VIE POLITIQUE- DOCUMENTS POLITIQUES- ENTREVUE AVEC
LA PRESSE /PRESIDENT, D 19/7/2020
Le
Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a
affirmé, dimanche soir (19/7/2020) lors
de son entrevue avec la presse, que l’objectif auquel il œuvrait était "le
salut de la patrie", assurant que "les choses progressaient
bien" en dépit des tentatives de certains "de semer la zizanie et
d’affaiblir le pays".
"L'objectif de l'Algérie Nouvelle
est le salut de la patrie, qui est un devoir national et un droit pour tous les
Algériens, et tout un chacun est le bienvenu pour contribuer à sortir de la
situation que vit le pays et mettre fin à la mentalité de l'exclusion pour la
simple raison d’un changement dans le poste de responsabilité", a déclaré
le Président Tebboune soutenant que la voie est
ouverte à toutes les compétences nationales.
Soulignant
sa volonté de "rétablir la cohésion entre le peuple algérien", le
président Tebboune a plaidé pour "une rupture définitive
entre le passé et le présent en vue de construire un avenir qui soit le
prolongement du présent".
A ce propos, il a assuré que "les
choses progressaient bien" en dépit de "certaines personnes, qui en
raison de leur manque de foi et de nationalisme, tentent de semer la zizanie et
d’affaiblir le pays".
De tels agissements ne sauraient entamer
notre volonté surtout face à l’optimisme affiché par les citoyens, notamment
des quartiers populaires de tout le pays", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le chef de l’Etat a
indiqué que le changement structurel du nouvel Etat passait par "une
nouvelle Constitution qui tire les enseignements de toutes les précédentes pour
être consensuelle et pérenne", mettant en avant l’impératif de parvenir à
des lois garantissant la moralisation de la vie politique et économique"
et à des décisions économiques institutionnelles transparentes et pérennes
permettant aux citoyens de contrôler les deniers publics.
Réitérant
l’existence d’une forte volonté politique pour le changement, le Président de
la République a fait remarquer que celle-ci nécessitait pour sa réussite
"le soutien des citoyens". Il a rappelé, dans ce sens, avoir été le
candidat de la société civile et des jeunes en refusant de postuler sous
l’étiquette d’un quelconque parti politique parce qu’il voulait être "le
président de tous les Algériens".
Pour le chef de l’Etat, la société
civile a un rôle axial dans la prise en charge des problèmes quotidiens du
citoyen et le mouvement associatif "est le cœur battant" de la société,
d’où la désignation d’un Conseiller spécial, a-t-il fait savoir.
Le Président Tebboune
a expliqué que l'Etat qu'il œuvre à édifier, "partant de son appartenance Novembriste", était "un Etat fort qui consacre la
justice et préserve les droits des faibles. Un Etat social garantissant
l'égalité des chances, combattant la pauvreté et veillant à la répartition
équitable du revenu national".
Estimant
que les disparités sociales sont +une bombe à retardement+ menaçant l'unité
nationale, le Président Tebboune a mis l'accent sur
l'impérative lutte contre toutes les formes de corruption portant atteinte au
pays et au citoyen à la fois, à leur tête la corruption qui "affecte
directement le citoyen, victime de chantage pour un droit", faisant état
de plusieurs cas de corruption dont les auteurs ont été sanctionnés.
A ce propos, il a exhorté les citoyens à
dénoncer tout dérapage et à défendre leurs droits dans le cadre de la loi.
Evoquant l'importance de séparer l'argent du pouvoir, il a estimé que l'argent
sale donne lieu à des "institutions faibles".
"La
concurrence doit être sur la base des idées, de la crédibilité et de
l'intégrité en laissant le choix au citoyen", dit M. Tebboune.
Pour le président de la République
l'édification de la nouvelle Algérie, "par les bras" de tous
ses enfants passe par la volonté politique, le nationalisme et sans exclusion
aucune", soulignant les compétences de la nouvelle génération, fruit de
110 universités et Ecoles supérieures.
Il a plaidé, dans ce sens, pour que la
voie soit ouverte aux 200.000 diplômés annuellement "de s’engager dans la
vie politique et de constituer une nouvelle génération d'entrepreneurs afin de
donner un nouveau souffle aux instances élues et à l'économie".
