RELATIONS INTERNATIONALES- GOUVERNEMENT/GOUVERNANCE-
INTERVIEW SPUTNIK/A.BELHIMER, MARDI 25/8/2020
Le ministre
de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, a estimé que le retour de la Libye sur la scène
internationale et son affranchissement de l’étau du terrorisme devront impulser
l’Union du Maghreb arabe (UMA), qui est l’un des objectifs de l’Algérie
nouvelle.
«Le
retour de la Libye sur la scène internationale et son affranchissement de
l’étau du terrorisme sont à même de donner une impulsion au projet d’union
maghrébine, qui est l’un des objectifs tracés pour l’édification de l’Algérie
nouvelle, sous la conduite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune», a indiqué A. Belhimer
dans une interview accordée à l’agence de presse russe Sputnik.
«Le problème libyen concerne les Libyens seuls», a réaffirmé A. Belhimer, soulignant que «la sécurité de la Libye étant
étroitement liée à celle de l’Algérie, celle-ci applaudit et soutient tous les
efforts visant à réunir les Libyens autour de la table de négociations, unir
leurs rangs et préserver leur intégrité territoriale».
S’agissant de la position de l’Algérie quant à «l’initiative du souverain
marocain, Mohamed VI, pour régler les différends» entre les deux pays, le
porte-parole du Gouvernement a assuré que l’Algérie «est favorable à toute
initiative visant l’édification et la réunification». Il a plaidé, à ce propos,
pour l’adoption du dialogue, des voies et moyens légaux et de la transparence
avec le respect des spécificités et de la souveraineté de chaque pays et des
principes fondamentaux de la diplomatie algérienne, basés sur la non-ingérence dans
les affaires internes des Etats.
Construire un édifice maghrébin uni, un objectif commun
entre l’Algérie et le Maroc
Soulignant que «le Maroc est un pays voisin et frère avec lequel l’Algérie a
des relations historiques et civilisationnelles profondes»
et que les deux pays avaient pour «objectif commun l’édification d’un édifice
maghrébin uni», A. Belhimer a noté l’existence de la
volonté politique chez les dirigeants des deux pays outre la communauté du
destin à la lumière des défis de l’heure, notamment les implications de la
crise sanitaire que traverse le monde. «L’Algérie ne fait aucunement cas des
tentatives visant à troubler le climat de fraternité entre les deux peuples,
car le but suprême pour elle est la mobilisation des volontés et des capacités
pour l’édification d’une union maghrébine forte, à même de nous permettre de
protéger nos intérêts et de défendre notre unité», a-t-il précisé dans ce sens.
Et d’ajouter que «cette démarche obéit au respect total des chartes
internationales et décisions de la communauté internationale en matière de
protection des peuples et de consécration de leur droit à l’autodétermination»,
comme c’est le cas pour la question sahraouie.
A propos de la coordination algéro-tunisienne
concernant le dossier libyen, le porte-parole du Gouvernement a rappelé le
rejet de l’Algérie de toute ingérence étrangère ou militaire susceptible de
saper tous les efforts politiques consentis pour la réappropriation de la Libye
par les Libyens, affirmant que la coordination avec la Tunisie avait pour but
de «bloquer les issues aux groupes terroristes qui visent à déstabiliser la
région».
Concernant la réalité d’une coordination entre l’Algérie et la Turquie sur ce
dossier, M. Belhimer a rappelé que la Turquie «est un
pays partenaire», notamment dans le domaine économique, et dont les relations
avec l’Algérie étaient des «liens solides», séculaires, précisant que l’Algérie
«n’a eu de cesse d’œuvrer à la recherche de solutions à la crise libyenne avec
tous les pays pouvant apporter des propositions positives pour sortir ce pays
de la spirale de la guerre et des affrontements.
