COMMUNICATION –
PUBLICITE-ANEP/DYSFONCTIONNEMENTS 2020
© Abdelhalim Benyellès
- Le Soir d’Algérie, mercredi 26 août 2020
- La commission chargée
de l’assainissement de la situation économique et financière de l’Anep a achevé sa mission jeudi 22 août 2020, ce qui a
permis d’identifier un ensemble de dysfonctionnements et d’évaluer le volume
des dépassements. Les enquêtes menées par la Gendarmerie nationale, l’IGF et
par les cadres de l’Anep permettront d’assainir le
paysage médiatique et de le prémunir des forces extérieures à la profession de
journaliste.
Le P-dg de l’Agence nationale de l’édition et de la
publicité (Anep), Larbi Ouanoughi, l’a annoncé,
mardi 25 août sur les ondes de la
Radio nationale Chaîne 1. Ce dernier a affirmé qu’un audit interne mené par des
cadres de l’entreprise avec la collaboration des experts, ainsi que des
enquêtes menées depuis plus de deux mois par les services de la Gendarmerie
nationale et l’Inspection générale des finances, ont abouti à une série de
résultats liés à la transgression de la loi et sur les malversations qui se
sont déroulées au niveau de l’Anep. Indiquant que ces
recherches ont fait état d’un lourd préjudice financier porté à l’Anep. Larbi Ouanoughi
définit la situation comme une «stratégie de destruction massive et
préméditée», menée contre l’Agence de publicité depuis plusieurs années.
L’article 15 du code de l’information est pourtant clair, puisqu’il stipule que
le fondateur d’un journal doit jouir d’une expérience dans le journalisme d’au
moins 10 années d’exercice, fait savoir le P-dg de l’Anep, qui indique que les investigations ont révélé qu’un
nombre important de patrons de journaux sont étrangers à la corporation.
«L’intrusion de ces individus dans le monde de la presse vise le gain financier
illicite par le biais de l’octroi de la publicité par l’Anep»,
explique son P-dg, ajoutant que des enquêtes ont
révélé également que des journaux imprimés ne sont même pas vendus.
Il rappelle, à ce sujet, que le préjudice financier dû au gaspillage de papier
importé et subventionné par l’État est lourd. «Ceci a porté un coup dur, non
seulement à l’Anep, mais aussi à toute la
corporation», fait savoir Larbi Ouanoughi
qui parle de manœuvres et de «clochardisation» de la presse.
Parlant de l’opération d’assainissement financier de l’Anep,
il dira que ces enquêtes permettront de déterminer l’ampleur du préjudice des
pertes enregistrées sur les caisses de l’Agence de publicité, mais aussi de
désigner les responsabilités. À ce sujet, il ajoutera que l’opération
d’assainissement de la gestion financière de l’Anep
vise, avant tout, à mettre fin aux pratiques illicites et à épurer la situation
en prévision de l’exercice de l’année 2021. « Le nouvel exercice de l’Anep sera bâti sur des bases saines, qui reposent sur le
respect de la loi », déclare Ouanoughi qui fait
savoir que 15 critères d’éligibilité à l’exercice de la presse et à l’octroi de
la publicité sont désormais mis en place et ce, conformément à la
réglementation dont l’application a été gelée depuis
plusieurs années. «Avec l’application de la loi, beaucoup de titres vont
disparaître», affirmera-t-il.
Dans un autre contexte, parlant de l’application des règles de distribution
«équitable» de la publicité, le P-dg de l’Anep déclare que des critères liés à l’ancienneté des
titres seront appliqués à partir de l’exercice de l’année 2021. Ceci permettra,
selon lui, d’instaurer la «justice» dans l’octroi de la publicité aux journaux.
À ce titre, il rappelle qu’une réunion regroupant l’Anep
et les représentants de journaux s’est tenue lundi dernier afin d’annoncer le
contenu de cette nouvelle réglementation inhérente aux critères d’octroi de la
publicité. Il a annoncé, dans le même sillage, que des rencontres similaires
seront programmées à l’est et à l’ouest du pays, afin de vulgariser
l’application de cette nouvelle loi prévue à partir de janvier 2021.