COMMUNICATION- TELEVISION- M 6 FRANCE/ALGERIE- REPONSE A ACCUSATION
SEPTEMBRE 2020
Vingt quatre
heures après que ministère de la Communication ait annoncé avoir décidé de ne
plus autoriser M6 à opérer en Algérie, l’accusant d’avoir porté un «regard
biaisé sur le Hirak» et d’avoir réalisé son
reportage « l’Algérie, le pays de toutes les révoltes» par une
équipe munie d’une « fausse autorisation de tournage», la
chaine française se défend.
Dans un
communiqué rapporté par l’AFP (23/9/2020) , M6
conteste les accusations des autorités algériennes, et leur demande de
revenir sur leur «position de boycott afin de poursuivre de façon objective
et sans aucune polémique sa mission d’information ».
La chaine
prétend ainsi que le reportage, diffusé dans le magazine «Enquête exclusive», a
bien été réalisé par une équipe qui bénéficiait d’une autorisation de tournage
délivrée initialement en mai 2018 et prolongée plusieurs fois jusqu’en 2019.
Elle précise
que l’équipe de tournage a d’ailleurs «été contrôlée à plusieurs reprises
par les autorités algériennes, qui l’ont laissée travailler au vu de cette
autorisation».
La direction
de M6 reconnait néanmoins que d’autres demandes d’autorisation présentées par
Enquête exclusive en mars 2020, pour pouvoir filmer des séquences en plateaux
depuis Oran, «ont été refusées par les autorités algériennes et elles n’ont
donné lieu à aucun tournage en Algérie».
Zone
interdite…
S’agissant
du contenu du reportage qui a suscité une vague d’indignation en Algérie, M6 au
contraire «renouvelle sa confiance au producteur (du reportage) Patrick
Spica ainsi qu’aux journalistes qui ont réalisé cette enquête dans le respect
des principes déontologiques attachés à leur profession» lit-on dans le
communiqué.
Elle en veut
d’autant plus que «les évolutions de la société algérienne constituent
un sujet d’intérêt général qui mérite d’être traité dans le cadre du droit
légitime à l’information du public».
En
conséquence, M6 «demande aux autorités algériennes de revenir sur leur
position de boycott afin, lit-on, de poursuivre de façon
objective et sans aucune polémique sa mission d’information».
Pour le
département de Ammar Belhimer «ce
précédent nous conduit à décider de ne plus autoriser M6 à opérer en Algérie,
sous quelle que forme que ce soit ». Il souligne que c'est une
journaliste franco-algérienne qui a assuré la réalisation du film, avec
l’aide d’un fixeur algérien, munis d’une fausse
autorisation de tournage».
RAPPELS REACTIONS MINISTERE COMMUNICATION ALGERIE-
Une plainte a été déposée
mercredi (23/9) par le ministère de
la communication contre la chaîne française M6 pour le tournage "sans
accréditation" de l’émission +Enquête exclusive+,selon
le ministère cité par l'APS (agence de presse publique) ..
"Le ministère de la communication a déposé ce
mercredi une plainte pour le tournage de l’émission en Algérie, sans
l’accréditation prévue par la législation en vigueur contre la chaîne française
M6 qui a diffusé dimanche dernier un documentaire sur l'Algérie", a
précisé à l'APS la même source.
La chaîne française, rappelle-t-on, a diffusé dimanche
soir un documentaire dans son émission "Enquête exclusive", intitulé
"Algérie, le pays de toutes les révoltes", dans lequel, M6 a porté un
"regard biaisé" sur le Hirak.
A cet effet, le ministère avait précisé lundi (21/9) que "ce précédent nous conduit à
décider de ne plus autoriser M6 à opérer en Algérie, sous quelle que forme que
ce soit", rappelant que la rédaction de la chaine française avait
introduit, le 6 mars 2020, une demande d’accréditation de presse pour les
membres de l’équipe de l’émission "Enquête Exclusive", en vue du
tournage d’un documentaire sur "la valorisation de l’essor économique et
touristique de la ville d’Oran, ainsi que le multiculturalisme qui fait la
richesse de notre pays".
"Cette demande a reçu une suite défavorable des
services des ministères de la Communication et des Affaires étrangères",
a-t-il souligné, relevant qu'au final, "l’équipe a produit un tout autre
documentaire (...) portant un regard biaisé sur le Hirak".
Le ministère a déploré qu’à l’approche de chaque
rendez-vous électoral, "crucial" pour l’Algérie et son avenir,
"des médias français s’adonnent à la réalisation et la diffusion de
reportages filmés et autres produits journalistiques, dans le vil but de tenter
de démotiver le peuple algérien, notamment sa jeunesse".
"Il n'est pas fortuit que ces médias, outillés
pour exécuter un agenda visant à ternir l'image de l'Algérie et à fissurer la
confiance indéfectible établie entre le peuple algérien et ses institutions,
agissent de concert et à différents niveaux et supports", a-t-il ajouté.