A la question de savoir si l’Algérie pouvait autoriser l’utilisation de son
territoire dans le conflit en cours en Méditerranée, le ministre de la
Communication a réitéré que «l’Algérie, partant du principe de non-ingérence
dans les affaires internes des Etats, rejette toute forme d’atteinte à la
souveraineté nationale ainsi que l’utilisation de la logique de force dans la
région, sous quelque prétexte que ce soit».
L’Algérie «ne veut pas être partie prenante dans une guerre d’intérêts qui
cache des visées de démantèlement des pays de la région sous le couvert de la
lutte antiterroriste ou la poursuite des groupes armés», a soutenu le ministre
de la Communication.
S’agissant du phénomène de recrudescence des groupes terroristes dans la région
sahélo-saharienne et les dangers qu’ils font peser sur la sécurité de
l’Algérie, M. Belhimer a rappelé que «l’Algérie a
été, dans les années 90, le premier pays cible du terrorisme, d’où sa grande
expérience dans la lutte contre ce phénomène transnational et
transcontinental». Il a mis en avant, dans ce sens, le travail de terrain des
différents corps de sécurité et les efforts de la diplomatie pour contenir ce
fléau dans le monde.
Algérie - Russie : Des relations
«très privilégiées»
Evoquant les relations bilatérales avec la Russie, le ministre de la
Communication les a qualifiées de «très privilégiées», à la faveur d’une
constante coopération commune. L’Algérie et la Russie entretiennent des
relations cordiales, fraternelles et stratégiques à la fois», a-t-il souligné.
Pour M. Belhimer, la crise sanitaire à laquelle le
monde est confronté depuis des mois, en raison de la pandémie Covid-19, a mis en avant «la qualité et la solidité» des
relations algéro-russes, à travers les aides
médicales envoyées à l’Algérie.
Concernant la question palestinienne, le ministre de la Communication a rappelé
«les constantes de la politique extérieure de l’Algérie» et qu’ «elle
demeurera, peuple et gouvernement, avec la Palestine qu’elle ait raison ou
tort». «Nous sommes pour toute position ou initiative servant la question
palestinienne et préservant son territoire et ses droits, et nous réitérons
notre engagement en faveur de la défense de cette cause en toutes circonstances
et occasions», a déclaré M. Belhimer.
En réponse à des questions sur des dossiers nationaux, le porte-parole du
Gouvernement a expliqué que l’ensemble des créneaux du champ médiatique hérité,
qu’il a qualifié de «chaotique», nécessitaient un «assainissement», mettant en
avant la succession de chantiers lancés pour la réforme et l’assainissement du
secteur des «intrus et opportunistes».
En matière de lutte contre la propagation du nouveau Coronavirus, le ministre a
rappelé la batterie de mesures arrêtées à cet effet, soutenant que «l’Etat n’a
pas hésité une seconde à prendre les mesures adéquates pour contenir l’impact
de la pandémie, aussi bien aux plans sanitaire que social et économique».
Pour ce qui est de l’incidence de cette pandémie sur le Plan d’action du
Gouvernement pour cette année, M. Belhimer a fait
savoir que «certains projets ont dû être gelés ou ajournés», néanmoins, a-t-il
assuré, «les projets vitaux ont été maintenus, même si c’est à rythme plus
léger».
Il a rappelé, à ce propos, «la nouvelle vision» du Gouvernement pour la relance
de l’activité économique et la recherche de nouveaux mécanismes pour son
développement, notamment à travers la promotion des exportations hors
hydrocarbures.
Quant à l’amendement constitutionnel, «revendication populaire de la société
algérienne pour la concrétisation des réformes escomptées et le changement du
mode de gouvernance», le ministre a expliqué que la consultation de toutes les
parties avait pris le temps nécessaire pour englober toutes les questions à
même de permettre l’édification de l’Algérie nouvelle.
L’enrichissement du document se poursuivra jusqu’à maturation juridique,
politique et sociale du projet et le parachèvement ainsi de ses fondements
avant de le soumettre au peuple pour référendum, a-t-il conclu.
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