VIE
POLITIQUE – BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- OUVRAGE COLLECTIF AMAR INGRACHEN (COORD.)-
« QUELLE TRANSITION DEMOCRATIQUE…. »
Quelle transition démocratique pour quelle
Algérie ? Constats, enjeux et perspectives. Ouvrage
collectif coordonné par Amar Ingrachen, Editions
Frantz Fanon, Tizi Ouzou
2015, 347 pages, 1 000 dinars
Ils sont quinze en y comptant l‘auteur qui a
présenté les études. Pour la plupart, ce sont des chercheurs universitaires
connu (e)s et reconnu(e)s : Addi, Rouadjia, Benabou, Maougal, Dourari, Houfani, Sebaa, Ouchichi...il y a, aussi,
des chefs de partis politiques comme Ali-Rachedi, Belabbas, Soufiane Djilali....Ce
qui en fait , en fin de parcours, un recueil de constats et de propositions
assez riche ....Un peu trop peut-être, car on risque de se perdre dans la trop
grande variété des idées, parfois assez éloignées les unes autres. Heureusement , toutes
défendent le concept démocratique. ...Et, presque toutes tombant , « scientifiquement », à bras raccourcis
sur le système en place au pouvoir
depuis si, si longtemps, et la plupart
divergeant sur les voies et moyens pour
arriver à s’en dégager . Avec , quelques parts,
une certaine « compréhension » pour la mouvance islamiste qui aurait
mis de l’eau dans son petit lait.
Un ouvrage-mosaïque à l’image du paysage
politique national. Tâche difficile bien que non impossible pour le
coordinateur....lui aussi, assez engagé. Ce qui en fait l’intérêt intellectuel.
Extraits : Lahouari Addi décortique les « rapports ambigus » entre populisme
et démocratie, l’échec du premier ouvrant « objectivement » la voie à
la démocratie moderne.
Ahmed Rouadjia évoque comme principal obstacle à la démocratie la
culture politique des dirigeants, notamment celle des militaires
, « incompatible avec les valeurs de la démocratie »
Fatiha Benabou énumère les éléments pouvant permettre d’aller vers
une Constitution « démocratique »
Mohamed-Lakhdar Maougal ne croit plus
qu’au « miracle » pour se sortir de la « désolation la plus
totale »
Abderrezak Dourari,
avançant l’idée que le système dictatorial et l’islamisme sont les deux étaux
d’une même mâchoire, affirme que cette impasse
peut être dépassée soit par la prise de conscience des islamistes qu’ils
sont instrumentalisés par les dictatures, soit par la réforme sociale de
l’Islam, soit que les peuples sous tutelles dictatoriales arrivent à opérer des
sécularisations dans leurs sociétés respectives. (Ndlr : C’est mon choix
pour l’Algérie ! ) .....rejoignant
, ici, la thèse de Soufiane Djilali qui ,
relevant les nouvelles dynamiques qui traversent progressivement la
société , parle d’un nouveau rapport
structurant la société , basé sur la raison, celui-là se substituant petit à
petit au rapport de force.
L’Auteur : Né à Tizi Ouzou en 1986. Diplômé en
Lettres modernes. Journaliste....et, aussi, chercheur s’intéressant aux
questions liées aux changements sociaux et politiques, aux élites et à la
mémoire. Pas un manuel. Pas de réponses définitives et/ou de solutions
certaines. Le débat est ouvert .
Avis :Certaines études sont
de très haut niveau de réflexion universitaire, d’autres sont assez engagées
politiquement ....d’où à lire avec précaution sans en exclure une . L’Algérie
politique est ainsi faite.
Merci
pour l’annexe, la « Plateforme de la Conférence nationale .Préliminaires
pour les libertés et la transition démocratique ».....Il manque à
l’ouvrage les « bio-express » des contributeurs.
Citations : « Comme
dans tous les pays(africains) la « parenthèse
démocratique » qu’a vécue l’Algérie des années 1990 a vite été suivie d’un
reflux autoritaire, aujourd’hui avéré, qui s’est exprimé à travers le recours à
la violence d’une part de certains acteurs politiques , la prise directe du
pouvoir par l’armée et les fraudes massives aux différentes élections organisées
depuis »( p 12)