DEFENSE – ANP- CEREMONIE GRADES ET MEDAILLES-
ALLOCUTION A. TEBBOUNE
Le président de la République, Chef suprême des Forces armées, ministre de la
Défense nationale, Abdelmadjid Tebboune, a prononcé,
jeudi au Palais du peuple (Alger), une allocution à la cérémonie de remise de
grades et de médailles aux officiers de l’Armée nationale populaire (ANP), à
l’occasion du 58e anniversaire de la fête de l’Indépendance et de la Jeunesse
(Jeudi 2/7/2020) :
«Au nom d’Allah, Clément et Miséricordieux, Que les prières et la paix
d’Allah soient sur Son messager,
Monsieur le général-major, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire
(ANP),
Monsieur le général de corps d’armée, Benali Benali
Monsieur le général-major, commandant de la Première Région militaire,
Moudjahidate, moudjahidine et anciens officiers supérieurs à la
retraite,
Mesdames et Messieurs, qui nous honorent de leur présence, et je cite, tout
particulièrement, le dernier membre vivant du Groupe des 22, le moudjahid Othmane Belouizdad, et le colonel
moudjahid, le Dr Youcef El Khatib,
chef de la Wilaya IV historique, puisse Allah leur prêter longue vie.
C’est pour moi une immense joie doublée d’une grande fierté, en cette
veille de célébration de la fête de l’Indépendance et de la Jeunesse, de nous
retrouver à cette cérémonie de remise de grades et de médailles aux officiers
de l’Armée nationale populaire pour les encourager à davantage d’abnégation et
à les exhorter à préserver et renouveler la fidélité au serment des chouhada.
C’est tout une symbolique, le retour, après des décennies, de cette
cérémonie au Palais du peuple pour une occasion historique charnière dans la
vie de la nation, après une période de déviation qui a conduit le peuple,
toutes ses composantes et catégories au Hirak
béni, en vue d’un changement radical accompagné par sa vaillante armée, digne
héritière de l’Armée de libération nationale .
Le choix de ce lieu pour cette cérémonie solennelle procède de notre
attachement à traduire ces admirables images de cohésion entre l’Armée et le
peuple et de leur fusion dans un seul et même authentique creuset.
J’aimerai à cette occasion renouveler la reconnaissance de la nation tout entière
à l’Armée nationale populaire, digne héritière de l’Armée de libération
nationale, pour ses sacrifices constants et permanents au service de la patrie.
Nos braves fils continuent encore aujourd’hui de tomber au champ d’honneur en
pourchassant les résidus du terrorisme abject, puisse Allah leur accorder Sa
miséricorde et assister leurs familles.
Les promotions, qui sont une tradition pour récompenser les méritants,
revêtent, cette année, une autre dimension en ce sens que le peuple, par sa
maturité et la détermination de son armée et corps de sécurité, est entré, à la
faveur de l’élection présidentielle du 12 décembre, dans une nouvelle étape de
sérénité quant à la persistance de la bénédiction de la sécurité et de la
stabilité et de l’espoir retrouvé en l’avenir. En effet, aujourd’hui en cette
même date, l’année dernière, nous étions au bord du précipice et cette
bénédiction paraissait si loin que d’aucuns ont eu peur pour le legs de nos
aïeux.
Hommage donc à tous ceux qui, par leur contribution, ont contrarié les
desseins des ennemis et ouvert la voie à l’édification d’un nouvel Etat
démocratique, juste et fort avec ses spécificités algériennes. C’est pour moi
un devoir, à ce propos, de m’incliner à la mémoire de l’un des grands artisans
du changement démocratique que nous vivons aujourd’hui, le moudjahid de la
première heure, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd
Salah, Paix à son âme. Je voudrais, également, à cette occasion, féliciter les
officiers qui ont mérité la promotion en récompense des efforts qu’ils ont
consentis, avec leurs compagnons, pour hisser le niveau de nos forces armées
aux plus hauts degrés de professionnalisme et de disponibilité opérationnelle
afin d’être, dans ce monde instable, en mesure de faire face à tout danger
planant sur la nation, quelle qu’en soit l’origine. D’autres, femmes et hommes,
à tous les niveaux seront, à leur tour, promus en novembre prochain.
Félicitations à vous et sincères remerciements aux retraités, tous grades
confondus, pour leur apport, en particulier durant les étapes les plus sombres
qu’a eu à traverser notre pays, et par la suite face aux dangers de délitement
de l’Etat et d’effondrement de ses institutions.
Je demeure convaincu que vous, qui quittez l’institution, veillerez
incontestablement, dans votre nouvelle vie, à l’ancrage des valeurs et
principes de la Révolution de Novembre afin qu’ils se perpétuent de génération
en génération.
Mesdames, Messieurs,
La célébration de la fête de l’Indépendance sera, également, cette année
l’un des moments forts de l’histoire de la nation à la faveur de la
récupération des restes mortuaires de glorieux chouhada
de la Résistance populaires. Des héros qui ont affronté l’occupation française
brutale entre 1832 et 1865, et que l’ennemi sauvage a
décapité en représailles avant de transférer leurs crânes outre-mer afin que
leurs sépultures ne soient pas un symbole de la Résistance et une illustration
du rejet de l’occupation.
