POPULATION- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-
ROMAN JUNION LYS – « AUSSI LOIN IRAS TU »
Aussi loin
iras-tu. Roman de Junion
Lys. Apic Editions, Alger 2016 , 128 pages,
500 dinars
Une histoire qui
se déroule comme un conte. Un conte qui puise ses sources dans une certaine
réalité sociologique aisément rencontrée encore en Grand Kabylie : les
pesanteurs d’une société certes ouverte sur le monde, mais seulement
géographiquement, centrée toujours autour des traditions, du poids de l’homme,
de l’honneur, de la descendance mâle, du rôle moteur – et parfois pas négatif-
de la matriarche, du rôle dévastateur de la rumeur, de la femme devant toujours
être au foyer......
Un conte qui
raconte l’histoire d’une belle jeune fille séparée de sa mère depuis l’âge de
quatre ans , élevée à Lorient, en France, par un père , homme d’affaires,
toujours en voyage...Sa compagne : une guitare, la seule qui arrive à la
consoler de ses malheurs. Une belle jeune fille qui ,
forcée (« chassée » par la concubine du père) , retourne au
« bled » , dans la maison familiale ......et qui, dans un certain
« exil », se remet,
soudainement , à la recherche de sa mère.
Un vrai parcours
labyrinthique (la grand-mère, acariâtre, cause de tous les malheurs, est
toujours là, en vie, veillant sur les « intérêts » de son fils) qui
finit en cauchemar. La mère et la fille vont se croiser sans s’en
apercevoir.....ou, peut-être si.....en un lieu inattendu, un asile
psychiatrique
Une histoire
dont on ne connaîtra pas la fin.....Chercher à comprendre risque de vous
entraîner....en asile pys’
L’Auteur : Hanane
Bouraï, de son vrai nom, est originaire de Boudjima (Tizi Ouzou), née en 1989. Enseignante de langue anglaise à Tigzirt. Premier roman en 2014 (« L’arbre
infortuné », Editions El Amel, Tii Ouzou)
Extraits : « Un ami est là à
n’importe quel moment s’il le peut, pas seulement quand on a besoin de lui. Il
trouve du temps pour nous avant d’en laisser un peu pour lui-même, sans rien
nous demander en retour, du moment que nous faisons pareil pour lui » (p
68) , « La perte d’une mère, la plus grande qui
soit au monde : un mal inguérissable, inoubliable . La mère
, quand elle disparaît, emporte avec elle des choses qu’elle seule
pouvait faire vivre en nous. La maison semble déserte sans elle ; le vide
causé par son départ, que nul autre ne peut combler, nous donne un vertige
étourdissant » (p 74)
Avis : Roman
sensible et captivant......un peu déprimant devant tant de haine humaine pour
si peu. Mais , un livre dans lequel l’auteur a voulu mettre bien plus de style (pas mal de
fautes) que du récit.
Citations : «
La paix se trouve dans la douceur des eaux claires et non dans la raideur des
pics rocheux des montagnes sépulcrales » ( p 128)