ENVIRONNEMENT- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-
ROMAN MOHAMED LARBI MADACI- « AMENOKAL.MOUSSA LE TAITOK »
Amenokal. Moussa le Taitok.
Roman de Mohamed-Larbi Madaci, Anep Editions, Alger
2015, 402 pages, 1 200 dinars
Le Sahara est grand.
Le Sahara est beau. Sa population est éparpillée. Sa
population est grande. Parmi elle, la plus ancienne, la plus insondable, c‘est
celle des Touaregs. Des groupes, des tribus, des clans, des familles......qui,
à travers le temps et l ‘espace, survivent , s’aiment
et se détestent, se combattent (les Kel Azdjer, Oraghen, Igoghas, Imanghasaten, Kel Ahaggaren, Kel Ghela, Taitoq,
Tegehe Mellet, les Ouimelliden, les Kel Oulli, les Iklan, les Tegehe n’Mellet, les.......) mais, aussi,
s’alliant contre l’ennemi commun : les Turcs et/ou les Français
Voilà donc le narrateur parti ,
brusquement, de la ville , à la recherche de lui-même . Au départ, il rencontre
son futur compagnon de voyage, Moussa, la Touareg , instruit plus qu’il
n’en faut (il étudie la médecine à l’étranger, ancien moudjahid...mais n’en
parlant pas ) mais toujours attaché à sa race, à sa terre , à ses valeurs, à sa
religion . Un peu trop peut-être.
Tout en long du voyage à travers les sables
et les villes du grand Sud, c’est
l’histoire des hommes et des femmes de la région qui nous est présentée comme
dans un conte .Force
détails. Il y a de la foi, de la résistance, de l’Amour et des chagrins
(Moussa, l’amenokal, qui aime Dassine qui aime Aflan, le guerrier,
qui aime la liberté...) , des armes (la Takouba), de la femme, de la musique (l’Imzad
et l’Ahinea) , de la fête (l’ahal) et de la poésie, des traditions.......et, toujours
cette recherche du divin.Un peu trop peut-être.
Mystère ? Le drame d’un homme déchiré , habité, toturé par un drame personnel vécu durant la guerre de
libération nationale.Une hystérie qui « attirait »
Il y a , aussi, à
travers le récit, assez chaotique, il est vrai, l’histoire et l’ordre social
des Touaregs et leur système de vie (s), compréhensible seulement par eux...et
qui doit être strictement respecté, loin du tumulte des villes
.....Alors, il y a la sécurité, la paix et un certain bien-être économique.
Gare à celui qui le (l’ordre social)
transgresse. L’Amenokal
lui-même peut le payer assez cher. Moussa finira mal ! Mais dans la paix
de l’âme retrouvée.
L’Auteur : Médecin
de formation, l’auteur est né à
Oran et est originaire des Aurès. Il a,
très tôt, à 16 ans, rejoint les
rangs de la Révolution. Il fut emprisonné en 1957, puis expulsé, au cours de la
même année, vers la France. Il obtient
en 1961, un diplôme de biologie après des études effectuées aux Etats-Unis,
puis poursuit ,après
l´Indépendance, des études de médecine.
Déjà auteur de plusieurs ouvrages dont « Les Tamiseurs de
sable »
Extraits : « Grâce à
l’Islam, le désert est devenu une tombe pour les Infidèles. Dans une phase
d’autodéfense, la religion a empêché que le pays soit avalé, comme cela s’est
passé ailleurs. Même les Turcs n’ont pas réussi à y prendre pied » (p 75),
« Les joutes poétiques de l’ahal ne sont pas
sacrilèges. Elles ont pour but d’atteindre la perfection du langage.Qu’y
a-t-il de plus beau qu’un poème ? Dieu qui est beauté ne peut qu’aimer un
poème bien tourné » (p 103)
Avis : Désert ou
forêt vierge d’informations
. On s’y perd (un
peu ? beaucoup ?) dans les détails et dans les cultures
multiples. On eu, cependant, droit à un avertissement de l’auteur.
Citations : « Il
faut aimer Dieu sans le craindre » (p 195), « Il vaut mieux passer la
nuit avec la colère qu’avec le repentir ! » (p 215) « Dans la société des Touaregs, chacun connaît sa place et doit
s’y tenir. La loi repose sur un ordre traditionnel » (p 247), « Dieu
est en chacun de nous. Comme le jaune de l’œuf !L ’essentiel
est de le découvrir sans casser l’œuf » (p 265),