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Indice de performance environnementale 2020

Date de création: 17-09-2020 18:15
Dernière mise à jour: 17-09-2020 18:15
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ENVIRONNEMENT – ETUDES ET ANALYSES- INDICE DE PERFORMANCE ENVIRONNEMENTALE 2020

© Synthèse Selim Sadki/El Watan, jeudi 17//2020

Cela semble très curieux puisque tout le monde se plaint des ordures disséminées partout dans le pays, que de superbes zones humides sont devenues des cloaques ceinturés de dépotoirs et que des aires protégées ont perdu les critères qui ont prévalu à leur classement national et international. Regardons de plus près.

 Depuis 22 ans qu’il existe, l’Indice de performance environnementale (IPE) est devenu un cadre de mesure biennal de premier plan pour les politiques environnementales mondiales classant 180 pays sur la base de 32 indicateurs de performance qui apprécient la santé environnementale et la vitalité des écosystèmes.

«L’IPE est un tableau de bord qui met en évidence les leaders et les retardataires en matière de performance environnementale et fournit des conseils pratiques aux pays qui aspirent à progresser vers un avenir durable», explique Zachary A. Wendling, coordinateur de l’équipe de l’IPE à l’université de Yale (USA). Le rapport 2020 sur l’EPI paru en juin classe l’Algérie au milieu du tableau au 88e rang. Elle a reculé de 5 rangs depuis 2018.

Son score EPI est de 44,8 sur 100. Le Danemark, premier pays, a un score de 82,5. L’EPI est un agrégat d’indicateurs sur la qualité de l’air, assainissement et l’eau potable, les métaux lourds, la gestion des déchets, la biodiversité, les services écosystémiques, la pêche, le changement climatique, les émissions de pollution, l’agriculture et les ressources en eau. Pour un pays donné, les scores peuvent varier d’un indicateur à un autre, souvent avec de grands écarts.

En effet, des progrès de performance peuvent avoir été enregistrés dans une catégorie comme les ressources en eau et stagné ou régressé pour la qualité de l’air ou la biodiversité. Dans la catégorie biodiversité précisément, elle est, avec 34 autres pays, à la première place, ce qui signifie, pour l’EPI, qu’il n’y a pratiquement aucune perte de terres humides en superficie par rapport à celle de 1992, année de référence. Ce qui est difficile à croire convenons-en (voir entretien avec le Pr Houhamdi). Les données proviennent de l’initiative sur le changement climatique de l’Agence spatiale européenne (ESA).

Elle est 18e mondiale dans la gestion des déchets solides contrôlés. L’indice est calculé sur le pourcentage de déchets ménagers et commerciaux générés dans un pays qui sont collectés et traités (lire l’entretien de M. Ouamane). Ses meilleurs scores sont dans l’AEP, l’assainissement et les eaux usées où elle se place autour des 70es. Les données pour ces indicateurs proviennent de l’étude Global Burden of Disease (GBD) de l’Institute for Health Metrics & Evaluation (IHME).

En revanche, l’Algérie est à la 159e place sur 180 pour l’indice de Représentativité des aires protégées terrestres (PARI) qui estime la diversité écologique d’un pays. Il est calculé à l’aide de données de télédétection à haute résolution et d’enregistrements biologiques des emplacements des espèces. Le Maroc est à la 45e place et la Tunisie à la 170e. Elle est 148e pour la perte du couvert forestier en proportion. La perte annuelle moyenne de superficie forestière au cours des cinq dernières années est divisée par l’étendue totale de la superficie forestière en 2000.

Les scores sont souvent calculés et mesurés à partir de données photographiques spatiales, comme c’est le cas pour les zones humides ou le couvert forestier où l’Algérie est, avec 34 autres, dans un groupe de pays pour lesquels les changements ne seraient pas évalués depuis au moins 10 ans faute de données disponibles.

Les meilleurs scores de l’Algérie sont par contre établis à partir de données fournies par les rapports nationaux, par les instituts de recherche internationaux et organisations de l’ONU, comme l’OMS et le PNUE ou encore de la Banque mondiale, comme c’est le cas la gestion de l’eau et des déchets. D’un autre point de vue, l’absence de données de terrain ne justifie pas, à elle seule, le mauvais classement. Il ne fait aucun doute que le couvert forestier, les zones humides et les milieux naturels en général sont en régression morphologique, physique, biologique et écologique et que la biodiversité, plantes et animaux, disparaissent avec leurs habitats.

 

 

Classement IPE 2020

Le Danemark est en première place de ce classement, tandis que les Etats-Unis se situent au bas de la liste des démocraties riches, 24e. Les autres nations en haut du classement incluent le Luxembourg, la Suisse, le Royaume-Uni et la France. Les pays, qui se démarquent, mènent des politiques de durabilité environnementale axées sur la décarbonation (réduction des émissions de CO2) dans leurs économies. La Chine, avec ses efforts contre la pollution est à la 120e place devant l’inde 168e.

Le bas du classement est occupé par des pays «à gouvernance faible», comme le Liberia, Myanmar, Afghanistan, Sierra Leone, Côte d’Ivoire, Guinée, Madagascar. L’Algérie est au milieu du tableau à la 88e place entre Tonga et le Kazakhstan, devant le Maroc à la 100e place, l’Egypte 94e, l’Afrique du Sud, 95e mais derrière la Tunisie à la 71e qui est aussi à la première place pour Afrique. Les EAU sont à la 41e place et premier des pays arabes suivi du Koweït 47e, la Jordanie 48e, Bahreïn 56e. La Russie est à la 58e place derrière le Brésil à la 56e (classement mondial sur https://epi.yale.edu/epi-results/2020/component/epi).Dans leur analyse des résultats les auteurs du rapport IPE 2020 indiquent que les progrès dans la lutte contre le changement climatique se sont arrêtés et qu’aucun pays ne progresse dans la décarbonation. Ils affirment qu’une performance environnementale positive exige de la bonne gouvernance, notamment la primauté du droit, un engagement public dynamique, des médias indépendants et des réglementations bien conçues.