COMMUNICATION – GOUVERNEMENT- PRESSE ELECTRONIQUE-
PROJET DE TEXTE REGLEMENTAIRE
L'avant-projet de loi relatif à la presse électronique "fait
actuellement l’objet de dernières retouches avant sa soumission, dans les tous
prochains jours, au Gouvernement", a annoncé mercredi 12 juillet 2020 le ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, Ammar Belhimer.
Dans un
entretien accordé au journal Elhiwar, M. Belhimer a indiqué que "l'avant-projet de loi sur la
presse électronique en est à ses dernières retouches, avant sa présentation,
dans les tous prochains jours au Gouvernement".
Le texte
de loi a été élaboré "après plusieurs concertations et réunions ayant
regroupé différents partenaires et acteurs du domaine, tout en associant
plusieurs secteurs ministériels, dans le processus de régularisation juridique
de la presse électronique", a affirmé M. Belhimer.
Le
ministre a rappelé, dans ce cadre, que le secteur compte "plus de 150
sites électroniques, dont 130 sites déclarés auprès du ministère de la
Communication, la majeure partie étant domiciliée à l’étranger".
Abordant, par ailleurs, les chantiers de
réforme du secteur de l’Information, tous supports confondus, le ministre a
affirmé que le travail "se poursuivra jusqu’au parachèvement de tous les
axes inclus au titre du plan d’action du ministère, lequel a débuté auparavant
avec deux chantiers sur la presse électronique et l’action syndicale, avant de
s'arrêter en raison de la situation sanitaire que traverse le pays".
M. Belhimer a
annoncé, à ce
titre, l’ouverture du
prochain chantier "dès la levée du confinement",
soulignant que le travail au niveau du ministère se poursuit toujours en dépit
de la crise sanitaire, "l’assainissement du secteur de l’Information étant
un défi majeur".
A une
question sur les problèmes financiers dont souffrent les médias, le ministre de
la Communication a affirmé qu'il suivait "de près et avec une grande
inquiétude" cette détresse financière, précisant que cette crise "ne
date pas d'aujourd'hui, mais elle a été exacerbée par la propagation de la
pandémie du Coronavirus".
Il a en
outre estimé que la crise du Coronavirus "peut constituer une occasion à
même de contribuer à la transition numérique de la presse écrite basée sur le
texte, l'image et le son, laquelle sera présenté sous forme de portails
multiservices".
Dans le même sillage, M. Belhimer
a souligné que le processus de transition numérique des journaux et magazines
"est devenu une nécessité vitale et un processus urgent", révélant
que "plus de 70% des titres de journaux imprimés ont réduit le nombre de
leurs pages ou ont vu leur tirage s'arrêter".
Le
ministre a aussi évoqué la publicité publique, démentant l'existence d'un
"monopole" de cette publicité qui, a-t-il dit, ne représente pas
"plus de 60% du marché publicitaire en Algérie".
Et de
rappeler que "la libéralisation chaotique de la publicité publique ne
concernait pas tous les journaux nationaux, publics et privés, mais a été
taillée sur mesure pour un petit groupe de bénéficiaires, appelé à la fin des
années 90 et au milieu des années 2000, "le cartel médiatique".
Concernant
la mise en place de l'Autorité de régulation de la presse écrite, M. Belhimer a indiqué que le retard accusé dans l'installation
de cette autorité est dû "au régime précédent et aux accumulations qu'il a
laissées dans le secteur de l'information", soulignant que le ministère
"suggère la création d'un Conseil national de la presse au lieu de
l'autorité de régulation de la presse écrite".
Interrogé sur le nombre important (plus
de 50) de chaines de télévisions privées, le premier responsable du secteur de
la Communication a mis l'accent sur l'urgence de réglementer l'activité de ces
chaines, notamment au vu des dangers que représentes certains de leurs
contenus.
"La priorité aujourd'hui est à
l’accompagnement de ces chaines privées en imposant leur domiciliation
juridique parallèlement à une domiciliation technologique à savoir un transfert
vers le satellite algérien Alcomsat », a fait savoir
le ministre.
Par
ailleurs, M. Belhimer a mis en avant "la
priorité absolue" accordée à la formation et à l’apprentissage dans le
Plan d’action du ministère, assurant que la presse nationale "a besoin
actuellement d’une large restructuration pour être au diapason des principes et
des tendances relatives à l’édification de la République nouvelle".
Evoquant,
en outre, la carte du journaliste professionnel, le ministre a fait savoir que
ce projet était désormais "fin prêt". Il s’agit, a-t-il expliqué,
d’une "révision profonde" de la loi organique 12-05 de 2012 ainsi que
de la loi 14-04 de 2014.
"Tous
ces efforts permettront une organisation optimale du métier, un assainissement
du secteur et une définition des concepts et des missions", a-t-il dit.