Cet ennemi sauvage pensait qu’avec leur expatriation, la bataille pour la
liberté, la dignité et l’indépendance serait finie, ignorant que leurs âmes
n’avaient jamais quitté leur patrie, les voici présents parmi nous comme le
démontre cette cérémonie organisée en leur honneur par leurs descendants.
Dans quelques heures, en début de la journée bénie du vendredi, s’est posée
à l’aéroport international d’Alger Houari-Boumedienne
un avion de nos Forces aérienne transportant les restes mortuaires de 24 chefs
de la Résistance populaire et leurs compagnons de toutes les contrées
d’Algérie.
Privés depuis plus de 170 ans du droit naturel et humain à l’inhumation,
les restes mortuaires rapatriés sont ceux de Cherif Boubeghla,
cheikh Ahmed Bouziane, chef de l’insurrection de Zaatcha,
Cherif Bou Amar Ben Kedida, Si Mokhtar
Ben Kouider Al-Titraoui et
d’autres de leurs frères, dont un jeune résistant d’à peine 18 ans de la tribu
de Beni Menasser, nommé
Mohamed Ben Hadj.
Le rapatriement des restes mortuaires des autres chouhada
déportés post mortem suivra, car l’Etat est résolu à mener à bout cette
entreprise pour réunir tous nos chouhada sur cette
terre qu’ils ont tant chéri et pour laquelle ils ont sacrifié ce qu’ils avaient
de plus cher, leur vie.
Il s’agit là, de la quintessence même de notre devoir de respect
sacré à l’égard de nos chouhada et symboles de notre
Révolution et de notre engagement à ne jamais renoncer à une quelconque partie
de notre histoire.
Loin de rester otages du passé, la convocation de notre Histoire, avec ses
détails, ses peines et ses joies, pour préserver la Mémoire nationale et évaluer
notre présent, ses points positifs et ses insuffisances, est un repère pour nos
enfants et petits-enfants dans l’édification d’un avenir radieux et serein et
la construction d’une personnalité forte et solide, respectueuse des
fondements, principes et valeurs de la Nation.
Parmi les héros, dont les restes mortuaires sont rapatriés, figurent
des compagnons d’armes de l’Emir Abdelkader Ibn Mahieddine
(Paix à son âme), réinhumé lui aussi après
l’indépendance au cimetière d’El Alia, dont les noms s’ajoutent à la longue
liste des Chouhadas des insurrections de Lalla Fatma N’Soumer, Boumaza, El Mokrani, Cheikh
El-Haddad, de la Révolte de Ouled Sidi Cheikh, Nacer Ben Chohra, Bouchoucha, de la Révolution des Aures
et des manifestation de Mai 1945, et les massacres perpétrés par le
colonialisme faisant 45.000 Chahid, jusqu’à la
concrétisation de leur rêve par la Glorieuse Révolution de Novembre.
Une Révolution qui a fait plier les forces coloniales barbares et permis à
l’Algérie, Etat indépendant et souverain, de reprendre la place qui lui sied
dans le concert des Nations et d’être un phare pour les peuples en lutte pour
la liberté, l’indépendance et le recouvrement de la souveraineté nationale et
une force régionale par ses positions claires, avec lesquelles il faut compter,
et surtout à le demeurer toujours.
«Ne croyez pas que ceux qui ont été tués sur le sentier d’Allah, soient
morts. Bien au contraire, ils sont vivants auprès de leur Seigneur, heureux de
ce qu’il les a bien pourvus», c’est en ayant à l’esprit et dans le cœur ce
verset que les Hommes et les enfants de la Glorieuse Révolution accueilleront
ces triomphants rapatriés.
Ils les accueilleront avec les hommages et les honneurs qui leur sied, en
étant heureux et reconnaissant à Allah de les avoir aidé à honorer le serment
fait aux Chouhada alors que l’emblème national flotte
librement sur la patrie, exhortant les générations montantes à poursuivre sur
la même voie pour que l’Algérie demeure altière et fière.
A ce propos, je tiens à saisir l’opportunité de la fête de la Jeunesse pour
appeler instamment les jeunes à prendre exemple sur ces héros et à s’imprégner
de leur patriotisme et de la morale pour immuniser l’unité de cette nation.
En ce moment solennel, je tiens à exprimer toute ma considération à tous ceux
qui ont contribué, tant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur, à la
réalisation de ce nouvel acquis pour notre Mémoire nationale, à laquelle nous
demeurons attachés dans son intégrité.
Je tiens à remercier particulièrement nos experts pour leurs louables
efforts tout au longs de ces dernières années en vue de l’identification de
leurs restes mortuaires, conservés loin de leur patrie, pour être rapatriés et
inhumés aux côtés des autres Chouhadas.
En vous réitérant, à la fin, mes félicitations pour vos promotions et
décorations et au peuple algérien, à l’occasion de la fête de l’Indépendance et
de la Jeunesse, je m’incline, encore une fois, avec déférence et piété, à la
mémoire de nos valeureux chouhadas et de tous les
martyrs du devoir national.
De même que je rends un vibrant hommage à nos vaillants moudjahidine, qui
demeurent fidèles au Serment, qu’Allah leur prête longue vie et les préserve en
tant qu’atout précieux pour notre patrie.
Vive l'Algérie souveraine et digne Gloire à nos Martyrs».