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Le Soir d'Algérie/Anniversaire

Date de création: 01-08-2020 17:29
Dernière mise à jour: 01-08-2020 17:29
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COMMUNICATION- ENQUETES ET REPORTAGES- LE SOIR D’ALGERIE/ANNIVERSAIRE

Le Soir : 3 septembre 1990-3 septembre 2020. Aux origines d’une aventure qui perdure

© Par Belkacem Bellil/Le Soir dAlgérie, jeudi 30 juillet 2020 (Extraits)

Pour le trentenaire de la fondation du Soir d’Algérie, nous proposons à nos lecteurs, tout au long de ce mois d’août, un retour sur les principaux évènements, étapes et dates ayant marqué le parcours du journal, et aussi l’histoire du pays. Un devoir de mémoire, pour entretenir le souvenir d’une épopée et raviver la flamme d’une aventure qui se poursuit.

Dans un mois, jour pour jour, Le Soir d’Algérie fêtera le 30e anniversaire de la parution de son premier numéro. Cela s’est passé un lundi 3 septembre de l’année 1990. Les kiosques recevaient, pour la première fois, en milieu de journée, un tabloïde fraîchement sorti des rotatives et dont le logo rouge et blanc ne pouvait laisser indifférents les badauds.
La curiosité se lisait dans les regards des lecteurs qui s’impatientaient de découvrir, trois décennies après l’indépendance, un journal qui échappait, enfin, au contrôle direct des pouvoirs publics.
Ce 3 septembre 1990 restera, sans aucun doute, gravé dans la mémoire collective.
Le Soir d’Algérie venait ainsi d’écrire la première page de l’histoire de la presse indépendante. Il sera suivi, quelques semaines plus tard, de deux autres titres, El Watan et El Khabar. Une nouvelle ère s’annonçait, porteuse de grandes promesses, liberté d’expression, diversification du champ médiatique et consolidation du processus démocratique initié dans la douleur quelques années plus tôt.

De la rue de la Liberté à la Maison de la presse
Une ouverture inespérée rendue possible grâce aux réformes profondes entamées vers la fin des années 80 par le gouvernement Hamrouche et dont la presse indépendante devait être l’élément moteur. Une circulaire avait permis, en effet, aux femmes et hommes de la presse publique qui le souhaitaient de se constituer en collectif et de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale.
Et c’est donc dans ce cadre, que le projet de création du Soir d’Algérie avait germé, dès le printemps 1990, quelque part dans les bureaux feutrés du 20, rue de la Liberté, et les premières esquisses de maquette étaient conçues et dessinées dans la banlieue d’Alger, à Birkhadem, en plein milieu de l’été. La société d’informatique Astein et son gérant, M. Chaouch, offrirent en effet le gîte à l’équipe du Soir tout en les initiant aux nouvelles avancées dans la réalisation des journaux. En parallèle, les équipes technique et de rédaction prenaient progressivement forme. Les premiers sujets à développer étaient arrêtés et répartis entre les tout nouveaux journalistes. Quelque temps plus tard, l’équipe prit définitivement ses quartiers dans les locaux encore déserts, de la maison de la presse du 1er-Mai, actuellement portant le nom de Tahar Djaout.

Plus d’un siècle de savoir-faire
À l’origine de cette aventure intellectuelle, cinq journalistes, Maâmar Farah, Djamel Saïfi, Zoubir Souissi, Fouad Boughanem et Mohamed Bederina, cumulant plus d’un siècle d’expérience et une vision claire et précise du titre qu’ils entendaient mettre sur le marché, dans une configuration initiale de journal du Soir orientée vers l’information générale et les phénomènes de société. Aussitôt, les équipes commencèrent à s’organiser autour de deux pôles, essentiellement rédactionnel et technique, et les premiers essais s’effectuaient avec le système innovant, à l’époque, de Publication assistée par ordinateur (PAO). Après une période d’installation, d’adaptation et de rodage et aussi pour mettre les équipes en situation d’activité réelle, deux éditions test aux numéros zéro ont été imprimées et accueillies avec beaucoup d’enthousiasme par l’effectif encore réduit du journal. Cela a permis d’affiner la confection du titre et d’améliorer la coordination entre la rédaction et le service technique avec ses deux équipes distinctes, une, le matin pour le bouclage, et l’autre l’après-mid, pour les pages du jour. Elles sont constituées d’éléments au long cours dans le domaine et dirigés par le duo Mohamed Belkadi et Kaddour Dali-Bey qui ont longuement fait leurs preuves dans les imprimeries d’El Moudjahid.

Le lourd tribut de l’indépendance
A la sortie du deuxième numéro zéro, une ferveur particulière régnait dans la grande salle de rédaction où l’état-major de la rédaction, composé de Maâmar Farah, Djamel Saïfi et Fouad Boughanem, relevait les imperfections et les correctifs à apporter, tout en préparant la matière pour l’édition du lendemain, 3 septembre 1990, celle du n°1 du Soir d’Algérie.
Depuis, et 30 années durant, le journal n’a raté aucun rendez-vous avec ses lecteurs. Et dans les moments les plus douloureux et difficiles qu’il a traversés, il a su se relever. Il n’a pas, non plus, dévié de la trajectoire qui lui a été tracée par ses fondateurs et pour laquelle il a payé un lourd tribut à travers le martyre de Yasmina Drici, Allaoua Aït Mebarek, Mohamed Dhorban et Mohamed Derraza.
En faisant siennes les recommandations du père du journalisme moderne, Joseph Pulitzer, qu’il arbore, du reste, fièrement et quotidiennement au bas de son «ours», Le Soir d’Algérie n’a pas, en outre, renié ses engagements patriotiques, encore moins ses convictions politiques.
Témoin de son temps, il a accompagné les Algériens tout au long de ces trois décennies de souffrance et de drames mais aussi de mutations, d’espérances et de combat.
Aujourd’hui, et pour relever les défis de la numérisation rampante qui menace la presse écrite de par le monde, Le Soir entend mettre à profit cette halte mémorielle pour préparer un redéploiement optimal et efficient à travers une consolidation du titre et le développement et la modernisation de l’interface digitale.
Il y va de la pérennité de la saga…