Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Anniversaire- Le Soir d'Algérie/30 ans

Date de création: 03-09-2020 18:37
Dernière mise à jour: 03-09-2020 18:37
Lu: 1174 fois


COMMUNICATION- PRESSE- ANNIVERSAIRE- « LE SOIR DALGERIE »  /30 ANS

 

30 ans, 30 jours

Trois décennies de challenges

© Belkacem Bellil/Le Soir dAlkgérie, jeudi , 3.09.2020

En ce même 3 septembre de l’année 1990 naissait dans la moiteur d’un été indien le premier quotidien indépendant, Le Soir d’Algérie. Une œuvre intellectuelle majeure après un long règne d’une presse aux ordres. Plus qu’un anniversaire, c’est un événement marquant que nous avons tenté de fêter à la hauteur
 de sa forte charge symbolique. Un mois durant, nous avons tenté de retracer l’historique de cette aventure passionnante, à travers une rétrospective des faits, des dates, des joies, des peines, des larmes 
et des espérances qui ont façonné, consolidé et pérennisé cette œuvre…

Trois décennies de challenges
4 septembre 1990 – 4 septembre 2020, trente années d’une longue odyssée vécue avec intensité par le premier titre de la presse indépendante en Algérie. 9 116 numéros ont pu être préparés, imprimés et distribués auprès de nos lecteurs sur l’ensemble du territoire national.
Une performance professionnelle et une prouesse managériale dans un environnement, parfois hostile, souvent complexe. Le Soir d’Algérie, en pionnier, aura à vérifier, au détriment de ses intérêts, l’étendue de l’acharnement contre la presse indépendante dès ses premiers balbutiements. Mais cela ne l’empêchera pas d’être présent tous les jours sur les étals des kiosques et d’être, ainsi, aux côtés du peuple  durant toute cette période particulièrement éprouvante pour tous.
Des premières poches de résistance à la décision de Hamrouche d’encourager la création de titres indépendants, aux injonctions «venues d’en haut» pour bloquer le tirage de ces journaux au niveau des imprimeries, à la réinstauration du monopole sur la publicité publique, aux ruptures programmées de papier d’impression, aux menaces et aux assassinats commis par les hordes terroristes, à la liberté de la presse étriquée et pervertie de Bouteflika, aux procès en série contre les journalistes, à la banalisation des emprisonnements de journalistes… Autant de contraintes et de difficultés destinées, en réalité, à mettre à genoux Le Soir et la presse plus globalement, en créant les conditions de leur cessation d’activité. Une véritable course contre une disparition tant souhaitée.
C’est en cela, que cet anniversaire revêt une importance particulière pour Le Soir, qui vient d’atteindre en premier  ce cap, mais aussi pour toute la corporation, dont El Watan et El Khabar seront les suivants sur la liste des trentenaires.
Certes, c’est une bataille de gagnée, mais la guerre est loin d’être terminée.
Un parcours en trois étapes
4 septembre 1990 – 4 septembre 2020, trois décennies d’un parcours qui se décompose en trois étapes marquantes dans l’évolution du journal.
La première, celle des années 1990, était largement empreinte de la fougue et de l’enthousiasme inhérents au processus de création du Soir et de sa montée en puissance. Sa maturation au fil des parutions en a fait un titre incontournable sur la scène médiatique avec des volumes de tirage record et un support de choix pour les annonceurs. Selon le «cahier des charges» élaboré par ses fondateurs (Mohamed Bederina, Fouad Boughanem, Zoubir Souissi, Maâmar Farah et Djamel Saïfi), au moment de son lancement, Le Soir devait consacrer la part belle dans sa pagination aux phénomènes de société et surtout offrir à ses lecteurs un contenu différent des autres confrères. Une mission dont il s’acquittera avec brio, comme en témoignait, à l’époque, la réception quotidienne de milliers de courrier des lecteurs.
Cette première décade, c’était aussi celle des drames, des blessures, des larmes et de la désolation. Quatre martyrs et un siège entièrement soufflé par l’attentat à la bombe du 11 février 1996.
La seconde étape de la vie du Soir débute à l’orée du deuxième millénaire avec le passage, le 6 octobre 2001, à l’édition du matin. Une décision importante qui avait suscité beaucoup de questionnements et qui était la conséquence d’une situation économique qui ne cessait de mettre en péril les fondements de l’entreprise. Fouad Boughanem, directeur de la publication à cette époque, expliquait les circonstances de ce passage. Pour lui, «la raison du passage de l’édition du soir à celle du matin est en premier lieu économique, puisqu’elle concerne la disponibilité du quotidien dans les kiosques, et ce, dans plusieurs wilayas. Nous nous sommes rendu compte qu’un certain seuil de vente n’était pas dépassé. Il s’agit aussi de difficultés liées à des perturbations de la distribution à travers le territoire national. Et nos revendeurs se plaignaient de ne pas recevoir le journal assez tôt».

