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Roman Yahia Belaskri- "Les fils du jour"

Date de création: 04-07-2020 10:03
Dernière mise à jour: 04-07-2020 10:03
Lu: 1094 fois


POPULATION- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN YAHIA BELASKRI- « LES FILS DU JOUR »

Les Fils du jour. Roman de Yahia Belaskri .  Editions Barzakh, Alger 2015 (Vents d’ailleurs/Ici &ailleurs, France 2014) , 700 dinars , 229 pages

Une saga familiale démarrant en 1847 et se terminant en 1894, « touchante et sensible ».

Celle de la tribu des Fils du Jour de la région de Sebdou

Celle de la famille de Cheikh Moussa

Celle d’une résistance anti-coloniale continuelle, directe d’abord , puis retenue, enfin entretenue.

Celle de l’amour fou du jeune Hadj, fils de Cheikh Moussa, le plus rebelle, pour Aghate, une belle jeune fille, d’origine européenne, orpheline de père (un immigré espagnol de la première heure ayant atterri en Algérie presque par accident et surtout par misère)  , élevée par sa mère, très proche des Arabes.

Elle se convertira à l’Islam, ils se marieront , voyageront beaucoup durant des années, découvriront ainsi un autre monde arabo-musulman ou simplement musulman , plus évolué ,allant jusqu’à la Mecque, puis à Damas où ils rencontreront l’Emir Abdel Kader…..et  retourneront  au bercail  avec beaucoup d’enfants. L’amour toujours, au-delà des croyances et au-dessus des préjugés !

Un de leurs fils deviendra, par la force des choses («  Ould Erroumia »),  spahi, tout en conservant et en entretenant ,en son for intérieur, toujours, la flamme guerrière héritée du père et  du grand-père et de ce qui restait comme tribu, trop longtemps massacrée , puis dépossédée enfin éparpillée.

Bref, l’histoire romancée du pays…et, surtout , au début de la colonisation, un  choc des cultures  dominé par la force dominatrice  et expansionniste…et la tendance criminelle du colonialisme. Les barbares n’étaient nullement les habitants  mais bien les envahisseurs. Leur seule et grande erreur venait de leurs lacunes, car vivant en dehors du « monde ».

L’Auteur : Né en 1951 à Souk Ahras. Etudie et enseigne l’ agronomie durant plus d’une décennie à Mostaganem. Il s’expatrie juste après les années 88. S’installe en France où il  se convertit aux métiers du web. Venu à l’écriture à partir des années 200 seulement. Premier roman, mais des récits, des nouvelles, des essais (dont un sur Camus et un sur Khaled).  Plusieurs prix . « Je suis venu à l’écriture par effraction » , dit-il.

Avis : Une immense histoire  d’amour entre deux jeunes de religions différentes….en pleine lutte anti-coloniale. Si simplement racontée, la romance, avec son trop -plein d’ « eau de rose » et de tolérance, paraît vraie. Un ouvrage destiné surtout au public de l’Hexagone…et aux descendants de la tribu

Citations :  « Savez-vous ce qu’est un barbare (…) ? Celui qui ne reconnaît pas l’humanité de l’autre, celui qui fait preuve de cruauté » (p 90), « Le renoncement pourrait être vertueux s’il n’était abandon et lâcheté » (p 96).