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Souvenirs Ali Benflis- "A ceux qui m'ont fait découvrir le génie de la langue arabe"

Date de création: 07-07-2020 19:20
Dernière mise à jour: 07-07-2020 19:20
Lu: 1116 fois


EDUCATION- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- SOUVENIRS ALI BENFLIS- « A CEUX QUI M’ONT FAIT DÉCOUVRIR LE GÉNIE DE LA LANGUE ARABE »

A ceux qui m’ont fait découvrir le génie de la langue arabe. Un livre de souvenirs et de témoignages  bien plus qu’un essai de Ali Benflis (Préface de Mohamed Lakhdar Maougal) . Houma Editions,  Alger 2012, 266  pages, 458,20  dinars

« Après Dieu,il y a  l’enseignant », c’est que ne cessait de répéter  à ses enfants, la maman ...qui ne savait ni lire ni écrire.Ajoutez-y le respect dû au maître d’école inculqué très tôt par le père qui vouait une considération immense aux professeurs. Il est vrai qu’en ces temps-là, malgré l’oppression coloniale qui s’exerçait sous diverses formes , dont l’exclusion (feutrée mais existant bel et bien , le système devant surtout former de la main-d’oeuvre taillable et corvéable à merçi, à partir des Centres d’apprentissage) assez tôt des bancs de l’école. Heureusement, il y avait des enseignants (le Moudères) , parfois nationalistes clandestins (ainsi, d’ailleurs, que des instituteurs européens «  progressistes » ou carrément communistes ou tout simplement humanistes.......et j’ai eu cette immense chance en Cm2 en 1954, échappant ainsi au Cep qui dirigeait vers  le Centre d’apprentissage  ) , qui ont poussé à la connaissance et à l’effort pour échapper à la « pieuvre » raciste et coloniale. Des enseignants que l’auteur regrette qu’on ne les aient pas distingués , honorés ou même salués de leur vivant par notre pays : Mostefai Mouhoud dit Si Abderrachid, Benmohamed Abdelkader, Lamrani Mohamed, Sari Mohamed, Bouchareb Mokhtar, Toumi Abdelkader Sayef dit Cheikh Toumi..... Tous des enseignants émerites et polyglottes passionnés, attentionnés et affectueux, rigoureux , justes et  engagés, tous éducateurs et passeurs de savoir aux destins exemplaires, tous soucieux de promouvoir une éducation émancipatrice de l’humanité dans toute sa diversité

Note complémentaire : Il y avait trois Médersa devant former des cadres de l’enseignement (mouderès) et des auxiliaires de justice musulmane ainsi que des interprètes judiciaires : Constantine (1909), Alger (1904) et Tlemcen (1905)  Durée des études : 4 années avec possiblité de poursuivre les études universitaires de 2 années à l’Institut des études supérieures islamiques d’Alger (Athaalibia) .  Le relais est pris par les Lycées d’enseignement franco-musulman en juillet 1951....avec des études secondaires de 7 années, l’examen  du bac et le diplôme des Lefm.

 

L’Auteur :  Elève du lycée franco-musulman de Constantine (devenu Hihi El Mekki après l’indépendance) de 1959 à 1964, Iicence et post-graduation en droit (1968),  magistrat (Blida, 1968) , procureur de la République (Batna, 1970) , procureur général (Constantine, 1971), avocat ( 1974), membre fondateur de la Ladh (1987), ministre de la Justice ( 1988)....Député en 1997, Directeur de campagne de A. Bouteflika (1er mandat) , Chef de cabinet à la Présidence de la République (1999) .......Chef du gouvernement en 2000...reconduit en 2002....Candidat à l’élection présidentielle de 2004, remettant ainsi son mandat de Sg/Fln en avril 2004, puis candidat en avril 2014.  Actuellement président d’un parti politique d’opposition, agréé le 9 septembre 2015, Talaie El Hourriyet (Avant-garde des Libertés). Benflis est déjà auteur d’un ouvrage consacré à son père et son frère enlevés puis torturés à mort en 1957, par l’armée coloniale et à neuf Chouhada (martyrs) membres de sa famille. Né le 8 septembre 1944 à Batna, A. Benflis est marié et père de quatre enfants.

 

Extraits : «  Les générations de lycéens des années de guerre ne sont pas et n’ont jamais été des promotions que Robert Lacoste aurait préparé insidieusement pour l’Algérie indépendante.C’est tout le contraire qu’il faut croire. Nos générations furent indubitablement un creuset pour les futurs cadres de l’Algérie en instance de libération  » (M-L Maougal, préface, p 15), « Le seul but visé est de promouvoir une éductaion émancipatrice de l’humanité dans toute sa diversité. C’est ainsi que vous n’avez cessé d’insister sur l’importance capitale de l’ouverture à toutes les cultures, à toutes les civilisations possibles, ainsi qu’à l’acquisition du maximum de langues fonctionnelles « (p 27)

Avis : Des lettres de reconnaissance adressées  à ses enseignants d’arabe (et le lycée d’enseignement franco-musulman a été un haut lieu de rayonnement et d’apprentissage de la langue arabe....et de la langue française)...et beaucoup de photos et de documents (grande émotion !). On aurait tant aimé voir l’initiative se répéter pour bien cultiver la mémoire culturelle nationale, la bonne, la vraie . Mais qui en a, aujourd’hui, en ces temps d’ « usurpateurs à tous crins » , de  mémoire ?

Citations : «  Il est des hommes, plus que d’autres, qui marquent une vie.  Jeune  terreau fertile, l’enfant s’imprègne de ce qui l’entoure. Pour lui, le temps d’articule essentiellement autour de ses parents puis des parents et des professeurs d’école, à compter de la scolarisation. Chacun apportant son lot dans la construction de l’homme en devenir » (p 7) «  La confiance, le respect et l’autorité ne se décrètent pas. Ils se forgent grâce aux qualités morales et intellectuelles ainsi qu’à l’exemplarité de ceux qui les détiennent »  (p 9)