POPULATION- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- AUTOBIOGRAPHIE ABDELKADER JAMIL
RACHI- « UN ETE COLONIAL A CONSTANTINE »
Un été colonial à
Constantine. Autobiographie
romancée de Abdelkader Jamil Rachi. El
Ibriz Editions , Alger 2015, 191 pages, 500 dinars
La guerre de libération
nationale durant ses dernières années . Une ville , Constantine. Un collégien qui va devenir lycéen , très conscient de la situation socio- politique ,
mais encore trop jeune pour en saisir tous les aspects dramatiques. Il vit seul
avec sa maman, veuve .Ses deux grands
frères sont en prison pour militantisme nationaliste, l’un Udma,
l’autre Ppa. Il joue au foot, il est champion local
de natation , il vient de réussir à son
Bepc, il se rend en bande de joyeux et
« insouciants » lurons à la piscine de Sidi M’cid, il drague les
jeunes filles encore en fleurs, il adore le rock et Elvis Presley…et le
malouf, il va à des surprises parties et
il lit la Dépêche de Constantine ….. Indigène, il côtoie les autres
communautés , israélites et européens , jeunes et vieux, filles et garçons, mais
sans trop s’y intéresser (et l’inverse est vrai)…et il rêve d’Amérique. La harga ,
déjà !
L’auteur raconte donc
sa vie ; une vie en plein « été colonial à Constantine ». Il
décrit la vie et la ville, tout particulièrement son quartier où l’on retrouve
de tout, dans un mélange des races et des comportements. La guerre est là et la
lutte est clandestine., mais il y a , chez presque
toutes et tous, comme une sorte de déni
ou de fuite en avant, tout particulièrement chez la masse des Européens . Seuls
les attentats montrent la vérité aux uns . Seules les
arrestations et les disparitions montrent la dure réalité aux autres…..Et,
pourtant, la vie continue. Constantine éternelle ! La chaleur, la musique,
la danse, les arrestations et les
disparitions, les premières amours, en tout cas les premières émotions
fortes….le vie continue…les choses avancent, l’histoire s’écrit et lui est là,
à 15 ans, « ignorant et
indolent »…..en attendant la fin de l’été.
L’Auteur :
Né à Constantine en 1940. Etudes secondaires en Algérie et en France.
Etudes universitaires aux Etats unis (Bachelor puis
Master of Arts) . Enseignant puis Directeur de
département à l’Université de Constantine….Diplomate (entrée sur concours ) à partir de 1975 (ambassadeur en Argentine de
1994 à 1998). Auteur de plusieurs ouvrages…après la retraite en 2002
(« Jours de cendre », « Les tourments de la vengeance »…..)
Avis :
Des détails, trop de détails . Constantine comme
si vous y étiez…en plein été des années 50. Récit intéressant….pour les vieux
Constantinois
Citations : « Tout
le monde sait que tomber entre les mains des militaires français, c’est souvent
disparaître sans laisser de traces (…..). La justification est vite trouvée.
« Le prisonnier a voulu s’échapper,
il a été abattu » (p 157)