VIE
POLITIQUE- ETUDES ET ANALYSES- INESG (ALGER)
©24hdz.com, vendredi 18/9/2020
Abdelaziz
Medjahed a été nommé,
jeudi 17 septembre, directeur général de l’Institut national d’étude de
stratégie globale (INESG). Il remplace à ce poste Liess
Boukra.
Abdelaziz
Djerad, Premier ministre, a, lors de la cérémonie
officielle d’installation, évoqué la volonté de l’Etat de donner un autre élan
aux études stratégiques « pour réaliser les objectifs tracés de la
nouvelle Algérie, surtout dans la réforme de la gouvernance ». « Il
s’agit aussi de mobiliser toutes les compétences pour poser des bases solides à
une politique extérieure dynamique pouvant faire dans l’anticipation et à une
diplomatie économique efficace aux fins de défendre les intérêts nationaux où
ils se trouvent et de renforcer la sécurité et la défense nationales « , a-t-il déclaré.
Abdelaziz
Djerad a évoqué la nécessité de réhabiliter l’INESG, think tank mis sous l’autorité de la Présidence de la
République depuis sa création en 1984. « Il doit retrouver son rôle de
leader en tant qu’instrument d’aide à la prise de grandes décisions à travers
les analyses et les études prospectives », a-t-il dit.
Durant
plus de vingt ans, l’INESG a été à la marge. Ses études et analyses n’étaient
pas accessibles au public, ignorées par les institutions de l’Etat.
Théoriquement, l’INESG, qui a pris beaucoup de retard avant de se doter d’un
site internet, mène des activités d’analyses et d’études prospectives sur des
questions stratégiques.
« Enjeux
géopolitiques »
« Ces
études et analyses sont destinées à déterminer, comprendre et expliquer les
facteurs et relations jouant un rôle déterminant en matière d’action politique,
économique, sociale et culturelle, au plan géostratégique », est-il
précisé dans la note de présentation.
Son
ex-directeur, Liess Boukra
a indiqué que l’INESG s’intéresse à tous les sujets ayant un lien avec les
« enjeux stratégiques et géopolitiques, auxquels l’Algérie fait
face ».
« Géographiquement,
nos activités touchent tous les espaces géopolitiques avec lesquels l’Algérie
interagit : la zone « Middle East North Africa » (MENA), la bande sahélo-saharienne, l’Afrique
subsaharienne, l’Union européenne, les Etats-Unis, l’Asie, etc. Les enjeux
transversaux enveloppent les problématiques classiques de la sécurité, de
l’économie internationale, de l’énergie, du climat, du crime organisé, aux
questions des flux migratoires. L’INESG est ainsi un espace d’analyses et de
veille stratégique, dont la principale mission est d’étudier et d’anticiper les
retournements des grandes tendances géostratégiques et géopolitiques, qui
impactent le présent de l’Algérie et pèsent sur son avenir », a-t-il
détaillé dans la lettre publiée sur le site de l’Institut.
Les
chercheurs, universitaires et analystes de l’INESG n’interviennent que rarement
dans les débats publics et médiatique au point que la
presse algérienne sollicite souvent des chercheurs étrangers pour analyser
l’évolution des situations au Sahel, en Libye ou en Asie. Les publications de
l’INESG ne se pas retrouvent en librairies et difficilement accessibles sur
internet comme c’est le cas de « Confluences
internationales » ou « El Mountada ».
« Construire
un Etat algérien fort »
L’INESG,
qui possède une bibliothèque de presque 15.000 titres, a, par exemple, élaboré
des études sur les violences dans les stades, la problématique du financement
des logements, les catastrophes naturelles, le marché de l’emploi et les
mouvements de protestation populaire dans le monde arabe. En 2016, la
publication d’une revue sur la prospective s’est arrêtée après deux numéros.
Abdelaziz
Medjahed va-t-il relancer un institut qui s’est
habitué à l’anonymat, au silence et à la mise à l’écart ? Depuis février
2020, ce général –major à la retraite occupait le poste de conseiller du président de
la République pour les questions sécuritaires et militaires. Le général Medjahed, qui intervenait souvent dans le débat public sur
la lutte contre le terrorisme dans la région sahelo-saharienne,
a dirigé l’Académie inter-armes de Cherchell (ouest
d’Alger) entre 1995 et 2000. Il a également commandé les forces aériennes et
dirigé le service de santé militaire jusqu’à sa mise à la retraite en 2003.
En
décembre 2019, il avait soutenu la tenue de l’élection présidentielle en
Algérie. « L’Algérie profonde veut sortir de cette situation. On n’accepte
pas d’avoir un Etat sans chef . Le premier défi du
président élu est de construire un Etat algérien fort, respecté et
respectable », a-t-il déclaré dans une interview au média russe « Sputnik ». Il a,
dans la même interview, critiqué la position du Parlement européen à propos de
la situation politique en Algérie en accusant les parlementaires européens
d’avoir des idées coloniales.
« Ils
sont les dignes descendants de Victor Hugo, lequel avait dit que Dieu avait
offert l’Afrique à l’Europe », a-t-il dit. Le chaos en Libye a été, selon
lui, provoqué par l’ancien président français Nicolas Sarkozy. « Sarkozy a
parachuté des armes en Libye pour accélérer la chute d’El Kadhafi. Il a promis
aux tribus Touareg libyenne un Etat au Sahel. Il est responsable aussi de
l’insécurité qui règne au Mali. Quant au terrorisme, on sait où il est né et
qui l’a crée », a soutenu le général à la retraite. Il a reproché aux
occidentaux de « manipuler » le terrorisme en citant
l’exemple de l’Afghanistan et du Nigéria.
Les missions de l’INESG :
·
Effectuer des études prospectives sur la
société et son évolution à la lumière des paramètres, qui structurent la
dynamique interne et celle des relations internationales.
·
Procèder à une évaluation globale des questions de développement
politique, économique, culturel, scientifique et technique. Etudes sur les
questions de défense et de sécurité.
·
Analyser les stratégies des partenaires
réels ou potentiels de l’Algérie et leurs conséquences sur le développement et
la sécurité du pays.
·
Procéder à des études portant sur le
progrès de la science et la technologie.
·
Collecter et exploiter la documentation
à caractère national ou international dans tous les domaines.
·
Publier des rapports sur les faits dont
l’importance est susceptible d’affecter l’évolution de la conjoncture nationale
ou internationale.
·
Assurer la diffusion des travaux de
recherche qu’il produit et développer des programmes de coopération avec les
organismes étrangers.
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