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Essai Mostefa Khiati- "Les femmes algériennes ayant marqué l'histoire de l'Algérie"

Date de création: 03-09-2020 18:53
Dernière mise à jour: 03-09-2020 18:53
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POPULATION- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ESSAI MOSTEFA KHIATI –« LES FEMMES AYANT MARQUÉ L’HISTOIRE DE L’ALGÉRIE »

Les femmes ayant marqué l’Histoire de l’Algérie. Essai de Mostefa Khiati, Anep Editions, Alger 2020, 366 pages, 1 200 dinars

Je crois que c’est là le premier ouvrage consacré en totalité aux femmes algériennes et présentant des biographies longues  ou courtes, parfois brèves , mais toutes intéressantes .Certaines, peut-être en raison de leur notoriété …et de la documentation existante ou disponible ,ont eu le privilège d’avoir un portrait plus ou moins quasi-complet alors que d’autres sont seulement évoquées.

Mais, l’essentiel n’est-il pas d’y être , dans ce … recueil ….ni dico, ni encyclopédie….mais ensemble  de fiches heureusement classées par grandes périodes.

Au départ, la période antique qui présente les « déesses » et les  prêtresses respectées ainsi que quelques femmes célèbres .Une floraison .On apprend ainsi que Veratia Prontonilla  exerçait ses activités de prêtresse flamine au niveau des quatre colonies cirtéennes (Milev, Chullu, Rusicade et Cirta : Mila, Collo, Skikda et Constantine), et Annai Aelia Restituta  à Calama (Guelma).  Il y a aussi des « politiques » , des « religieuses » et des « guerrières »  comme Sophonisbe, Cléôpatre Séléné II, Monique, mère de Saint Augiustin, Salsa, Dihya (Kahena) , Tin Hinan….

La période médiévale est un peu plus riche en informations : femmes ibadites, femmes de Bejaia, femmes de Tlemcen (dont Lalla Setti), femmes d’Oran, femmes du Sud…

La période Ottomane, bien que plus proche n’est plus tellement riche…..D’abord , très peu de femmes ottomanes en Algérie, car les épouses des grands dignitaires turcs étaient généralement des femmes converties habituellement d’origine européenne ou des femmes « Koulouglis ». On a eu quand même Zaphira, la femme de Salim Toumi, Lalla Aouda , une femme de lettres , guerrière et sainte, Fatma Tazoughert des Aurès…, prêtresse et reine, une guerrière redoutable….et pas mal de saintes femmes et de « merabtate »….à travers le pays  …..dont Yemma Gouraya (Bejaia), Mama Binette (Beni Haoua, entre Ténès et Cherchell), Lalla Mimouna, Lalla Khadidja

Durant l’occupation française, de 1830 à 1954, les femmes ont été les cibles préférées des razzias de l’armée coloniale. Enlevées, massacrées…mais toujours résistantes …..comme Sayyda Kheira, Lalla Zohra (troisième épouse de Hadj Mahieddine et mère de Abdelkader) , Lalla Kheira (femme de l’Emir Abdelkader), Lalla Fatma N’Soumer, les femmes des Aurès lors de la bataille de Djebel Mestaoua, les femmes déportées, Aurélie Picard  (Lalla Yamina ou Lalla Tidjania) …..On a eu une autre forme de résistance à travers l’enseignement libre du mouvement national et  les écoles des oulémas…. , l’émergence des étudiantes, l’intervention dans le monde des affaires, de l’art (Hizia Bent Ahmed Ben El bey, Zeida Benyoucef, première femme photographe dans le monde..), de la musique  et de la culture (Elissa Rhais, Djamila Debbèche, Taos Amrouche, Isabelle Eberhardt…. ), dans la presse (Leila Bendhiab…)…..  Et, bien sûr, la forme de résistance  « dure » : l’implication politique dans le mouvement national (Emilie Busquant, l’épouse de Messali Hadj, Kheira Belgaid, Mamia Aissa, , Nefissa Hamoud, Salima Belhaffaf, épouse Benyoucef Benkhedda,  Fatima Zekkal…..)

Durant la période allant de 54 à 62, c’est alors le temps des femmes totalement engagées dans la guerre de libération nationale. Au 1er novembre 54, sur les 1 010 combattants que comptait le Fln-Aln, il n’y avait que 49 femmes , à la fin de la guerre, on dénombrait 10 949 moudjahidate…dont 2 675 combattantes dans les rangs de l’Aln. 374 sont tombées les armes à la main….ceci sans compter les femmes civiles combattantes…9 124 dont 948 tomberont au champ d’honneur…Des noms lumineux ! Et,  Un chapitre à lire absolument, (pp161- 310)

Puis, il y a la période post indépendance  : A la veille du recouvrement de l’indépendance nationale, seulement 22% des filles étaient scolarisées….Pratiquement 100% en 2010….et, dans la foulée, des femmes politiques, des femmes diplomates, des femmes juges, des femmes scientifiques, des femmes dans les forces de sécurité (Protection civile, Police nationale, Gendarmerie, Armée, Journalisme, Littérature, Résistantes durant la décennie noire, Arts, Théâtre, Cinéma et Musique, Sports….

 

L’Auteur :Médecin-chercheur, enseignant à l’Université d’Alger, acteur de la société civile. Plusieurs ouvrages dans différents domaines. Président de la Forem

Sommaire :Introduction/ Période antique/Période ottomane/ Occupation française (1830-1954)/ Occupation française (1954- 1962)/ Post indépendance/Acronymes

Extraits « Cet ouvrage les (les femmes) évoque aujourd’hui, d’une part, pour refléter la richesse de notre pays en femmes « éternelles » et, d’autre part, pour perpétuer leur mémoire » (p 10), «  La résistance (contre l’occupation coloniale, de 1830 à 1954) était partout ; même si elle est engagés par des femmes , elle est peu visible dans notre histoire » ( 103)

 Avis : Ouvrage très utile ….mais trop riche en informations. D’autant que la mise en page  est trop surchargée rendant difficile la lecture. Heureusement, une  belle couverture.

Citations «  Ce nombre important de célébrités montre que dans des conditions optimales, les femmes sont capables d’être aussi performantes que les hommes et de faire parler d’elles » (p 10)