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Roman Kamel Daoud - "Meurseault, contre enquête"

Date de création: 29-09-2020 18:41
Dernière mise à jour: 29-09-2020 18:41
Lu: 760 fois


CULTURE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN KAMEL DAOUD- « MEURSAULT, CONTRE ENQUÊTE »

 

Meursault , contre-enquête. Un roman de Kamel Daoud Editions Barzakh , Alger 2013. 191  pages, 700  dinars

 

En  fait, l’auteur , n’en  a rien à foutre de Camus,. Bien sûr, il a lu ses livres, deux ou trois, mais Camus  n’est pas quelqu’un  qui l’intéresse profondément. Il est ,d’ailleurs, et il le dit quelque part, devenu allergique aux camusiens des deux bords  Une seule obsession ! Comment venger  le  meurtre de son frère aîné,  « l’Arabe » tué  « comme çà » par un pied-noir à l’âme torturé par le doute existentiel.  Un pied-noir, qui, grâce, à ce meurtre , non prémédité mais attendu, ce qui le banalise et le rend encore plus grave, est devenu un philosophe nobelisé. Alors que l’Arabe, lui, deuxième personnage le plus important, n’a ni nom, ni visage, ni paroles…Un histoire absurde, irrélle mais dramatiquement vraie !

L’Indépendance du pays , la libération des énergies et de la douleur contenues durant cent trente ans, est la grande l’occasion  pour « faire justice ».  Ainsi, toujours « comme çà », un occupant , Européen , devenu intrus grâce au retournement de l’histoire , est tué par le jeune frère de « l’Arabe ». L’honneur bafoué de la tribu est enfin vengé et la M’ma,longtemps  « mater dolorosa », revient à la vie…….alors que son tout dernier va passer le reste de sa vie (quelle vie ?) à errer de bar en bar , et à soliloquer, racontant sa version des faits, raconter l’envers du décor et tenter de donner chair à la figure de son frère Moussa ould El Assas , « l’Arabe » , figure niée dans la littérature de l’époque .

Un Arabe enfin identifié.mais toujours errant dans un monde nouveau mais tout aussi absurde. K. Daoud, un camusien qui s’ignore ? Eh, oui !

 

 

Avis Le nouveau roman est enfin arrivé. On le rencontre avec cet ouvrage. De l’écriture compliquée mais si  bien construite qu’elle est compréhensible et claire. Se lit d’un trait. De la philo pour tous, avec , en plus, l’arme favorite du chroniqueur : des formules chocs, qui frappent  fort et visent  juste

Extraits «  Un homme qui boit rêve toujours d’un homme qui écoute » (p 19),  «  On dirait que les gens en veulent à la ville et qu’ils y viennent pour saccager une sorte de pays étranger. La ville est un butin, les gens la considèrent comme une vieille catin, on l’insulte, on la maltraire, on lui jette des ordures à la gueule et on la compare sans cesse à la bourgade saine et pure qu’elle était autrefois…. » (p 36), «  Tout le monde veut une femme au village et une pute de la ville «  (p74), «  Les sentiments vieillissent lentement, moins vite que la peau. Quand on meurt à cent ans, on n’éprouve peut-être rien de plus que la peur qui, à six ans, nous saisissait lorsque, le soir , notre mère venait éeindre la lumière » (p 101),