COMMUNICATION- PUBLICITÉ- GESTION ANEP- RÉVÉLATIONS PDG ,6/8/2020 (3/3)
© SAID RABIA, El Watan, jeudi
05 AOÛT 2020
Décidé à nettoyer
l’ANEP, Larbi Ouanoughi dit
croire «aux solutions radicales». «Je
le dis franchement : je ne subis aucune pression de puis que je suis là. Je
n’accepterai aucune pression, même si mon père revient de l’au-delà», assure notre interlocuteur qui affirme avoir l’appui du
premier magistrat du pays.
Selon lui, il existe aujourd’hui 157 titres
qui bénéficient de la publicité de l’ANEP. «On a établi des
critères et on est en train de les discuter avec les responsables du secteur»,
annonce M. Ouanoughi en indiquant qu’une réunion
était prévue mais en raison de l’agenda du gouvernement elle a été reportée.
«Avec ces critères,
dit-il, on va assainir la scène médiatique. Celui qui
n’a pas de relation avec la presse ne pourra pas bénéficier de la publicité
publique», soutient avant d’ajouter : «Je
n’ai pas le pouvoir de fermer les journaux, je ne suis pas ministre».
Selon lui, désormais, le poste de directeur de
publication ne peut être occupé par quelqu’un qui n’est pas journaliste. Pour
avoir l’agrément pour un quotidien, il faut justifier de 10 ans d’ancienneté. 5
ans pour la presse spécialisée et périodique.
«On a défini 15 critères pour assainir la scène
médiatique des maquignons», affirme Labi Ouanoughi qui déclare avoir trouvé que près de 50% des
conventions de publicité ne remplissent pas les conditions d’un dossier
publicitaire. Selon lui, il y a d’abord des disparités dans la tarification.
«Un titre créé le jour même fixe des tarifs allant jusqu’à 90 000 DA la
demi-page, explique le PDG de l’ANEP qui estime qu’il est anormal de publier
des annonces dans un journal qui tire à 1000 exemplaires.
«L’ANEP n’est pas une association caritative»,
souligne encore notre interlocuteur qui a décidé de revoir toutes les
conventions avec les journaux.
«On a conclu un accord de coordination avec les
services des impôts et l’inspection du travail pour mettre fin au non-payement de l’impôt, au travail au noir dans la presse»,
annonce Larbi Ouanoughi qui
compte mettre en place une commission de régulation qui intégrerait deux
représentants de la presse.
«Tout sera fait dans la transparence»,
promet le Pdg de l’ANEP qui déplore l’existence de
sites électroniques gérés par des familles et dont le travail consiste à pomper
les informations publiées par d’autres journaux. «Je
vais mettre fin à ces pratiques, à l’anarchie quel que soit le prix que cela va
me coûter», s’engage M. Ouanoughi
en précisant que «même dans le secteur public il y a des
journalistes qui ne sont pas assurés».
C’est un crime, dit-il, en affirmant que lui
ne fait pas de discrimination entre le privé et le public. Promettant qu’en
2021 l’ANEP redémarrera du bon pied, notre interlocuteur affirme que l’équipe
qu’il dirige est en train de faire un état des lieux exhaustif.
M. Ouanoughi indique
qu’il a intégré dans le conseil d’administration deux sommités en matière de
gestion, en l’occurrence MM. Benabbes et Souames. «On a installé une
commission d’audit chapeautée par un expert financier et deux membres du
conseil d’administration, des enfants de l’ANEP qui étaient compétents mais
marginalisés», souligne notre interlocuteur qui a déjà reçu
deux rapports des filiales, en attendant celui concernant la régie de
publicité.
Il n’y a jamais eu de direction de
recouvrement ou un service spécialisé, déplore le Pdg
de l’ANEP qui dénonce le fait qu’il n’y a pas eu pratiquement de recouvrement
depuis deux ans. Le 31 décembre prochain, l’Agence doit être assainie, promet
M. Ouanoughi qui a mis au point un plan de
développement moderne.
Selon lui, l’ANEP sera restructurée, avec la
mise en place de la direction centrale juridique qui dépend du pdg et qui sera chargée des conventions, des contrats et du
recrutement, d’une direction centrale chargée de l’audit, d’une inspection
générale et d’un département qui s’occupera des archives et de la
documentation.
Le plan de développement concernera aussi,
selon lui, la création de l’Unité 8 mai 1945, basée à Sétif et qui produira le
drapeau national.
L’ANEP qui diversifiera, affirme-t-il, ses
ressources, se lancera également dans l’emballage, ainsi que dans la production
cinématographique à travers la mise en place de trois studios spécialisés dans
la production des clips artistiques, des spots publicitaires et des films
documentaires.
Larbi Ouanoughi indique aussi que l’ANEP créera une chaîne de
télévision publicitaire qui fera la promotion de la destination Algérie.