COMMUNICATION- DOCUMENTS ET TEXTES
REGLEMENTAIRES- APPEL DE JOURNALISTES, 21 OCTOBRE 2020
Dans un
communiqué rendu public à la veille de la célébration de la Journée nationale
de la presse coïncidant avec le 22 octobre, ils évoquent un climat
délétère. «Cet événement survient, cette
année, dans une conjoncture sombre pour la presse algérienne.
Les
incarcérations, le harcèlement moral, les menaces, les poursuites judiciaires,
les convocations par la police judiciaire, le chantage par la publicité
institutionnelle, les interférences visant à orienter les lignes éditoriales…
sont devenus des risques majeurs, auxquels les journalistes sont confrontés
comme une fatalité», dénoncent les signataires
de ce communiqué.
Condamnant
une «situation affligeante», ils rappellent leur attachement «à la liberté de la presse comme l’un des fondements de la
démocratie». «Convaincus que l’exercice du journalisme relève de la mission
impossible face à l’oppression et la peur, nous appelons les autorités à
honorer leurs engagements, itératifs dans les discours officiels, à “respecter
la liberté de la presse”», lit-on
dans ce document.
Affirmant «qu’il est illusoire de vouloir pratiquer notre métier
convenablement sans la restauration d’un climat apaisant dans le secteur», les signataires énumèrent une série de revendications à
satisfaire immédiatement.
En tête de
ces demandes, il y a celle portant sur la «libération
de Khaled Drareni, qui purge en prison la plus lourde
peine infligée à un journaliste dans l’histoire de la presse algérienne depuis
l’indépendance, pour avoir exercé son métier de journaliste».
Ils
demandent également la levée du contrôle judiciaire contre les journalistes d’Alwajh Al Akher, l’arrêt de
toutes les poursuites judiciaires contre les journalistes et la levée de la
censure sur les sites électroniques Maghreb Emergent et Radio M et de tous les
portails web d’information, sanctionnés parce qu’ils confèrent aux événements
et à l’information un traitement qui ne concorde pas avec la vision du
gouvernement.
Ce
faisant, les auteurs du communiqué se disent persuadés «que ces mesures, si elles sont prises, protégeraient les
journalistes contre les abus de toute nature et contribueraient à améliorer la
situation socioprofessionnelle désastreuse des journalistes».
Poursuivant
l’énumération de leurs revendications, les signataires appellent à la révision
de la loi sur l’information, l’élaboration, en urgence, de la loi sur la
publicité, afin de lever le monopole de l’Etat sur la publicité et le
rétablissement des médias audiovisuels dans leur rôle de service public et non
plus les mettre au service de pouvoirs publics.
De plus,
ils exigent la cessation de «l’étranglement
social et la politique d’appauvrissement des journalistes, en levant les
entraves sur la structuration des journalistes dans un cadre corporatiste ou
syndical».
«Aussi, nous
incitons la famille de la presse à se mobiliser pour défendre l’honneur de la
profession, la dignité des journalistes et leur indépendance», conclut le communiqué.