VIE POLITIQUE – DOCUMENTS POLITIQUES- CONSTITUTION/A
TEBBOUNE/MESSAGE
Le projet d'amendement de la
Constitution "participe des exigences d’édification d’un Etat moderne et
répond aux revendications du Hirak populaire béni et
aux aspirations du peuple à l’exercice de la véritable démocratie", a
souligné le président Tebboune dans un message aux
participants au Colloque international, organisé sous le thème de "La
Constitution au service du citoyen: grands axes de l'amendement
constitutionnel", (Lundi 5 octobre 2020) lu en son nom par son Conseiller chargé des
affaires juridiques et judiciaires, Boualem Boualem.
"C'est
à ce titre que j'ai tenu à soumettre au peuple souverain dans sa décision ce
document capital pour l’édification de la nouvelle Algérie, qui doit reposer
sur les fondements de la démocratie et de la bonne gouvernance et opérer une
rupture avec les pratiques du passé", a-t-il précisé.
L’amendement constitutionnelle "est
une étape cruciale dans le cadre de la concrétisation de mon engagement à
parachever la satisfaction des revendications exprimées par le peuple à travers
le Hirak populaire béni et authentique, ainsi que des
promesses auxquelles je m’étais engagé devant le peuple et que j’ai commencé à
réaliser avec une sincère volonté selon une vision stratégique claire qui en
appelle au pragmatisme de tout un chacun", a soutenu le Président Tebboune.
Rappelant son engagement devant le
peuple d’ouvrer à l’édification d’une nouvelle Algérie, le président de la
République a indiqué que l’amendement de la Constitution, qui est la Loi
fondamentale de l’Etat et le socle indispensable à l’édification d’une nouvelle
République, s’inscrit dans le cadre de cette démarche".
Afin que ce projet soit
"consensuel", il a été soumis à enrichissement et débat à
"grande échelle", en permettant à diverses composantes de la société,
aux institutions, aux partis politiques et aux acteurs de la société civile
d'en discuter "pendant plus de quatre mois, malgré la crise sanitaire
induite par l'épidémie de Coronavirus dans notre pays et dans le monde", a
fait observer le Président Tebboune.
Dans ce contexte, M. Tebboune
a évoqué sa décision d’organiser la consultation populaire le 1er novembre
"en tant que date phare dans l'histoire nationale, source d’inspiration
d’enseignements pour la génération de Novembre, qui a pris ses responsabilités
envers le peuple en déclenchant une Glorieuse Révolution qui a inspiré les
peuples et les pays en quête de libération du joug colonial".
Et d’ajouter que "la symbolique de
cette date confère un caractère particulier au référendum".
Pour le président de la République, il
sera la clé pour l’édification d’une Algérie attachée à sa ligne novembriste et tournée vers la construction d’un Etat sur
des fondements transparents de démocratie, d'état de droit, d'indépendance de
la magistrature, de droits et de libertés garanties et de lutte contre la
corruption sous toutes ses formes".
Le choix de cette date, poursuit le
Président, "se veut un message de que le peuple algérien est un et
indivisible et que son unité réside dans ses valeurs nationales et religieuses,
cristallisées en les positions de la Glorieuse révolution de libération,
notamment la Déclaration du 1er Novembre 1954".
Un message signifiant à tout un chacun
que le peuple algérien a définitivement tranché la question de l'identité et
qu’il est déterminé à préserver sa stabilité et à mettre en échec toutes les
velléités de semer la zizanie et le doute parmi ses rangs, tout en aspirant à
construire un avenir radieux dans le cadre de la paix, de la sécurité et de la
stabilité, a-t-il encore souligné.
Dans le même ordre d'idées, le Président
Tebboune a expliqué que la révision constitutionnelle
sera également "un point de départ pour la reconstruction de l'Etat
national fondé sur la justice sociale avec un système de gouvernance basé sur
la séparation et l'équilibre des pouvoirs, loin de toute prédominance de l’un
sur les autres et de toute autocratie. Un système de gouvernance où règnera la
Justice et où seront préservés les droits et libertés".