Un contenu reconfiguré
À cela, on peut ajouter la décennie noire qui a profondément affecté l’économie du pays et perturbé les habitudes de vie des Algériens, avec des villes mortes dès la fin de l’après-midi.
Ce basculement vers une parution matinale a nécessité une reconfiguration du contenu rédactionnel pour l’adapter à une réalité politique, économique et sociale entièrement recomposée. Le volet politique se voit désormais propulsé aux premiers rangs dans l’ordre d’importance de traitement des sujets. D’autant que l’activité politique dans le pays a connu un emballement avec les événements qui se sont précipités tout au long du règne des Bouteflika.
Une évolution qui continue, néanmoins, à se fonder des principes majeurs ; «premièrement, un engagement patriotique : l’Algérie passera toujours avant tout autre considération de quelque ordre que ce soit. Deuxièmement, un engagement professionnel dans la mesure où nous veillons scrupuleusement à un exercice loyal et sain du métier d’informer. Troisièmement à un engagement politique qui, même s’il nous a valu moult accusations, ne nous fera pas vaciller. La presse désincarnée qui se décline par dizaines de titres n’a jamais convaincu les lecteurs algériens. 
Le Soir d’Algérie pour sa part n’a, à aucun instant, fait mystère de ses convictions même si cela le met souvent en situation de survie.
Enfin, un engagement moral au sens où nous nous interdisons de reproduire dans nos colonnes des valeurs contraires au respect de la dignité humaine et aux libertés fondamentales des citoyens». Ainsi déclinée, la nouvelle démarche du journal s’était accompagnée d’une mesure pour faire évoluer son contenu avec l’arrivée de nouvelles signatures, notamment des chroniqueurs émérites qui se relaient sur la dernière, avec des thèmes variés et une approche spécifique à chacune de ces plumes.
  
Cap sur la numérisation
La troisième étape de l’évolution du journal se situe vers la fin de la dernière décade, avec la disparition du dernier gérant et membre fondateur, en l’occurrence Fouad Boughanem, décédé le 4 juin 2019. Le relais est alors assuré, pour la première fois, par un staff issu de l’effectif du journal avec Nacer Belhadjoudja à la direction de la publication, Badreddine Manaâ à la direction de la rédaction, Kamel Amarni à la rédaction en chef et Ammar Kaboub à la gestion. En parallèle, une attention toute particulière est accordée aux nouvelles technologiques qui vont, à terme, bousculer l’ordre établi dans les médias et révolutionner la communication dans son ensemble.  C’est un défi que Le Soir s’était engagé à relever avec le développement et l’amélioration de son site web ainsi que la mise en place d’une page Facebook et une autre Twitter. Et tout récemment, le lancement d’une chaîne web TV diffusée sur Youtube avec une émission d’actualité, «LSA-Direct», tous les dimanches et les chroniques vidéo de Hakim Laâlam. Cette chaîne sera prochainement enrichie par d’autres programmes sur la politique, l’économie, la culture, le sport, les TIC, l’automobile… 
À l’aube d’une 4e décennie, notre journal entend respecter à la lettre les quatre commandements qui guident son action de tous les jours : poursuivre le combat pour la modernité et le progrès ; informer  sans complaisance ; continuer à être un espace pour les débats et les expressions libres, et demeurer une tribune pour les sans-voix.