FINANCES- MONNAIE- DINAR/EURO, SEPTEMBRE 2020 – MARCHÉ PARALLÈLE
©Abdelhalim
Benyellès - Alger (Le Soir), samedi 19/9/2020
L’euro poursuit son ascension enclenchée
depuis le début du mois de septembre et frôle la barre des 20 000 dinars pour
100 euros. En effet, 1 euro s’est échangé le week-end dernier contre 199 dinars
alors que le dollar américain maintient aussi sa hausse puisqu’il s’échange
contre 167 dinars. La plaque tournante du change au noir confirme bien la chute
vertigineuse de la monnaie nationale face aux monnaies étrangères annoncée par
les cambistes au début du mois après le passage à vide vécu par la place de
Port-Saïd au lendemain du déclenchement de l’épidémie de coronavirus, où la
monnaie européenne s’échangeait à 190 DA contre 1 euro, enregistrant ainsi son
plus bas niveau.
- Les cambistes du square Port-Saïd persistaient le week-end dernier à croire à
la poursuite de la montée spectaculaire de la monnaie la plus demandée par les
Algériens, annonçant un seuil équivalent à 250 dinars pour 1 euro dans les
jours à venir. Il faut bien rappeler que la chute subite de la monnaie
nationale face à la devise étrangère s’est enclenchée dès l’annonce de la
rumeur faisant état de l’ouverture des frontières et la reprise des vols
internationaux coïncidant avec l’ouverture progressive des lieux publics,
cafés, restaurants, hôtels, mosquées et plages, à compter du 15 août, synonyme
de réouverture des frontières en septembre pour la grande majorité. Au sujet de
l’état actuel du marché de change caractérisé par la remontée en force de la
monnaie étrangère, les cambistes rencontrés jeudi à la place Port-Saïd
évoquaient l’information diffusée ces derniers dans les médias portant sur les
préparatifs d’Algérie Ferries pour la reprise du transport maritime à
destination de la France avec un protocole sanitaire. Mais sur la place du
change de la devise, l’on considère que la crise sans précédent a été marquée
par le report du retour des émigrés algériens prévu cet été. Ceci signifie que
la monnaie étrangère manque. «Nous nous sommes habitués à l’abondance de la
monnaie étrangère en pareille saison grâce à l’afflux des émigrés qui alimentent
le marché du change en période de forte demande des touristes à destination de
l’Europe, la Turquie et de la Tunisie mais aussi des importateurs qui
constituent la tranche la plus importante de la clientèle», témoigne un ancien
cambiste. Et d’expliquer que le marché a connu ses pires moments au mois de
juillet suite aux déclarations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de son entrevue sur France 24, concernant la
décision de maintien de la fermeture des frontières pour une durée
indéterminée. «Ceci est dû également à l’augmentation des contaminations au
coronavirus à cette période», enclenche son compère.
Justement, enchaîne un autre, le recul du nombre des contaminations au Covid-19 et l’amélioration de la situation sanitaire en
Algérie contribuent positivement à l’amélioration du climat des affaires sur la
place du change au noir.
Les touristes et les Algériens en voyage pour des soins à l’étranger tout comme
les importateurs n’attendent que le feu vert des autorités, selon lui. Cette
dernière catégorie, composée de la clientèle habituelle composée d’importateurs
qui réservent généralement des quantités importantes d’euro mais aussi de
dollar américain, est en attente de la reprise de l’activité commerciale.
Ce qui fait dire aux cambistes que le retour à la normale de l’activité du
marché de la monnaie étrangère se traduit cette année par une remontée subite
de la monnaie étrangère et la chute vertigineuse du dinar, puisque l’euro, la
monnaie la plus demandée par les Algériens, atteindra aisément le taux
historique de 25 000 dinars contre 100 euros.