RELATIONS INTERNATIONALES-
SAHARA OCCIDENTAL –MAROC
Le Haut Représentant de l’Union européenne pour les
Affaires étrangères et la Politique de Sécurité, M. Josep Borrell
a réaffirmé , samedi 8 août 2020, que l’UE "considérait le Sahara occidental
comme un territoire non autonome, dont le statut final sera déterminé par le
résultat du processus de l’ONU en cours".
Dans une nouvelle réponse écrite à la question que lui a
adressée l’eurodéputée polonaise, Mme Janina Ochojska, M. Borrell a déclaré
récemment que "la position de l'UE concernant le Sahara occidental (occupé
par le Maroc depuis 1975) est pleinement alignée sur les résolutions du Conseil
de Sécurité de l’ONU".
A cet effet, M. Borrell a souligné que
"l’UE considère le Sahara occidental comme un territoire non autonome,
dont le statut final sera déterminé par le résultat du processus de l’ONU en
cours", tout en réaffirmant le soutien de l’UE au processus des Nations
unies.
Outre cette réponse, la
position de principe de l’UE quant au conflit sahraoui a été, récemment,
exprimée, à maintes reprises (les 3, 7 et 13 juillet 2020), dans des réponses
écrites aux questions parlementaires adressées par des députés européens, tous
groupes politiques confondus, au chef de la diplomatie européenne
l’interpellant sur l’occupation du Sahara occidental et l’exploitation illégale
de ses ressources naturelles ainsi que les violations récurrentes des droits de
l’Homme et la torture pratiquée à grande échelle à l’encontre des prisonniers
politiques sahraouis dans les prisons marocaines.
Pour rappel, Mme Ochojska, du Parti
Populaire européen, première force politique au Parlement européen, a, dans sa
question datée du 6 mai dernier, critiqué la politique de la Commission
européenne vis-à-vis du conflit au Sahara occidental.
Mme Ochojska a rappelé, dans ladite question, qu' " une
partie importante du Sahara occidental est occupée et exploitée par le Maroc en
violation du droit international depuis près de 45 ans ", ajoutant que
cela se fait " au mépris des intérêts de la population locale, dont les
droits fondamentaux ont été violés à plusieurs reprises ".
Elle a également souligné qu’à travers de nombreuses
résolutions, l’ONU a insisté sur la nécessité de l’organisation d’un référendum
d’autodétermination du peuple sahraoui et rappelé le verdict de la Cour de
Justice de l’UE (CJUE) du 21 décembre 2016, consacrant l’inapplicabilité des
accords UE-Maroc au Sahara occidental, en raison de son statut "distinct
et séparé " du Royaume du Maroc.
La politique actuelle de
la Commission européenne a été ainsi pointée du doigt par l’eurodéputée
polonaise, qui a déploré l’autorisation par cette dernière de l'application des
accords UE-Maroc au territoire sahraoui, et ce, malgré la clarté de la décision
de justice européenne qui ne souffre d'aucun amalgame à ce sujet.
Elle s'est, dans le même contexte, interrogée sur les moyens de
contrôle dont dispose l’exécutif européen pour s’assurer que "les accords
UE-Maroc existants, dans la mesure où ils couvrent le Sahara occidental, sont
mis en œuvre dans l'intérêt du peuple sahraoui".
L’eurodéputée s’est enfin interrogée sur les mesures prises par
la Commission européenne dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19 dans " la partie occupée du Sahara
occidental", tout en demandant la mobilisation des moyens nécessaires pour
garantir que l’aide de l’UE parvienne effectivement au peuple sahraoui……. …………………….A
noter que l’Ambassadeur
d’Algérie en Serbie, Abdelhamid Chebchoub, a
réaffirmé (jeudi 6 août 2020)
que l’appellation
du "Sahara occidental" est consacrée dans tous les textes et
résolutions des organisations internationales, qualifiant de
"trompeur" le terme "Sahara marocain" utilisé par Rabat.
Dans une mise au
point, publiée par le quotidien serbe "Politika",
M. Chebchoub a dénoncé "les propos
mensongers" de l’ambassadeur du Maroc à Belgrade qui, s’est "écarté
des usages diplomatiques qu’exige sa fonction", pour participer dans un
entretien au même journal, paru le 24 juillet, à une campagne de propagande
contre l’Algérie, usant de mensonges et de contre- vérités pour tromper
l’opinion publique serbe.
