HHISTOIRE – OPINIONS ET POINTS DE VUE- ECRITURE
HISTOIRE (COLONIALISME) - POINT DE VUE ONM (SEPT 2020)
LL’Organisation nationale des Moudjahidine (ONM) dit n’avoir pas été
consultée pour la désignation de Abdelmadjid Chikhi,
comme représentant de l’Algérie, dans les discussions avec la partie française
sur les questions relatives la mémoire.
Conseiller du président de la République
pour les archives, Abdelmadjid Chikhi a été nommé,
le 19 juillet 2020, par le chef de l’Etat pour être l’interlocuteur
de l’historien Benjamin Stora, désigné par la
Présidence française.
« L’ONM, de part sa composante
humaine, est constituée de personnes ayant participé et assisté à la
Révolution. Ils ne doivent pas être marginalisés. Nous sommes les premiers concernés
par la question. Nous prenons acte de la décision prise au sommet de
l’Etat », a déclaré Mohand Ouamar Benlhadj, secrétaire
général par intérim de l’ONM, dans une vidéo diffusée sur la chaîne Youtube de l’organisation.
Selon lui, le choix de Benjamin Stora pourrait être positif et apporter quelque chose
« dans la mesure où il est né algérien, sur le sol algérien ».
« Peut être que par sentiment ou par amour à la terre natale, il ferait oeuvre utile pour l’Algérie en matière de récupération des
archives. Il reste qu’il est aussi français. Si M.Stora
veut être neutre dans son écriture, nous lui
demanderons pas d’être avec nous. Peut être que nous, en écrivant de notre
côté, nous le serions pas. S’il voudrait être neutre donc, il n’a qu’à faire un
essai en écrivant sur René Meyer, l’éternel député de Constantine. René Meyer
avait combattu Bendjelloul, Ben Badis,
Messali, Ferhat Abbas…Tout ce qui était
algérien », a-t-il souligné.
Plusieurs fois ministres, entre 1947 et
1952, René Meyer était député radical de Constantine en 1946, grand défenseur
des colons et de « l’Algérie française ». Proche du général Henri
Giraud, il avait occupé le secrétariat aux communications au sein du
commandement en chef civil et militaire à Alger en 1943. « Il n’y a rien
d’écrit sur René Meyer. En 1946, il y a eu une altercation entre lui et Ferhat
Abbas à l’Assemblée nationale à Paris. Abbas était député. René a interpellé
Abbas en lui disant : « j’aime les arabes ». Et Abbas de répliquer :
« oui, vous les aimez, comme vous aimez les bifteck
saignants ! », a rappelé Mohand Ouamar Benlhadj.
« Messali,
c’est notre Pétain«
Le responsable de l’ONM a critiqué la
position de Benjamin Stora sur « la
réhabilitation » de Messali Hadj. « Messali, c’est notre Pétain. Philippe Pétain était un héros
français de Verdun (bataille en 1917), il est devenu un traître qui a fini ses
jours à Île d’Yeu (1951) en passant par Vichy (collaboration avec le régime
nazi à partir de 1940) ».
« Messali
est passé par le MNA (Mouvement national algérien). Le MNA a crée une armée qui
a combattu l’ALN (Armée de libération nationale). Dès janvier 1955, Belounis a créé des maquis en Kabylie, puis à Bordj Bou
Arreridj. Ils avaient des groupes à Alger qui s’attaquaient à ceux qui
n’étaient pas avec eux, compte tenu du clivage au sein du MTLD (Mouvement pour
le triomphe des libertés démocratiques). Ils s’attaquaient surtout aux
mozabites. Ils ont installé leurs premières unités combattantes à Bouira, nous les avions en face. Ils nous appelaient les
« Krimistes », en référence à Krim Belkacem. A l’époque Krim était un illustre inconnu au niveau national. Donc, pour
les gens « Krimistes », signifiaient être anti-national puisque combattus par Messali »,
poursuit Mohand Ouamar Benlhadj.
Il rajoute que « Messali était connu comme un grand chef, un zaïm. Belounis était armé et
équipé par les français (…) Tout cela M. Stora ne
pouvait pas l’ignorer en évoquant son réhabilitation », a soutenu le
responsable de l’ONM avant d’ajouter : « la France a condamné Pétain.
L’Algérie n’a pas fait le procès de Messali.
Juridiquement, Messali n’a pas été condamné mais tout
le monde sait qu’il avait trahi bien que son passé était des plus
illustres ».
« Que chacun écrive l’Histoire de son côté »
Il a précisé que l’ONM exige la
restitution de toutes les archives prises par la France et refuse toute
« écriture commune » de l’Histoire. « Que chacun écrive
l’Histoire de son côté. L’histoire la guerre de libération nationale
(1954-1962) sera écrite par les Algériens. C’est nous qui avons vécu et
souffert de l’occupation française et de l’exploitation. Les Algériens sont
morts par milliers. Nous sommes donc plus habilités à écrire l’Histoire de
notre pays. L’Histoire est écrite par les vainqueurs. La France n’est pas
intéressée pour écrire notre Histoire. Si elle veut le faire, elle doit évoquer
tous les crimes qu’elle a commis chez nous. Ce qu’ils ont écrit à ce jour,
c’est pour dire qu’ils sont venus nous civiliser ! », a-t-il
dit.