ECONOMIE-
ETRANGER- COVID 19/IMPACT REGION MENA- RAPPORT BM 2020
La pandémie de Covid-19 a un impact
dévastateur sur les économies de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du
Nord (Mena) déjà vulnérables. Les coûts anticipés de la pandémie s’élèvent à
environ 3,7% du produit intérieur brut (PIB) 2019 de la région, soit largement
plus de 100 milliards de dollars, relève la Banque mondiale dans son rapport
annuel 2020.
La croissance dans la région devrait se tasser de 4,2%. “Même si cette
projection est extrêmement incertaine dans le contexte de la pandémie de Covid-19, de l’effondrement consécutif des cours pétroliers
mondiaux et du tourisme, et de la baisse des envois de fonds”, précise
l’institution de Bretton Woods.
La production des pays en développement exportateurs de pétrole de la région
devrait reculer de 5%, tandis que la production économique des pays du Conseil
de coopération du Golfe (CCG) devrait chuter de 4,1%. Du côté des importateurs
de pétrole de la région, la Banque mondiale s’attend à un repli de la
croissance de 0,8% dû à la décélération générale du tourisme, des envois de
fonds et d’autres sources de revenus essentielles. “Dans une région où les deux
tiers de la population ont moins de 35 ans, le taux de chômage des jeunes était
déjà proche de 25% avant la pandémie. Près de la moitié de la population de la
région (42%) dispose de moins de 5,50 dollars par jour pour vivre. L’extrême
pauvreté (moins de 1,90 dollar par jour pour vivre) a doublé, passant de 2,4%
en 2011 à 4,2% en 2015 en raison des conflits et des inégalités d’accès à
l’éducation et aux infrastructures de base”, relève le rapport.
Selon l’institution de Bretton Woods,
“la tendance devrait s’aggraver sous l’effet de la Covid-19”.
Face au double choc économique engendré par la pandémie de Covid-19
et l’effondrement des cours du pétrole qui s’en est suivi, la Banque mondiale a
soutenu la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) à l’aide d’une
enveloppe importante de financements, d’assistance technique et d’expertise
internationale. Sur l’exercice clos le 30 juin 2020, la Banque mondiale a
approuvé des prêts d’un montant de 3,6 milliards de dollars pour la région au
titre de 22 opérations, dont 3,4 milliards de dollars d’engagements de la
Banque internationale pour la reconstruction et le développement (Bird) et 203 millions de dollars d’engagements de
l’Association internationale de développement (IDA). “Nous aidons les pays de
la région à stabiliser leurs économies face aux multiples chocs provoqués par
la Covid-19, l’effondrement des cours pétroliers
mondiaux et le ralentissement de l’activité économique locale”, indique la
Banque mondiale dans son rapport annuel.
L’institution de Bretton Woods
prévoit de débourser jusqu’à 160 milliards de dollars sur 15 mois se terminant
le 30 juin 2021 pour soutenir les ripostes des pays face à la Covid-19 à travers une série de nouvelles opérations, la
restructuration d’opérations existantes, le déclenchement d’options de tirage
en cas de catastrophe et le soutien à des solutions viables du secteur privé
qui favorisent la restructuration et le relèvement.
La Banque mondiale estime que ces financements contribueront à améliorer la
résilience et l’inclusion, ainsi qu’à favoriser des investissements porteurs de
changement qui, à leur tour, aideront les pays à reconstruire en mieux.