CULTURE- PERSONNALITES – MOUSSAOUI MOHAMED
SADEK (MAHIEDDINE)
Moussaoui Mohaed Sadek , dit Mahiedine est le premier responsable du cinéma en Algérie,
celui qui dirigea le CNC algérien à l'indépendance. C'est au 26, rue Larbi-Ben-M'hidi que se situe la Cinémathèque algérienne.
Dans cette large rue qui mène de la place de la Grande-Poste vers Bab El Oued, la façade déclare en arabe, en amazigh et en
français qu'en ce lieu, le cinéma mondial a rencontré l'Algérie indépendante.
Il fut un temps où Alger était non seulement la capitale des révolutionnaires
mais aussi un carrefour cinématographique foisonnant. Ce foisonnement fut
porté tout entier par la Cinémathèque d'Alger. À l'origine de cette
Cinémathèque algérienne, un homme, Mohamed Sadek Moussaoui, dit Mahiedine. Il a
présidé avant l'Indépendance la cellule images et son du Gouvernement
provisoire de la République algérienne (GPRA). Il devient responsable de la
communication du FLN à Alger. Lui vint d'abord l'idée de regrouper tous les
films faits pendant la guerre d'Algérie, le cinéma de maquis et les reportages,
tout ce qui avait servi au final d'«arme de propagande». Mahiedine
comptait créer une espèce d'INA ainsi qu'une école de cinéma. Jean Michel
Arnold, ami du fondateur de la Cinémathèque française Henri Langlois, lui
suggère alors de créer une cinémathèque. C'est aussi ce même Mahiedine qui a voulu et permis le Festival panafricain
d'Alger.
Au printemps 1956, quelques mois avant son arrestation, Mohamed Boudiaf,
qui naviguait entre le Maroc et Le Caire, organisa à Tétouan le noyau d’un
service d’information pour remplacer celui du Caire. Mohamed Sadek Moussaoui et Hocine Bouzaher en étaient les premiers animateurs. Ils
furent rejoint par un groupe de militants qui rédigea
le numéro 8 d’El Moudjahid.
Après la création du GPRA, Mahieddine Moussaoui a été confirmé dans ses fonctions de
«coordinateur de la collecte des images» au sein du ministère de l’Information,
sous la direction de M'hamed Yazid.
Mahieddine Moussaoui avait
commencé à militer à Jijel après avoir vu son père se faire arrêter lors des
événements de Mai 1945. Il était de ceux qui pensaient que l’image allait
apporter beaucoup à la cause indépendantiste, ce qui en faisait un précurseur.
La collecte des images en vue de leur utilisation pour internationaliser le
conflit était un objectif majeur.
Il ne s’agissait pas, pour ceux qui prenaient des images, de devenir des
cinéastes célèbres, mais de faire œuvre de combattants au service d’une idée.
Selon Pierre Chaulet, l’idée de Moussaoui était de mettre sur pied une «commission image et
son, mais malheureusement, elle n’a pu voir le jour que fin 1959». Dans cette
commission, disait encore Pierre Chaulet, «on
essayait d’avoir une philosophie de la communication filmée», lit-on sur le
site de la Cinémathèque, d'après un extrait du livre de Mohamed Bejaoui.
A l’Indépendance, c’est à lui qu’échut l’honneur de réaliser le premier long
métrage algérien «Une si jeune paix», produit par le CNC.
Convaincu de l’importance des Archives, Mahieddine Moussaoui s’était entouré d’une équipe qu’il destinait à un
grand projet de centre audiovisuel. Dès qu’il fut installé à la tête du
nouveau Centre national du cinéma (CNC), regroupant l’ensemble des activités
cinématographiques, il demanda à Valentin Pelosse
de travailler à la création d’une cinémathèque qui, au départ, n’était pas
conçue comme un lieu de projection, mais comme un service d’archivage et de
conservation. La priorité de Mahieddine Moussaoui était la création d’un centre pour regrouper en
un seul endroit les archives photos et audiovisuelles rapatriées de Tunis. Son
credo : «un peuple sans histoire n'est pas un peuple, un pays sans archives
n'est pas un pays».
Partant de ce principe, il a organisé à Tunis le départ des archives du
ministère de l’Information du GPRA, dans les jours suivant la déclaration
d’Indépendance.
Mahieddine Sadek Moussaoui, est mort en avril 2007 à Paris à l’âge de
72 ans des suites d’une longue maladie.
Avant sa retraite, Mousaouia
été Secrétaire général du ministère de l’Information au début des années 70
avec Mohamed Seddik Benyahia