COMMUNICATION -DOCUMENTS ET TEXTES
REGLEMENTAIRES- PRESSE SEPT 2020-PRECISIONS GOUVERNEMENTALES
-C'est
devenu un rituel depuis plusieurs lundis: des dizaines de journalistes, en
présence de quelques activistes du Hirak, se sont encore retrouvés ce lundi à
la Maison de la presse Tahar Djaout pour un nouveau rassemblement de soutien au
journaliste Khaled Drareni.
"Le journalisme
n'est pas un crime", "non à l'instrumentalisation de
,la justice ", "libérez le journaliste, libérez la
justice", sont autant de slogans lancés par les manifestants, brandissant
pour certains des banderoles et des portraits du journaliste incarcéré.
Pour rappel,
Khaled Drareni, directeur du site Casbah Tribune et correspondant
particulier de TV5 Monde est condamné mardi passé par la Cour d'Alger, à deux
années de prison ferme pour "atteinte à l'unité nationale" et
"incitation à un rassemblement non armé".
La défense
du journaliste a fait appel, il y a deux jours devant la Cour de
cassation, selon une information du collectif des avocats.
Interrogé
dimanche au sujet de ce journaliste, dont l'affaire fait grand bruit à
l'étranger, le président Tebboune a expliqué qu'on "ne pouvait
trancher de l'inexistence de la liberté d'expression dans un pays en
raison d'une personne impliquée dans une affaire n'ayant aucune relation
avec la presse".
Il a révélé,
dans ce sens, qu'il n'existe aucun document prouvant la
relation professionnelle de Drareni avec la chaîne de
télévision avec laquelle il prétend travailler." ……………………………………………………………………………………………………
- Le
ministère de la Communication
annonce, sa décision de «ne plus
autoriser» la chaîne française de télévision «M6» à opérer en Algérie après la
diffusion dimanche dernier par cette chaîne d'un documentaire «portant un
regard biaisé sur le Hirak», réalisé par une équipe munie d'une «fausse
autorisation de tournage».
«Ce précédent nous conduit à décider de ne plus autoriser M6 à opérer en
Algérie, sous quelle que forme que ce soit», a indiqué le ministère dans un
communiqué. Selon la même source, «une journaliste franco-algérienne a assuré
la réalisation du film, avec l’aide d’un “fixeur algérie’’, munis d’une fausse
autorisation de tournage».
«Une infraction au demeurant sévèrement sanctionnée qui restera inscrite au
compte indélébile de ses auteurs qui auront à répondre aux poursuites prévues
par l’article 216 du Code pénal algérien pour “faux en écriture authentique ou
publiqu’’», précise le ministère.
«Force est de constater qu’à l’approche de chaque rendez-vous électoral,
crucial pour l’Algérie et son avenir, des médias français s’adonnent à la
réalisation et la diffusion de reportages filmés et autres produits
journalistiques, dans le vil but de tenter de démotiver le peuple algérien,
notamment sa jeunesse», déplore la même source.
Le ministère a relevé, à ce titre, qu'il «n’est pas fortuit que ces médias,
outillés pour exécuter un agenda visant à ternir l’image de l’Algérie et à
fissurer la confiance indéfectible établie entre le peuple algérien et ses
institutions, agissent de concert et à différents niveaux et supports».
Le ministère de la Communication a rappelé, dans ce contexte, que la rédaction
de la chaîne française M6 avait introduit, le 6 mars 2020, une demande
d’accréditation de presse pour les membres de l’équipe de l’émission «Enquête
Exclusive», en vue du tournage d’un documentaire sur «la valorisation de
l’essor économique et touristique de la ville d’Oran, ainsi que le
multiculturalisme qui fait la richesse de notre pays».
«Cette demande a reçu une suite défavorable des services des ministères de la
Communication et des Affaires étrangères», a-t-il souligné, relevant qu’«au
final, l’équipe a produit un tout autre documentaire diffusé hier 20 septembre
2020 à 23h10 (heure française) sous le titre : “Algérie, le Pays des
Révoltes’’, portant un regard biaisé sur le Hirak». «D’une durée de 75 minutes,
ce film documentaire réalisé par le dénommé Dahmane Ziane, traite du “Hirak’’
et de la jeunesse algérienne, à partir de témoignages de trois jeunes Algériens
sur l’avenir dans leur pays», rappelle-t-on.
«Selon le synopsis dudit documentaire, il est également question de relater le
“désespoir’’ de certains Algériens, qui n’envisagent qu’une option : fuir le
pays. Un pays où “filmer est très difficile’’, subodore le
producteur-présentateur Bernard de La Villardière», a-t-on ajouté. Selon le
ministère de la Communication, «ce dernier a reconnu avoir eu recours à l’usage
“de caméras discrètes’’ avant de souligner le choix “de nombreux journalistes
anonymes’’ ayant travaillé pour ce qu’il prétend être une “enquête’’».
«Au final, censé dévoiler “la banqueroute du régime algérien’’, le produit est
une somme de trois témoignages insipides puisant dans les clichés les plus
réducteurs : d’abord, celui de Noor, une youtubeuse qui “rêve de liberté en
vivant des conseils de maquillage qu'elle donne aux femmes’’. Ensuite, Nardjess
qui, elle, a décidé de vivre à l'occidentale dans un pays jugé
“ultraconservateur’’. Enfin, Ayoub qui “rêve de voir un Etat islamique naître
en Algérie et s'est engagé à cette fin en politique’’», a-t-il ajouté.
