CULTURE- MUSIQUE- EL
BOUGHI
© facebook, « Annaba, l'ancienne Bône », septembre
2020
·
Connaissez
vous l’histoire d’El BOUGHI ?
Belle et véritable histoire d’amour
connue dans les milieux constantinois et chantée par les plus grands maîtres du
malouf dont El Hadj Mohamed Tahar El Fergani
Toute l'histoire
commence à CONSTANTINE par cette tradition abolie à la fin du 19 ème siècle et qui voulait que durant un jour par an toutes
les filles et femmes des riches et notables ( el achraf ) de la ville Descendaient dans toutes les rues de
la ville et faire l'aumône pour tout redistribuer aux pauvres en fin de journée
.
En 1840 NEDJMA
une honorable dame ce jour la tendit la main à DJABALLAH SAADI EL ANNABI (ndlr : en fait Djaballah ?????,
.enfant orphelin d’un père (Saâd) originaire
de Skikda , et adopté par une famille bourgeaoise de Annaba) né en 1827, humble poète et voyageur qui fasciné et séduit
par elle lui remit tout ce qu'il avait et se rendit compte plus tard qu'il
était épris d’elle.
Il entreprit de
longues recherches et à sa grande surprise il découvrit que NEDJMA est une
honorable dame mariée.
A l’aide de
leurs serviteurs respectifs ils entretiennent une relation lointaine et
discrète à travers de longues lettres que personne n’a pu connaître leurs
contenus.
Et comme un
malheur n’arrive jamais seul, un jour de villégiature il rencontra dans son
chemin un groupe de notables de la ville qui pique niquaient et qui
l’invitèrent à se joindre à eux.
Sur la
somptueuse et fastueuse nappe et il yavait de fins
mets et des vins de qualités (khoud mchahrine). DJABALLAH accepta l’invitation et après une
partie bien arrosée, chacun se mit à vanter sa bien aimé en exhibant une preuve
concrète de sa conquête en montrant fièrement une mèche de cheveux ( Essalef) de son amoureuse.
هودت للبستان
نغسل عقلي
طارب
نلقى جماعة
زاهيين نادوا علي
حلفوني باليمين
جزت لقداهم
نزارب
نلقى خوذ
مشهرين وصفرة منشية
كلهم متماثلين
ولاد مضارب
كل آخر
اجبد سالف
ولفه يا
خويا
Dans un élan
suicidaire et totalement ivre , DJABALLAH évoqua sa
relation avec NEDJMA , ce qui ne laissa personne indifférent et une preuve fut
exigée. Devant les multiples moqueries et hostilités il quitta rapidement le
groupe et se dirigea vers la demeure de sa dulcinée et au seuil de sa porte il
lui raconta son infortune et lui réclama une preuve d’amour.
و انا الممحون
صار دمعي
يسكب
فزيت فالحين
زدت لعبوا
رجليا
غيبت على
اقداهم وجزت للزينة
زارب
قلتلها جيتك
بغيظ ناري
مقدية
تعطيني ما
يوالم ويناسب
NEDJMA lui
répondit qu’il ne retournera point malheureux et l’honora en lui offrant une de
ses mèches ornée de deux perles et incrustée de deux pierres précieuses qu’elle
fit descendre à son amant par le biais de son hzam
(ceinture) lui disant « voici la preuve de mon amour pour toi, vas y vante toi
et venge toi de tout ces prétentieux » .
قالتلي والله
ما يفيدك
بخلف القطايع
اديها وافخر
على جميع
من يصحب
ظفرتها لي
بالجوهر النفوسي من غاية
حطت فيها
حجرتين كالبرق اللاهب
دربتها لي
بالحزام لن وصلت
ليا
Tout fier et
inconscient Il fila comme un reptile vers ses amis du jour qui se demandaient
encore où il était partit et illico il exhiba avec fierté la preuve de son
idylle.
كمثل الثعبان
صرت نمشي
و نزارب
حين وصلت
شور الرجال
لا لوم
عليا
قالوا لي
وين غبت
عنا يا
صاحب
قلت لهم
ابطل منامي
و هدف ليا
فكر كالبحر
جاني بالموجات
دافع
بحر الحب
غليلي طامي
و سالف نجمة
سابغ الشفر
لن دهشوا
ذوك الربايع
L’ami fidele de
DJABALLAH compris vite la bêtise commise par son copain et l’intima de ne plus
révéler son secret et de quitter rapidement Constantine car s’il ne le faisait
pas, il serait vite lapidé.
انذرني من
الزهو ينامي
أكمي سري
حتى أنا
نوجد الخبر
راك انعمت
يا الطايع
طهرت ما
كان من
كلامي
وراهم قبلك
صرفة الخداع
نتقول روحك
ذا سوايع
ليغدى لحمك
وزايع
Malheureusement
le beau frère de NEDJMA en était témoin et touché dans son amour propre il
proclama la mise à mort du poète.
