HISTOIRE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-
PORTRAIT KHALFA MAMERI – « DJAMILA BOUPACHA…. »
Djamila Boupacha,
l’inoubliable héroïne de la Guerre d’Algérie . Portrait par Khalfa Mameri. Thala Editions , Alger 2013.
80 pages, 130 dinars
(déjà publiée en 2013)
De toutes nos Djamilate
guerrières, c’est peut-être celle qui a connu le plus de « couverture
médiatique ». Il est vrai que l’action projetée (un attentat à la bombe ; un
obus piégé qui, découvert, fut désamorcé) devait se dérouler en plein centre d’Alger, au cœur de la cité
européenne d’alors, à la Brasserie des Facultés, rue Michelet (aujourd’hui Didouche Mourad) , juste en face de l’entrée de
l’Université centrale, le 27 septembre 1959. Il est vrai, aussi, qu’après avoir
arrêté , en septembre 1957 ,Yacef Saadi et Zohra Drif
puis assassiné, le 10 octobre 1957, Ali la Pointe et Hassiba
Ben Bouali, entre autres, l’Armée d’occupation avait cru en avoir fini avec la
résistance algéroise.
Il est vrai, aussi, que la lutte de
libération nationale commençait à recueillir des échos de plus en plus
favorables à l’étranger et même en France , tout particulièrement , surtout
lorsque l’opinion publique internationale avait su que la torture, cette
gangrène, était érigée, en règle
générale, dans leur quête d’informations sécuritaires, par les militaires français, contre les
prisonniers et les citoyens algériens , contre tout ce qui leur tombait sous la
main :hommes, femmes , enfants, jeunes, vieillards, sportifs, grabataires,
combattants , soutiens,….
A partir de 17 ans, Djamila Boupacha avait déjà
rejoint la lutte armée (vers avril-mai 1955).Agent de liaison, accompagnatrice
de maquisards en civil entre Alger, Oued Romane et Blida, aide-soignante
(formée par Nafissa Laliam) , par la suite recrutée à l’hôpital de Beni
Messous, donc grosse pourvoyeuse de
médicaments…….
Arrêtée dans la nuit du 10 au 11 février
1960, dans la maison familiale à Dely Ibrahim,
torturée (comme ses parents d’ailleurs) , « elle
ira jusqu’au bout de la souffrance humaine »…..et ce jusqu’à fin mars
1960, lorsque l’avocate Gisèle Halimi du barreau de Paris s’empare de l’affaire
faisant face à une grande hostilité
(surtout des militaires, des magistrats du tribunal militaire et du monde
judiciaire pied-noir) . La suite est une autre histoire menée surtout par l’
avocate, avec l‘aide d’intellectuels , juristes et des universitaires de renom
dont Simone de Beauvoir , la célèbre
compagne de Sartre .Elle présida un
comité « Pour Djamila Boupacha » et publia
une « tribune » retentissante
en raison des révélations sur « les crimes commis au nom du
pays », la France (effet « immédiat et mondial ») dans le
quotidien Le Monde, le 3 juin 1960.
Djamila sera immortalisée par Pablo Picasso
dans un portrait signé le 8 décembre
1961. Une façon pour ce peintre de génie
(qui avait signé Guernica) de monter sa
compréhension et de démontrer sa solidarité à la combattante mais aussi
indirectement son soutien à la cause
algérienne. A toutes les « Djamilate » du pays .
Qu’elles étaient courageuses ! Qu’elles
étaient fortes ! Qu’elles étaient belles !
Avis : Ouvrage faisant partie d’une collection
« Ecoliers d’Algérie » lancée en 1998. Louable initiative pour faire
connaître notre Histoire et nos héros. Malheureusement, il est émaillé de trop
de « coquilles » et , surtout, il va
au-delà du descriptif pour se lancer, parfois, dans des jugements sinon subjectifs du moins très tranchants,
n’ayant pas leur place dans un tel ouvrage destiné….. à des enfants .
Extrait : « Il n’a
jamais été possible de séparer les problèmes de l’Algérie indépendante des
idéaux de la Révolution qui se résument dans la démocratie et la justice
sociale pour tous » (p 57) festation,
« Alger capitale de la culture arabe », le