Le ministère a fait savoir, à ce propos, que «les principaux concernés ont pris
contact avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel français (CSA) et ont saisi
les services de l’ambassade de France en Algérie, afin de porter plainte pour
avoir été manipulés, hors de tout professionnalisme, de toute déontologie et de
toute morale».
«Dans une mise au point publiée aujourd’hui sur les réseaux sociaux, Noor
déplore “le manque de professionnalisme’’ de la chaîne et “regrette vraiment
d’avoir participé au reportage’’», a-t-on indiqué, soulignant que celle-ci
«rapporte avoir été contactée par un journaliste algérien pour un reportage
traitant de “l’émancipation de la femme algérienne’’ et qu’elle était “loin
d’imaginer qu’elle allait être utilisée, elle et son mari, pour donner une
mauvaise image des femmes et des hommes de notre pays’’».
«Un tournage clandestin supposé révéler “la face cachée’’ de notre pays s’est
avéré être une somme d’anecdotes sans profondeur et sans rapport avec la
réalité socio-économique (en amélioration constante) et politique (d’ouverture
démocratique)», conclut le ministère de la Communication………………………………………………………………
- Dans un entretien
accordé à la chaîne « France 24 », le ministre de la Communication,
porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, a affirmé que l'affaire Drareni
n'avait pas de lien avec l'exercice de la profession de journaliste. Expliquant
l'impossibilité de commenter là «une décision de justice», le ministre
n'affiche pas moins sa satisfaction que «les faits qualifiés par la chambre
d'accusation en première instance n'ont aucun rapport avec l'exercice de la
profession de journaliste». Interpellé sur le statut de journaliste, revendiqué
par Khaled Drareni et reconnu par ses pairs, le ministre de la Communication
note que Drareni peut être journaliste, «mais il n'a rien fait pour formaliser
cette qualité de journaliste». Belhimer en veut pour preuve que Drareni «n'a
pas d'agrément pour être correspondant d'un média étranger. Il n'a jamais
demandé un agrément pour l'être». Cette vérité, d'ailleurs, confirmée par le
concerné lui-même lors de son procès, conduit le ministre à se poser un certain
nombre de questions: «Comment qualifier le travail de quelqu'un qui, tous les
jours, assure la couverture d'événements d'importance nationale, envoie des
images à des médias étrangers, commente ces images et perçoit une rémunération
en contrepartie et dit que ce n'est pas un travail de correspondant?». Belhimer
répond à cette interrogation en affirmant qu'il s'agit là «d'un exercice
illégal de la profession de journaliste». Le ministre estime qu' «il n'était
pas nécessaire de le faire de la sorte, puisque l'article 50 de la Constitution
protège le métier de journaliste», et partant «empêcher le juge de prononcer
une peine privative de liberté». Et comme élément final d'appréciation, Ammar
Belhimer affirme avoir «invité la défense de l'intéressé à se prévaloir de la
sérénité, en exerçant l'appel contre le jugement de première instance, afin que
règne un climat de sérénité, loin de toute manipulation, politisation et
ingérence, notamment étrangère». À ce propos, la vague de soutien dont a
bénéficié Drareni, est «une ingérence inadmissible», selon le ministre de la
Communication qui souligne l'attachement des Algériens «à leur souveraineté
fraîchement acquise. Ils ne tolèrent aucune voix venant d'outre-mer». Ramené
sur le dossier de la liberté d'expression en Algérie et tout en précisant son
statut d'intellectuel libre, Ammar Belhimer répond, que ceux qui défendent
l'idée selon laquelle, le procès Drareni est une régression de la liberté
d'expression dans le pays se recrutent dans la faune de l'ancien système.
Lequel a «réduit la presse à un champ de ruines et de mines, avec des intrus,
des étrangers à la profession, une oligarchie qui s'est accaparée du secteur»
et d'ajouter: «Si c'est cela dont ils rêvent. Moi, je ne mange pas de ce pain
et je ne suis pas de ce combat.» Une oligarchie et des étrangers qui ont laissé
derrière eux des centaines de journalistes de l'audiovisuel sur le carreau. Un
aspect que le ministre dit prendre en charge depuis son arrivée à la tête du secteur.
Parmi les solutions d'urgence trouvées pour pallier la situation sociale des
collègues, Belhimer cite d'abord l'ouverture de trois chaînes de télévision
publique qui ont procédé au recrutement de journalistes mis au chômage en
raison des difficultés que rencontrent les chaînes de télévision où ils
exerçaient. Plus fondamentalement, le chantier concernant ces chaînes relève du
chantier technologique ouvert par le ministère de la Communication. Il est
prioritairement question, dira le ministre, d'algérianiser toutes ces chaînes.
Il reste que la chose n'est pas aussi aisée que cela. Et pour cause, le
ministre rappelle un épisode marquant. «Il y a quelques-temps «un cahier des
charges a été émis par l'autorité de régulation balbutiante, mais aucune chaîne
n'a senti le besoin de retirer le cahier des charges, pour émettre dans le
cadre de la loi», rappelle le ministre qui conclut à «une sorte de non-droit
dans l'exercice de l'activité audiovisuelle privée». Le subterfuge de
l'exercice dans le cadre d'une représentation locale d'une entreprise étrangère
trouvé à l'époque, avait juridiquement connu ses limites. Et pour cause, selon
la loi, «ces bureaux ne doivent pas dépasser le nombre de 14 employés. Or, en
l'espèce, nous avons des chaînes de télévision qui ont recruté, pour l'une 400
travailleurs et l'autre 700, entre journalistes et techniciens». Les
propriétaires de ces deux chaînes sont en prison