ENERGIE- ETRANGER- OPEP/ ANNIVERSAIRE
L’organisation
des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a 60 ans ce 14 septembre, elle est
pratiquement à l’image de ce qu’est la Ligue des Etats arabes: une organisation
totalement sous la coupe de l’Arabie saoudite et de ses alliés du Golfe.
« L’OPEP a 60 ans et n’est presque plus
qu’un « machin » de l’Arabie saoudite »
©Par Mounirv Hocine/24hdz.com, lundi
14/9
Créée à Baghdad
le 14 septembre 1960 par l’Arabie saoudite, Iran, Irak, Koweït et Venezuela,
l’OPEP a oeuvré à contrer le pouvoir absolu
des compagnies pétrolières américaines et britanniques, les fameuses “7 soeurs” ( Exxon, Mobil, Socal,
Texaco, Gulf, BP, Shell). l
Longtemps
vilipendée par les américains qui dénonçait le “cartel”, l’OPEP est sous
influence de son principal producteur, l’Arabie saoudite, lui-même sous
influence américaine. Si l’OPEP a pu permettre de rehausser les prix du pétrole
et permettre aux Etats de reprendre plus ou moins la main sur leurs ressources,
elle n’est plus aujourd’hui, du fait de l’évolution du marché pétrolier, un
acteur déterminant.
C’est
tout simplement, une organisation où les saoudiens décident seuls, au gré de
leur politique, souvent incohérente allant tantôt vers une guerre des prix pour
gagner la bataille des parts de marché à celle de l’obéissance aux injonctions
américaines qui veulent un prix du baril suffisamment élevé pour préserver la
rentabilité de leur industrie pétrolière.
Cette
domination saoudienne est l’effet de l’éviction des deux grands producteurs –
et fondateurs de l’OPEP – que sont l’Iran et le Venezuela. La part de l’Iran
dans la production de l’OPEP a été réduite de moitié depuis 2010, elle n’est
plus que de 7,5%. La part du Venezuela qui était de 10% a chuté à
2,3%. A l’opposé la part de l’Arabie saoudite a augmenté de 7% pour s’établir à
35%.
La
donne a complètement changé. “Once an American foe, now a friend: OPEC turns 60”. “Autrefois ennemi des
américains, aujourd’hui ami”, l’agence reuters a
résumé de manière lapidaire l’évolution d’une organisation dont le pivot,
l’Arabie saoudite, “préfère apaiser Washington plutôt que de perdre le soutien
américain”.
LA CAPITULATION
Et
le bilan “des trois dernières années a été en grande partie celui de la
capitulation” rapporte Reuters en citant des responsables actuels et anciens de
l’OPEP. Parmi les “anciens” de l’OPEP cités, figure Chakib Khelil, ancien ministre de l’énergie en fuite et sous
l’objet d’un mandat international, qui déclare: “ »Trump
commande à l’Arabie saoudite ce dont il a besoin pour le prix du pétrole – et
il est servi ».
L’organisation
sous domination saoudienne a effet “obéit” quand Trump
demandait que l’on pompe plus de pétrole et elle a obéit aussi pour réduire la
production quand les prix devenaient trop bas pour les sociétés de forages
américaines.
Comme
le notait, l’ancien et très respecté
ancien ministre algérien de l’énergie, Sadek Boussena, l’OPEP est hors du coup. La
sortie de la guerre des prix, enclenchée par l’Arabie saoudite, a été négocié par cette dernière directement avec les Etats-Unis
et la Russie. C’est le “big oil
deal” du 12 avril 2020 où un “triumvirat pétrolier informel” impulsé par
les Etats-Unis, avec l’Arabie Saoudite et la Russie, a abouti à la réduction de
la production de 9,7 millions de barils. Les autres pays membres de
l’OPEP, étranglé par la chute de prix, ont avalisé mais ils n’ont même pas été
consultés. C’est l’Arabie saoudite qui a décidé, après .
une menace de Trump: si vous
ne réduisez pas la production, les troupes américaines seront retirées d’Arabie
saoudite.