pendant cette période qu'une "triple culture se forge en lui, musulmane, occidentale et asiatique, d'abord par la lecture des œuvres de RabelaisHugoCondillacJohn DeweyRomain RollandCourtellemont, ensuite celle de Imrou el-KaïsHafez Ibrahim, Eugène Jung, Ibn KhaldounTahtawi, et enfin Tagore."

À partir de 1927, Il travaille comme auxiliaire judiciaire au tribunal de Aflou puis à Châteaudun-du-Rhumel2. En 1928, il rencontre pour une première fois le théologien réformiste Ibn Bâdîs

En 1930, avec l'aide de ses parents, il décide d'aller étudier en France. Refusé à l'Institut des langues orientales.  Sans motif apparent, il s'inscrit alors à l’École spéciale de Mécanique et d’Électricité de Sudria. Il fréquente l'Union Chrétienne des Jeunes Gens parisiens (UCJGP), et intègre ensuite l'Association des Étudiants musulmans nord-africains (AEMNA). L'année suivante, il épouse Paulette-Khadija Philippon et donne sa première conférence. Il rencontre l'orientaliste Louis Massignon« dont il reconnaît l'étendue autant de son savoir que de ses réseaux jugés obscurs ». Toujours en 1936, accompagné de quelques amis, il rencontre la délégation algérienne qui s'était rendue à Paris pour revendiquer, auprès des autorités françaises, les réformes proposées par le Congrès musulman. La délégation comprenait cheikh Abdelhamid Ben Badis et cheikh Bachir El‑Ibrahimi. En 1938‑39, Bennabi fonde, à Marseille, une école pour les analphabètes adultes parmi les travailleurs algériens en France Devant le succès de son entreprise, les autorités françaises le convoquèrent et lui interdirent de continuer à enseigner dans cet établissement arguant qu'il n'avait pas de diplôme d'enseignant.

. Fin 1943, Bennabi décide de rentrer en France.

Dans ses Mémoires, publiés en 1965, Bennabi explique que depuis la fin de ses études d'ingénieur en 1935, il est implicitement interdit de travail dans sa branche par l'administration coloniale et qu'il vit de petits boulots et de l'aide de son père. Le débarquement anglo-américain du 8 novembre 1942 allait isoler la France de l'Algérie et tarir l'aide que Bennabi recevait de son père.

En 1947, Malek Bennabi publie à Alger, en français, Le Phénomène coranique, qu'il voulait une preuve scientifique du caractère divin du Coran et une réfutation des thèses l'attribuant à une œuvre humaine. Il publie également un roman Lebeik (1948) et des études comme Les conditions de la renaissance (1949), Vocation de l'Islam (1954), L'afro‑asiatisme —ouvrage paru à l'occasion de la conférence de Bandoeng. En 1949 paraît également Conditions de la renaissance: Problèmes de la civilisation. Bennabi choisit ce titre parce qu'il considère que les différents problèmes du monde musulman renvoient à ce contexte.

En 1956, il se rend au Caire, coupant totalement avec la France qu'il ne reverra qu'en 1971. Malek Bennabi perfectionne, durant son séjour au Caire, son arabe, langue dans laquelle il commença à écrire et à donner des conférences. Il visite, à plusieurs reprises, la Syrie et le Liban pour y donner des conférences. Il est en outre, au Caire, un des conseillers du Congrès de la Conférence afro-asiatique, et ce poste lui permet de se consacrer au travail intellectuel et d'envoyer une aide financière à son épouse restée en France.

À la demande de plusieurs amis et d'étudiants, il traduit ses œuvres en arabe, langue qu'il adoptera par la suite comme langue de travail.

 

En 1963, Malek Bennabi retourne en Algérie où il est nommé directeur de l'Enseignement supérieur. Il fonde alors l'association islamique El Qiyam, qui demande l'application de la charia dans le pays. Il démissionne en 1967 pour se consacrer au travail intellectuel, à la réforme et à l'organisation de rencontres intellectuelles. Il passe les dernières années de sa vie en Algérie, où il meurt le 31 octobre 1973. Il est inhumé au cimetière Sidi M'hamed à Alger.

Malek Bennabi a à son actif plus d'une vingtaine d'ouvrages traitant de civilisation, de culture, d'idéologie, de problèmes de société ainsi que d'autres sujets tels le phénomène coranique et les raisons de la stagnation de la société musulmane en particulier. Par ses écrits, Malek Bennabi voulait éveiller les consciences musulmanes et relancer une renaissance de la société musulmane. Il n'a de cesse de critiquer vivement l'administration coloniale française par ses écrits et ses conférences. Il n'a jamais accepté la colonisation de l'Algérie par la France et le statut d'indigène octroyé par l'administration de l'époque aux autochtones algériens.

Bennabi a traité tous les domaines, social, politique et économique, ayant trait au monde musulman. Il a ainsi écrit sur la femme, sur la démocratie et sur tous les problèmes de la civilisation et du développement. Il n'a pas omis d'étudier les Évangiles pour une étude comparative. Dans son livre intitulé La Pensée et la culture moderne en Afrique du Nord (Le Caire 1965), le Pr Anouar El‑Djoundi écrivait : « Malek Bennabi est très différent des prédicateurs, des penseurs et des écrivains. C'est un philosophe authentique avec un profil de sociologue qui, profitant de sa double culture arabe et française, a tenté de concilier entre la science et la pensée arabes inspirées du Coran et de la Sunna et du patrimoine arabo‑islamique d'une part et la science et la pensée occidentales inspirées du patrimoine gréco-romain et chrétien, d'autre part ».

Malek Bennabi a publié une trentaine d’ouvvrages et a bien souvent, au début de l’Indépendance publié beaucoup d’articles et d’études dans la presse algérienne