CULTURE- MUSIQUE- IMZAD- KHAOULEN
Actuellement,
dans l’Ahaggar, l'une de celles qui maîtrisent le
mieux les airs de l'imzad et l'une des
dernières gardiennes de cet art musical ancestral est Khaoulen,
une femme de la catégorie des forgerons « enaden »
qui est sollicitée à chaque occasion.
Nous avons eu l'occasion d'assister et d'être émerveillés par la pratique
de l'imzad, joué par cette grande dame qui a dépassé
les 75 ans. mais la maîtrise de cet instrument
qu’affectionne bien cette femme targuie, qui le joue exclusivement pour
raconter l’histoire ancestrale de la région et de son peuple, permet toujours
de sauvegarder la mémoire et d'être vecteur d'une culture qui ne s’essouffle
pas. certes de vieux mais toujours là pour égayer les
airs du grand Sud avec des mélodies en voie de mutations modernes. pour Khaoulen, l’imzad semblait avoir réellement une fonction thérapeutique.
Cette tazengharet, qui a vu des hommes et des femmes
tomber en catalepsie, avait tout l’aspect d’un rituel de possession. Vêtue
d’une tenue traditionnelle targuie et tenant fermement l’instrument, Khaoulen jouait de différents airs. Elle adaptait
progressivement son jeu à l’état et la gestuelle du possédé, jusqu'à trouver le
rythme qui lui correspondait et qui enchantera l’assistance à cette petite
cérémonie organisée à l’auberge caravanséraille, dans
le cadre du projet national des parcs culturels de l’Ahaggar.
Des monts du Hoggar aux cathédrales de pierre du Tassili, des massifs de l'Aïr
au Niger et de l'Adrar des Ifoghas au Mali, l'imzad a accompagné durant des siècles les Touaregs, ce
peuple qui considère la femme comme le pilier central de la société. Khaoulen se réjouit de pouvoir transmettre cet art qu’elle
pratique depuis l'âge de 10 ans, comme il nous a été expliqué par le directeur
du parc de l’Ahaggar. la
joueuse de l’imzad, Khaoulene
Alamine, demeure toujours une doyenne incontestée de
cet art.