COMMUNICATION – GOUVERNEMENT- INTERVIEW MINISTRE /« EL
LIKAA », MARDI 18/9/2020
Le ministre
de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer,
a affirmé que son département ministériel s'attelait à prendre en charge les
préoccupations des journalistes relevant des organes de presse privés
dont les propriétaires sont en détention, à l'issue de poursuites
judiciaires, indiquant que «chacun sera rétabli dans ses droits».
Dans une interview accordée, hier, au
quotidien El Likaa, en réponse à une question sur le
sort des organes de presse privés appartenant à des hommes d'affaires placés en
détention, dont les travailleurs n'ont pas perçu leurs salaires depuis des
mois, le ministre a déclaré que son département ministériel «s'attelle à
prendre en charge les préoccupations des journalistes et chacun sera rétabli
dans ses droits».
Rappelant que le gouvernement a placé parmi ses priorités, la préservation des
postes d'emploi et de la stabilité des entreprises, le ministre de la
Communication a précisé que l'appareil judiciaire avait désigné des
administrateurs pour ces organes de presse qui «s'acquittent actuellement de
leurs missions».
Le ministère a procédé à «un diagnostic minutieux et sérieux» de la situation
socioprofessionnelle des journalistes, notamment à la lumière de la pandémie de
la Covid-19 et plusieurs journalistes ont été ainsi
réintégrés dans des postes de travail».
Evaluant l'expérience d'ouverture de l'audiovisuel aux privés, M. Belhimer a indiqué que «l'argent a un grand impact sur le
contenu présenté, si les choses sont confiées à des extraprofessionnels»,
ajoutant que «si cette ouverture s'effectuait conformément aux lois et à un
cahier de charges bien défini, de tels dépassements n'auraient pas eu lieu
envers le public ou des journalistes des organes privés».
Quant à son avis sur l'investissement des privés dans le secteur de
l'information, le ministre a dit que rien n'empêchait cette tendance, «pourvu
que l'argent de la publicité publique revienne aux journalistes, à travers leur
déclaration à la sécurité sociale et leur formation». Le gouvernement ne fait
pas de distinction entre les médias publics et privés qu'il considère comme
médias nationaux, a-t-il soutenu.
Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement a fait savoir qu'«il n'y a pas de
détenus d'opinion en Algérie. Le journaliste se soumet, à l'instar des autres
citoyens, à la loi», ajoutant que le ministère «est contre l'emprisonnement des
journalistes».
«En tant que ministère, nous nous abstenons de commenter une décision rendue
par la justice», a-t-il affirmé, estimant que l'option du recours demeure «le
seul cadre approprié pour un traitement juste de ce dossier (Khaled Drareni) qui offre à la défense la possibilité d'interjeter
appel de la décision rendue par la justice, loin de toute intervention,
politisation ou manipulation». «Il ne s'agit pas, selon la qualification des
faits, du libre exercice de la profession de journaliste», a-t-il expliqué.
M. Belhimer a assuré que son département sera «d'un
appui fort aux journalistes professionnels» à travers la création d'organes de
régulation des mécanismes nécessaires à la protection des journalistes, étant
donné que les médias constituent «le principal catalyseur du développement» et
«un moyen de redressement de la performance des institutions de l'Etat».
Pour le ministre, «toute tentative d'exploitation de la profession de
journaliste ou déviation de la bonne voie est considérée comme une atteinte au
droit du citoyen à l'information juste», rappelant le processus de révision en
cours de la législation qui vise à «permettre aux vrais journalistes d'exercer
leur métier dans de meilleures conditions et éloigner l'argent sale de la
profession avec des moyens légaux».
S'agissant de l'assainissement du secteur de la publicité publique «des
intrus», il a rassuré que cette opération «avance dans la bonne direction».
Evoquant l'organisation de la profession de correspondants de médias étrangers
en Algérie, lancée récemment par le ministère, M. Belhimer
a souligné qu'elle «vise à mettre fin à l'anarchie prévalant» dans ce domaine.
«Nous avons entamé l'octroi d'accréditations sur deux phases. L'opération se
poursuivra selon les besoins exprimés et les demandes déposées. Ces
accréditations sont provisoires et renouvelables», a-t-il précisé.
Abordant la loi sur le sondage d'opinion gelée depuis 1999 au moment où des
instituts de sondage étrangers réalisent des études sur l'Algérie, M. Belhimer a fait savoir que son département s'attelait à
instaurer «un climat propice» à l'organisation de cette activité, à travers
l'adoption des normes internationales dans les sondages d'opinion à des fins
nobles et en vue d'aider les institutions de l'Etat à obtenir des données
justes et exactes, à travers la réalisation d'études sur le terrain via des
sondages d'opinion.
La future loi sur le sondage d'opinion «ouvrira de nouveaux horizons au secteur
de l'information», a-t-il soutenu.