COMUNICATION –
GOUVERNEMENT- ENTRETIEN BELHIMER/ « EL WASSAT », L19/10/2020
La démarche d'assainissement du secteur de l'information et d'organisation
de la publicité publique s'inscrit dans le cadre de la politique
gouvernementale de mise en œuvre du principe de transparence dans la gestion, a
indiqué ce lundi le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement,
Ammar Belhimer.
Dans un entretien accordé au journal El-Wassat, M. Belhimer a affirmé que la
démarche engagée par le gouvernement pour assainir le secteur de l’information
et organiser la publicité publique «n'est pas l’apanage d’un responsable
gouvernemental ou d’un poste en particulier, mais l’affaire de tous les
responsables qui s’emploieront à réaliser cette vision», soulignant la
détermination du gouvernement à «opérer la rupture avec les anciennes
pratiques».
Abordant la publicité, il a rappelé que celle-ci était un moyen d'assurer la
continuité des médias et de «les mettre à l’abri des financements douteux».
Quant aux différents aspects de l’exercice de la profession de journaliste, M.
Belhimer a fait savoir que son département s'attelait à «la mise en place de
mécanismes permettant aux journalistes de superviser la profession», à travers
les conseils qui seront installés à cet effet, dont le Conseil de régulation de
la presse écrite et du secteur audiovisuel.
Tous ces efforts, a-t-il dit, visent à créer les conditions nécessaires à
«l'exercice d'un journalisme professionnel, objectif et constructif à même de
répondre aux attentes des citoyensé».
Évoquant les principaux amendements liés au secteur de l’information, prévus
dans le projet d'amendement constitutionnel, soumis à référendum le 1er
novembre prochain, le ministre a soutenu que les médias étaient un «partenaire
essentiel» pour toutes les institutions de l'État et que leur rôle était
«central» dans l’accompagnement des événements nationaux, en tête desquels
figure le projet d’amendement de la Constitution.
Pour ce qui est du projet d’amendement de la Constitution, le porte-parole du
gouvernement a rappelé que le texte comportait plusieurs articles «qui
renforcent la liberté d’expression en Algérie et confirment la dépénalisation
du délit de presse», et ce en sus d'autres dispositions «de nature à accroître
la performance des journalistes», qui peuvent, partant, «fournir un service
médiatique de qualité».
Plus précis, le ministre a abordé une des plus importantes dispositions
apportées en la matière, à savoir «la garantie de la liberté de la presse, de
la liberté d’expression de l’audiovisuel et de la presse écrite, qui ne sera
plus soumise à une quelconque forme de contrôle».
Le texte, poursuit M. Belhimer, est «au diapason de l’évolution, en ce sens
qu’il a inclus le projet de la presse électronique qui exerçait en dehors de la
loi, en lui accordant une large liberté, dans le cadre de la responsabilité en
vigueur au plan international».
Il s'agit par cette responsabilité de «ne pas porter atteinte à la vie privée
des individus, les injures, d’insultes et de calomnies, ne pas porter atteinte
à l’ordre public, à la confidentialité des correspondances, au droit à l’image
et de proscrire le discours de haine, de racisme et d’appel à l’extrémisme», a
ajouté le ministre.
Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement a passé en revue les différents
préparatifs engagés par l’Exécutif concernant la rentrée sociale, qui
intervient, cette année, dans une conjoncture sanitaire difficile liée à la
propagation de la pandémie Covid-19.
À ce propos, M. Belhimer a rappelé que l’Algérie, à l’instar d’autres pays,
suit l’évolution de la situation sanitaire que traverse le pays, par la prise
d’un éventail de mesures et de mécanismes à différents niveaux, à l’effet de
suivre l’évolution épidémiologique et d’y faire face dans l’objectif de freiner
sa propagation, tout en adoptant les protocoles conçus par les spécialistes,
notamment le Comité scientifique.
Relevant que ces protocoles avaient été mis en place en fonction de la
situation de chaque secteur (éducation, formation professionnelle, enseignement
supérieur, affaires religieuses, etc.), M. Belhimer a tenu à rappeler que
l’Algérie avait pris, dans certains cas, «des mesures anticipatives ayant
permis de juguler la propagation du virus». Cette stratégie a permis
l’organisation des examens de fin d’année, l’achèvement des examens à
l’université, et l’organisation du transport public, a ajouté M. Belhimer, qui
souligne que toutes les mesures prises dans ce cadre ont mis l'Algérie à l'abri
d'une 2e vague de l’épidémie, qui sévit actuellement dans certains pays
européens.
À la question de savoir si le gouvernement comptait prendre davantage de
mesures pour alléger le confinement et ouvrir davantage d’activités de service
encore fermées, M. Belhimer a assuré que "la priorité demeure accordée à
la santé du citoyen et que ces décisions relèvent des prérogatives de la
commission scientifique habilitée à donner les orientations dans ce sens",
ajoutant que l’ouverture ou non restait tributaire de la situation sanitaire.
Evoquant le volet économique, M. Belhimer a indiqué que le plan de relance
économique repose sur "une vision et un plan à court, moyen et long termes
et vise à changer le modèle économique qui a toujours été tributaire des cours
de pétrole".
La chute des prix du pétrole et le coronavirus "ont accéléré le pas vers
la transition et l’application de réformes profondes et ouvert la voie à toutes
les initiatives visant à concrétiser cette transition économique".
Au volet international, il a évoqué la situation en Libye, réaffirmant le
soutien de l’Algérie à toutes les démarches visant à trouver des issues à la
crise qui prévaut dans ce pays, soulignant que les pays voisins de la Libye
doivent jouer un rôle central dans la solution de la crise libyenne, loin de
toutes formes d’ingérence étrangère.
S’agissant de la situation au Mali, le porte-parole du gouvernement a souligné
que l’Algérie est convaincue que "les Maliens sont pleinement conscients
que le dialogue et la concertation sont inéluctables pour sortir de la crise
qui menace la stabilité de la région". Il a tenu à
rappeler les relations "fortes et historiques qui lient l’Algérie au Mali,
rendant ainsi la sécurité et la stabilité dans ce pays voisin " non
négociables".
A une question sur la révision de l’action et le fonctionnement de la Ligue
arabe, M. Belhimer a rappelé que cette question est une revendication de
l’Algérie qui n’a eu de cesse, des années durant, d’appeler à la réforme des
structures et mécanismes d’action de cette organisation de manière à répondre
aux aspirations des peuples arabes et aux derniers développements survenu dans
le domaine politique et en matière de relations internationales.