Rappelant en outre que le projet de
révision de la loi fondamentale visait "le raffermissement de l'égalité
entre citoyens, la protection des droits et libertés et la moralisation de la
vie politique et publique et la lutte contre la corruption, sous toutes ses
formes", le président de la République a indiqué qu’il s’agit aussi de
"la consolidation du rôle du Parlement en matière de contrôle du
Gouvernement, l'amélioration de la gouvernance, le renforcement des
institutions de gouvernance et la promotion de la démocratie
participative".
Après avoir réaffirmé,
par ailleurs, son attachement "constant à préserver l’harmonie et le
consensus et à se référer toujours à la majorité", le président Tebboune a mis en avant "l’intangibilité des
fondements de l'identité nationale dans la prochaine Constitution, et que
partant, ils ne sauront faire l’objet ni de débat politique ni de
polémique".
L'amendement
constitutionnel prévoit, "un régime semi-présidentiel basé sur la
séparation et l'équilibre des pouvoirs, loin de l’opacité et le flou qui
caractérisaient le système de gouvernance dans notre pays", a-t-il ajouté.
Il a souligné, dans ce sens que le
projet "a traité l'ensemble des questions inhérentes, telle que
l'acceptation des résultats des législatives qui donneront lieu soit à la
désignation d'un chef de gouvernement lorsqu’il résulte de la majorité
parlementaire ( ) soit d’un Premier ministre lorsqu'il résulte d’une majorité
présidentielle, et qui mettra en œuvre un plan d'action puisé du programme du
Président de la République, élu par le peuple.
Evoquant "l’indépendance"
conférée par cet amendement au Conseil supérieur de la magistrature (CSM), M. Tebboune a rappelé que le débat autour du document avait
focalisé sur "l'importance de la constitutionnalisation de l’Autorité
nationale indépendante des élections (ANIE) en tant que véritable mécanisme de
transparence et de régularité des élections, notamment en ce qui concerne leur
organisation et supervision".
En matière de justice constitutionnelle,
le président de la République indique avoir jugé utile d’opérer un bond
qualitatif à travers la transformation du Conseil constitutionnel en Cour
Constitutionnelle, dont la majorité des membres est élue parmi les spécialiste
en Droit constitutionnel.Dans son message, le président
Tebboune a indiqué également que "l'amendement
constitutionnelle a consacré un partie importante à la moralisation de la vie
publique et de la vie politique", affirmant que "l'ampleur de la
corruption révélée par les récents procès montre la profondeur du mal subi par
les institutions de l'Etat en sus de la crise de confiance entre gouvernant et
gouverné".
Il a estimé, à ce propos, que le
traitement de cette crise était "une condition essentielle à l'édification
de l'Algérie nouvelle où personne ne sera protégée par son pouvoir ou son
immunité, d’où l’impératif de la sincérité, du dévouement et de l’abnégation
dans le travail pour que les citoyens, notamment les jeunes, perçoivent le
changement acquièrent la conviction que l'Etat est au service de ses citoyens".
Le cautionnement de cet amendement
constitutionnel par peuple, impliquera l'adaptation d’un maximum de textes de
lois dans le cadre d'une réforme globale de l'Etat et le recouvrement de la
confiance des citoyens, a-t-il estimé.
Dans ce sens, le président de la
République a fait état de la révision, après l'amendement de la
Constitution, du Code électorale pour lequel une commission d'experts et de
cadres du ministère de l'Intérieur a été mise en place devant élaborer un texte
juridique conférant des garanties de régularité des élections pour la
préservation de la volonté populaire, la suppression du système de quotas pour
une égalité des chances, tant en termes de candidatures que de vote, et
l’émergence d’une nouvelle génération d'élus sur la scène politique.
Une fois les Assemblées élues
renouvelées, des chantiers seront ouverts pour la mise en place de stratégies
relatives à l'économie nationale avec l'implication de tous les acteurs en vue
de contribuer à "un véritable décollage économique qui permettra un
développement national répondant aux besoins des citoyens et réduisant la
dépendance aux cours du pétrole", a-t-il encore souligné.
A la fin de son message, le Président de
la République a adressé ses remerciements au Conseil constitutionnel, organisateur
de ce colloque, pour "l'intérêt" accordé à ce thème ainsi qu’au
Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour son
accompagnement au Conseil dans "la promotion de la culture
constitutionnelle".