VIE
POLITIQUE-BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ESSAI LAHOUARI ADDI - « CHRONIQUES D’UNE EXPERIENCE
POSTCOLONIALE DE MODERNISATION… »
Algérie : Chroniquesd’une
expérience postcoloniale de modernisation. Débats et réflexions…….Recueil d’articles et d’études.. Ouvrage de Lahouari Addi. EditionsBarzakh , Alger 2012,
334 pages, 700 dinars
On l’a connu et les
« démocrates » l’ont voué aux gémonies lorsqu’il a avancé la thèse de
la « régressionn féconde » à propos de la
certaine arrivée des islamistes du Fis (parti aujourd’hui dissous) au pouvoir.
Cela lui a collé aux basques durant près d’une décennie. L’Algérie est le pays
où la fabication d’étiquettes est la plus prolifique,
imposibles à décoller.
Sans renier les fruits de ses
analyses (du « coup d’Etat » de janvier 1992) encore inacceptées
, toujours magistralement menées, comme il sied à tout bon et vrai
universitaire et intellectuel, il est revenu à la charge, tout particulièrement
à travers des écrits publiées , surtout à
partir de 1999, dans la presse nationale, toujours à la recherche de
productions analytiques et critiques de qualité. …Il a surtout fait le « buzz » et un retour en sympathie (auprès des
« démocrates ») le 24 juillet 2008, après un échange de « bons mots » , dans Le Soir d’Algérie, avec l’actuel ministre de
l’Intérieur , s’exorimant alors en qualité de
président de l’Assiociation nationale des anciens du Malg. Sujet : La privatisation de l’Etat et la
cooptation des élites
Phrase-clé : ….que l’on se
répète encore dans les arrières –salles des cafés maures .
En 1962, « vous étiez déjà préfet à Oran quand j’étais lycéen; je vais
bientôt partir à la retraite et vous êtes encore ministre ». C’est tout
dit. C’est bien dit. C’est bien compris ….cinq sur cinq !L’ouvrage
comence d’ailleurs par ce fameux
« papier ». Un e belle « accroche » (ou
« attaque », comme on dit dans la presse)
Tout le reste est de la même veine
fertile en critiques , en analyses et , heureusement, en propositions :
sur le rôle politique de l’armée en Algérie, sur les langues, sur le système
social : idéologie, histoire, politique, cinéma….et des « lectures
hebdomadaires de la crise en Algérie » (ici, cela va d’une réponse à
Djamel Labidi à l’interminable conflit du Sahara occidental
en passant par les excuses demandées à la France pour les crimes commis durant
la guerre de Libéraion et la plus grande mosqueée du monde au pays des harragas).
Et, en guise de conclusion, un
texte récent, de décembre 2011, à propos de la crise des régimes autoritaires
arabes » : les origines des régimes autoritaires, les limites du
modèle populiste, le nouveau cycle du nationalisme avec la fin des régimes
autoritaires….
Une sorte de retour à la case départ où les leaders
étaient socialisés dans des combats poiltiques nationalistes et non pas ,
comme leurs héritiers, des gestionaires voulant tirer
profit personnellement des situations?
Pas si sûr, à mon sens…car la
« régression inféconde » , fille de la « bête immonde », est toujours
là, aux
abois.
Avis : L’auteur est (actuellement) professeur à l’IEP de Lyon et chercheur au
CNRS français. Il a longtemps enseigné à Oran et aux Etats Unis. Un
universitaire comme on n’en fait plus…il y a eu Boukhobza,
Djeghloul (du temps du parti unique, c’est tout dire
) , il y a Rouadjia…et bien d’autres Des intellectuels qui font – concrèrement -
bouger les « lignes » et qui créent du « sens ».
Mais qui , malheureusement pour le pays, ont été
obligés d’aller ailleurs, voir si l’herbe n’était pas bien plus verte et qui ,
lorsqu’ils sont revenus, ont subi le
joug de la « médiocratie » universitaire .
A lire et à
re-lire. Mais, soyez, vous aussi, très critique.
C’est ça la démocratie !