Dans sa réponse à ces
propos à caractère fallacieux notamment sur la question du Sahara occidental,
M. Chebchoub a souligné d’abord, qu’en usant du
"qualificatif trompeur de Sahara marocain" contrairement au nom
consacré de Sahara occidental, stipulé dans toutes les résolutions des Nations
unies, l’ambassadeur marocain à Belgrade, tente d’embarquer le lecteur dans une
fausse piste.
Le "Sahara occidental" est l’appellation consacrée dans
tous les textes et résolutions des organisations internationales y compris la
résolution 2468", a tenu à rappeler le diplomate algérien.
Et d’ajouter : "le
droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental que l’ambassadeur
évite de citer, est bien inscrit dans le texte de la résolution 2468. Il
constitue un droit imprescriptible des peuples sous domination coloniale et le
fondement de la recherche d’une solution à ce conflit".
De plus, l’affirmation par l’ambassadeur marocain que le Conseil
de sécurité a pris en considération "le plan marocain d’autonomie" à
l’exclusion de tout autre, "est grossièrement fausse car les résolutions
des Nations unies citent également la proposition de règlement soumise par le
Polisario", a ajouté M. Chebchoub.
L’ambassadeur du
Maroc, dans son stratagème de tromper le lecteur, qualifie péjorativement le
Polisario de "groupe armé" alors que la communauté internationale le
considère comme le représentant du peuple sahraoui, a précisé l’ambassadeur
d’Algérie à Belgrade.
"Dans le conflit du Sahara occidental, l’Algérie, Etat
voisin, a participé, comme la Mauritanie, aux tables rondes organisées par les
Nations unies entre les deux parties au conflit, le Maroc et le Polisario.
Désigner l’Algérie comme une partie au conflit est un raccourci
facile que l’ambassadeur a utilisé pour travestir la réalité", a déploré
M. Chebchoub.
S’agissant des
accusations infondées de violation des droits de l’Homme dans les camps des
réfugiés sahraouis, M. Chebchoub a rappelé à
l'adresse de son homologue marocain que "ces populations ont fui la
brutalité de l’occupation militaire marocaine. De plus, c’est bien le Maroc qui
entrave l’action de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara
occidental (MINURSO) et s’oppose à l’élargissement du mandat de cette mission à
la protection des droits de l’Homme", a-t-il ajouté.
" Les camps de réfugiés sahraouis en Algérie sont ouverts
aux organismes de défense des droits de l’Homme et aux médias internationaux,
alors que le territoire occupé du Sahara occidental leur est fermé depuis
longtemps", a relevé le diplomate algérien.
Selon l’ambassadeur d’Algérie en Serbie, la grande supercherie
que l’ambassadeur du Maroc tente de commercialiser en Serbie, c’est cet
"amalgame entretenu sciemment entre la question du Kosovo et celle de la
question du Sahara occidental".
Le Maroc exploite toutes les occasions pour souligner "la
convergence de vues entre le Maroc et la Serbie sur le principe de respect de
l’intégrité territoriale des Etats" en laissant croire que sous ce
vocable, la Serbie soutient l’annexion du Sahara occidental par le Maroc,
a-t-il encore dit.
"L’étudiant en
première année de droit international sait que le concept d’intégrité
territoriale est lié à celui des frontières internationalement reconnues. Or
les frontières internationalement reconnues du Maroc n’englobent pas le Sahara
occidental, alors que le Kosovo est partie intégrante de la Serbie", a-t-
il précisé pour lever toute équivoque à ce sujet.
"Il est triste à constater que l’ambassadeur du Maroc
utilise les colonnes d’un quotidien serbe pour transposer dans ce pays ami, le
déchainement de haine qui anime les médias marocains contre l’Algérie", a
regretté M. Chebchoub Mais s’est dit convaincu que le
lecteur serbe, dont la capitale du pays, Belgrade, reste pour les peuples
africains, l’un des symboles de la lutte anticoloniale, aura, de lui-même, sans
doute, relevé l’absurdité des propos de l’ambassadeur du Maroc.