Une
loi rigoureuse pour protéger les corps médical et paramédical et les
fonctionnaires des hôpitaux
Evoquant la situation sanitaire du pays,
le Président Tebboune a annoncé le durcissement des
sanctions contre les auteurs d’agressions sur les staffs médicaux à travers
"une loi rigoureuse" qui sera promulguée la semaine prochaine visant
la protection des corps médical et paramédical ainsi que les fonctionnaires des
hôpitaux.
"En tant que personne, que citoyen
et président, ça me peine que des médecins et des infirmiers, qui n'ont pas vu
leurs enfants depuis quatre mois, soient victimes d’agressions", a déclaré
le Président de la République en qualifiant ces personnels de "véritables
moudjahidine".
Le
chef de l’Etat a assuré que "les médecins sont sous l'entière protection
de l'Etat algérien et du peuple algérien".
A cet effet, il a mis en garde que toute
agression contre le personnel médical, qu’elle soit physique ou verbale,
exposera son ou ses auteurs à des peines sévères "oscillant entre 5 et 10
ans de prison ferme".
Par ailleurs, le chef de l’Etat a
fustigé le retard accusé dans le versement de la prime exceptionnelle décidée
par l’Etat au profit des professionnels de la santé en indemnité contre les
dangers du Coronavirus (covid-19).
D’autre part, le Président de la
République a réitéré que "l'Etat prendra en charge, à travers des
indemnisations, les petits commerçants et artisans touchés par la pandémie Covid-19".
Evoquant
l'Aid El Adha, le Président
de la République a expliqué que "le sacrifice est une sunna, mais le
risque sanitaire n’est pas à écarter (...) nous ne pouvons être permissif face
à la mise en danger de la santé du citoyen", appelant l’ensemble des
citoyens à faire preuve de patience, de sagesse et de vigilance pour sortir de
cette situation.
En réponse à une question sur la
personnalité qu’il a choisi pour discuter des questions de la mémoire avec la
partie française, représentée sur décision du président français par
l'historien Benjamin Stora, le chef de l’Etat a
annoncé la désignation du Conseiller auprès de la Présidence de la République,
chargé des Archives nationales et de la mémoire nationale, Abdelmadjid Chikhi, précisant que cette décision a été signifiée à la
partie française.
Le Président Tebboune
a indiqué, dans ce sens, avoir évoqué avec le Président français la question de
la mémoire "le plus normalement qu’il soit" et que "les choses
sont claires et sans crispation aucune".
Au volet économique, le Président
de la République a annoncé des changements radicaux à initier prochainement en
vue de libérer l’économie nationale, de "la mentalité rentière" et
lui permettre d’être créatrice de richesse et de favoriser la compétitivité et
l’innovation. Une économie où la ressource humaine est le fondement du
développement, a-t-il assuré.
Les efforts de l’Etat seront
principalement focalisés sur la création d’un solide tissu de petites et
moyennes entreprises (PME) sous-tendu par un réseau de startups innovantes et
de micro-entreprises, a-t-il indiqué, ajoutant que ce tissu sera la locomotive
de l’économie nationale à l’avenir.
Il a
souligné, en outre, la détermination de l'Etat à réduire à 20% la dominance des
hydrocarbures sur l'économie nationale d'ici fin 2021, estimant que
"l'appui de secteurs tels que l'agriculture et les startups, parallèlement
au contrôle de l'importation anarchique sont à même de contribuer à la
diversification économique escomptée.
Le Président de la République a rappelé
que la rencontre prévue les 16 et 17 août prochain consacrée au Plan de relance
socioéconomique constituera la plateforme pour aller vers une économie basée
sur l'innovation et la diversification.
A une question sur le dossier libyen, le
président Tebboune a évoqué "une possible
solution algéro-tunisienne" à la crise en Libye
réaffirmant que le règlement du conflit "passe impérativement par la table
du dialogue et que l'usage des armes n’a et ne sera jamais la solution".
Le Président Tebboune
a réitéré concernant "les décisions individuelles" que l'Algérie
"ne soutient ni les unes ni s’oppose aux autres" mais, a-t-il ajouté,
"nous refusons d’être mis devant le fait accompli".
Il a
assuré que "l'Algérie qui n’a aucune volonté de faire cavalier seul, ne
peut imposer une quelconque initiative ou solution sans parrainage des Nations
unies et du Conseil de sécurité".
Regrettant "les tentatives
d’implication de certaines tribus libyennes dans le conflit armé ces dernières
24 heures", le président de la République a estimé que "c’est là une
situation très dangereuse qui pourrait faire basculer la Libye dans le même
sort que la Somalie ".