COMMUNICATION- DOCUMENTS ET TEXTES
REGLEMENTAIRES- PERSONNELS ENTV- LETTRE
AU PRESIDENT
- Un collectif du personnel de l’ENTV est monté au créneau pour
faire part de sa colère quant à la gestion qui prévaut au sein de l’entreprise.
Mécontent de la situation de l’ENTV, il a adressé une lettre au président de la
République pour se plaindre de la gestion du Directeur général contre qui sont
énumérés plusieurs griefs.
Il a été ainsi reproché à la direction de «reproduire les
anciennes pratiques», pointant notamment la marginalisation des compétences,
l’exclusion, le règlement de comptes, l’allégeance, le népotisme… Le collectif
regrette la persistance de ces pratiques qui ont «décrédibilisé» la place de
l’ENTV auprès de l’opinion, réduisant ainsi à néant son impact sur celle-ci.
Relevant avoir accueilli favorablement la désignation de M. Bensebane
à la tête de l’ENTV au mois de janvier dernier, ce collectif se dit «déçu» de
ce qui a été «accompli» plus de six mois plus tard, «puisque le pari du
changement vers le meilleur n’a pas été tenu», soulignent-ils. «Nous sommes au
regret de porter à votre connaissance, six mois après la désignation d’un
nouveau responsable, la situation qui prévaut dans l’entreprise, une situation
qui nous fait craindre le pire à cause de la gestion en vigueur d’une entité de
souveraineté de la taille de l’ENTV», écrivent les journalistes mécontents. Ces
derniers citent «un non-renouvellement du discours médiatique», regrettant que
«les choses n’aient pas évolué d’un iota». «La manière avec laquelle est faite
la promotion de l’Algérie nouvelle reste faible et le discours proposé demeure
fidèle à celui d’avant le 22 février 2019», reprochent les signataires de la
déclaration qui se veut manifestement un cri de détresse. Cela génère, accusent
les contestataires, des JT «médiocres, loin des aspirations du peuple et de vos
aspirations en votre qualité de premier président après la révolte populaire
pacifique, dans la mesure où les JT demeurent loin de l’esprit de changement
que veut véhiculer l’institution de la Présidence».
Il est reproché également à la direction de «garder les figures de la
télévision publique qui ont accompagné les années d’avant le 22 février et qui
sont affiliées, dans l’imaginaire du peuple, au discours des responsables
corrupteurs poursuivis par la justice…». Le collectif du personnel de l’ENTV
pointe aussi «un échec dans le traitement de la crise du Coronavirus
médiatiquement», qualifiant de «superficiels» les programmes et les émissions
dédiés à ce sujet qui fait l’actualité depuis plusieurs mois.
Il est reproché par ailleurs au Directeur général de l’ENTV ses désignations au
niveau des directions des stations régionales en contradiction avec les
critères et conditions en vigueur. Citant la personne désignée pour la station
de Constantine qui «n’a pas le niveau de formation exigé» pour un tel poste,
ainsi que celle désignée pour la station de Ouargla qui
«n’a été recrutée que depuis quelques années». Aussi, on retient contre le
Directeur général de l’ENTV un autre grief, celui de «la dilapidation de
l’argent public et la non-rationalisation des dépenses», notamment «les
nombreuses désignations, sur fond de népotisme, de conseillers et de chargés de
mission, qui ont mis, chacun à son niveau, à leur disposition des voitures de
luxe, en sus, de l’augmentation de leurs salaires et de la valorisation de
leurs primes». Le premier responsable de l’ENTV serait également «coupable» de
menaces contre les travailleurs récusant «toutes les voies du dialogue et de la
concertation».
En somme, c’est un véritable tableau noir qui est dressé sur la gestion de
l’ex-«l’Unique», qui ne manquera pas de mettre son patron sur un siège
éjectable. n