Traqué et
poursuivi par l’ombre de la mort DJABBALAH décida de s’enfuir et à l’aide de
son ami il arriva avec son serviteur à quitter CONSTANTINE pour sa ville natale
ANNABA.
Peu de temps
après NEDJMA mit au monde un garçon et trois années plus tard décida
d’organiser sa circoncision. Ne pouvant oublier son bel amant elle décida de
lui faire signe. Repenti de tous péchés DJABALLAH reçoit une étrange invitation
de la part de NEDJMA afin d’animer la fête de son fils tout en étant consciente
que son mari était au courant de leur idylle. « Ô, amour de ma vie je n’ai pu
t’oublier, mes nuits sont longues par ton absence et mes yeux ne retrouverons
le sommeil qu’après ton retour auprès de moi, je te prie de venir au plutôt,
revient à moi Ô lumière de mes jours ».
لمن راد
الله فراقها
جا في
الظمر
مدة ثلاث
سنين
غريب جاي
على البلدي
بعتتني زاود
للمرفع الخاطر
نبغيك ذا
الفجر عالغيض العهدي
راه النوم
بعدني و عادت الليالي
لاتقصر
بوصولك هنايا
يا ضو
الثمادي
Ainsi remettant
son destin à dieu, et animé par la ferveur de son amour pour NEDJMA, DJABBALAH
décida d’aller rendre visite à sa bien aimée quitte à le payer de sa vie. Il se
dirigea vers Constantine avec son luth et le Salef
(mèche) de NEDJMA comme seul bagage.
تحزمت وقلت
يا مغيث
المسافر
يا ربي
سلتك بحرمة
النبي الهادي
و اذا نفذ
قطاك من
حكمك اصبر
و السابق في الجبين
مكتوب ينادي
الموت بالأجل
والشنايع
تتفاخر
مخلي الشيعات
يوصلوا لكل بلادي
يجسوا لها
و يجيبوا الأماير
قصدت بجوب
القفار و السالف زادي
Certains de ses
amis entendant son histoire, décidèrent de le suivre et de plaider sa cause une
fois sur place. Mais arrivés à destination ils comprirent vite que la situation
était dangereuse et que DJABBALAH aller y laisser la vie. Ainsi parmi 20
personnes qui l’avaient accompagné 19 retournèrent sur leurs pas et un seul lui
resta fidele.
صحابي دنوا
سلموا قالولي لا لا
عرفوا صوح
المضيق فيه يتوفى
عمري
وين الي
قالوا نقتلوا على جاب
الله
واحد في
العشرين شد في الفتنة نظيري
و انا منهم
حرامي
وناس باعوا
نيفهم خسار
باعوني صف
المضايع
الله يا
غيد الريامي
Alors que la
fête battait son plein le soir à wast-eddar (grand hall situé au centre de la maison et surmonté
d’une balustrade, telle était l’architecture des maisons Constantinoises
d’antan). DJABBALAH qui connaissait déjà son destin et qui savait aussi qu’il
vivait les dernier instants de sa vie, pris son luth et entouré d’invités, il
se mit à chanter ouvertement son amour et son dernier adieux pour sa bien aimée
qui le regardait du haut du drabzi (balustrade).
Ainsi que furent
les dernières paroles d’EL BOUGHI (DJABALLAH) et la fin triste de cette belle
histoire.
« Ô NEDJMA a partir
de ce moment tu ne peux m’en vouloir, je suis venu te voir malgré les risques
et les tourments, au revoir mon bel amour, au revoir à celle à qui j’ai fais
tant de tords. Ceci est mon dernier adieu pour toi, aujourd’hui notre destin
touche à sa fin et ma belle histoire se termine ici à ta demeure, la jalousie
des hommes a voulue qu’ils me tuent ici devant toi et si ce n’est mon amour
pour toi je ne serais venu mourir ici à tes pieds. Adieu mon amour ».
نجمة يا
نجمة ما
بقى لك
صواب في
اللوم عليا
راني غديت
لقداك في الشنايع
و الباطل
اتبقاي بالخير
يا المتهومة
بيا
هذا آخر
وداعنا والوعد اكمل
كرهوني يا
الزهو خاطري ناسك
بغضية
لا يلوم
غرض خلف
ولا مشغال
رضى وقالت
لي قوم
الحسود شفايا فيا
لو ما
انت ما
نتكره في سبت
راجل
Ainsi et des
qu’elle avait vu que DJABAALAH commençait à être poignardé à mort, elle se jeta
sur la marre de sang du haut de la balustrade, son fils dans ses bras.
نوصيكم يا
عانس الحضر
و اذا كان
الامر واقع
قولوا لها
سبة غرامي
و ثان قدامي
سابغ الشفر
و أنا بالعشق
والع
و لو يصفروا
قدامي
و عن جالك
يا سيدة
الحضر
الي تقطع
نحرها نايم
بعدما نقرا
سلامي
العزة بكل
لمن حضر
حار دليلي
و صرت حاير
الله يا
سود الريامي
ومن &