ADMINISTRATION- CONSEIL DES
MINISTRES- CM DIM. 6/9/2020,COMMUNIQUE
"Le Président de la République,
Abdelmadjid Tebboune, chef suprême des Forces armées,
ministre de la Défense nationale a présidé, dimanche 6 septembre 2020, une réunion
du Conseil des ministres, consacrée à l'examen du projet de révision de la
Constitution, initié par le Président de la République, pour son approbation
avant de le soumettre au Parlement, conformément à l'article 208 de la
Constitution, puis au référendum populaire.
A l'entame des travaux, le Premier
ministre a présenté un exposé dans lequel il a affirmé que le projet de
révision de la Constitution intervient en application de l'un des principaux
engagements politiques prévus dans le programme électoral du Président de la
République. Ce projet ajoute aux principes généraux régissant la société,
d'autres principes imposés par les exigences de l'interaction avec les
nouvelles donnes tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays.
Le Premier ministre a présenté le
projet, scindé en plusieurs axes, élaborés à la lumière des éléments
sélectionnés par le Comité d'experts chargés de la révision constitutionnelle
parmi des propositions reçues de la part des différentes franges de la société,
des personnalités nationales et des forces politiques, et dont le nombre
s'élève à 5.018.
Autant
d'éléments qui confortent l'unité de la Nation et ses constantes, consacrent le
respect de la volonté populaire, et consolident la cohésion nationale, le
principe de séparation des pouvoirs et l'équilibre des pouvoirs, l'alternance
au Pouvoir, la moralisation de la vie politique et la transparence dans la
gestion des deniers publics, de même qu'ils épargnent au pays toute dérive de
despotisme tyrannique et préservent les droits et libertés des citoyens.
Le projet d'amendement constitutionnel
assoit les bases juridiques pérennes de la nouvelle Algérie démocratique, à
commencer par un changement radical du mode de gouvernance et de ses
mécanismes, à travers l'élargissement des prérogatives de contrôle du Parlement
et des dispositifs de contrôle, la prévention et la lutte contre la corruption,
la consécration de la Justice sociale, l'ancrage du pluralisme médiatique libre
et indépendant, l'encouragement des jeunes à participer à la vie politique et
l'adoption d'une méthodologie de dialogue et de concertation pour parvenir à
des solutions consensuelles, à la faveur de la Déclaration du 1er Novembre
1954, source d'inspiration et référence immuable des politiques de l'Etat.
Après débat et adoption du projet de
révision de la Constitution, le Président de la République a apporté les
éclaircissements et orientations suivants :
Premièrement :
Les promesses électorales sont des
engagements sincères dont j'ai entamé la mise en œuvre suivant une vision
stratégique claire et un calendrier bien défini, nécessitant, de nous tous, de
faire preuve de réalisme et de s'éloigner de se noyer dans les détails et les
formalités au détriment des questions fondamentales inhérentes aux fondements
pérennes de l'Etat.
Deuxièmement :
Le projet s'inscrit en droite ligne avec
les exigences de l'édification de l'Etat moderne et répond aux revendications
du Hirak populaire authentique béni. C'est pourquoi
j'ai veillé à ce que la Constitution, dans sa nouvelle mouture, soit le plus
largement consensuelle tout au long de son élaboration et ce, en permettant aux
différentes franges de la société et aux faiseurs d'opinion publique d'en
débattre durant plus de quatre mois, en dépit des entraves imposées par la crise
sanitaire.
Troisièmement:
Ce qui est publié sur les procès
relatifs aux différentes formes de corruption, un phénomène figurant parmi les
raisons de la décadence des pays, dénote du niveau de la déliquescence morale
et de la profondeur du mal fait aux institutions de la Nation et à ses
richesses, mais explique aussi la crise de confiance de fond entre Gouvernants
et gouvernés.
De ce fait, le règlement de cette crise
est une condition sine qua non de l'édification de l'Algérie nouvelle où
personne ne sera protégée ni par son immunité, ni par son influence. L'on ne
sera protégé que par l'honnêteté dans la parole, le dévouement dans l'action,
l'attachement permanent à la créativité et le déni de soi, pour que chaque
citoyen, notamment les jeunes, perçoive le changement et sache que l'Etat
est véritablement au service du citoyen. C'est ainsi qu'il pourra
reprendre confiance en lui et en ses institutions, pour être un acteur influent
dans la démocratie participative.
Quatrièmement :
L'application de cet amendement
constitutionnel, s'il venait à être plébiscité par le peuple, nécessitera
l'adaptation de nombre de lois à la nouvelle ère, à la faveur de la réforme
globale de l'Etat et de la réhabilitation de ses institutions et de son
autorité.
Cinquièmement:
Le projet de révision constitutionnelle
assure toutes les garanties pour la régularité des élections, aussi bien par la
constitutionnalisation de l'Autorité nationale indépendante des élections, que
par une codification stricte du financement politique, à l'effet de préserver
la liberté de la volonté populaire, l'égalité des chances pour le vote et la
candidature, pour que la voix de l'électeur soit respectée et la scène
politique renforcée par une nouvelle génération d'élus.
Pour cela, il est impératif de procéder,
au préalable, à une révision constitutionnelle, car il est inconcevable de
renouveler les instances élues avec des lois rejetées par le peuple.
Au terme de son intervention, le
Président de la République a adressé ses remerciements et exprimé sa reconnaissance
aux membres du Comité d'experts pour leurs efforts dans l'accomplissement au
mieux de la mission qui leur a été assignée, exprimant sa confiance en la prise
de conscience par le peuple, à travers toutes ses forces, notamment la société
civile, en faveur de la pose de la pierre angulaire du processus d'édification
de la nouvelle République.