HISTOIRE- RESISTANCE – CHERIF BOUBEGHLA/AHMED
BOUZIANE
Mohammed Lamjad ben Abdelmalek, dit Chérif Boubeghla,
et Ahmed Bouziane dont les crânes ont été rapatriés, avec 22 autres, vendredi 3
juillet 2020 , de France, sont deux icônes de la
résistance populaire contre l'occupation française.
Leurs têtes ont été
prises comme des trophées de guerre avant d'atterrir dans les réserves du musée
de l'Homme à Paris où elles sont "conservées" depuis un siècle et
demi.
Né en 1820, Chérif Boubeghla a été l'initiateur d'une
révolte populaire, qui porte son surnom, contre la colonisation française dans
la région du Djurdjura, en Kabylie. Une révolte qu'il dirigea, jusqu’à sa mort,
le 26 décembre 1854. Vers 1850, il s'est établi à la Kalâa
des Beni Abbès où il
organise un mouvement d'insurrection, en particulier par des contacts avec les
tribus des montagnes environnantes.
En mars 1851, il a
attaqué Azib Chérif Benali, chef de la zaouia d'Ichellaten et Bachagha
aux ordres des Français. Défait lors d'une deuxième attaque sur Ichellaten, Chérif Boubeghla
s'est replié sur le aarch
des Ath Mellikeche (W.Bejaia),
où il a établi son nouveau centre d'opération.
Il a harcelé sans
cesse la soldatesque coloniale avant d'être contraint de se replier vers le
nord du Djurdjura, où de nouvelles tribus se sont joints
à sa cause.
Chérif Boubeghla a réussi à défaire un détachement de l'armée
française dans un affrontement près de Boghni (en
Kabylie), le 18 août 1851. A la suite de cette défaite, une expédition
française a opéré pendant un mois sous les ordres du général Pélissier, pour
tenter de réduire les insurgés.
Après son retour à Ath Mellikech, il a étendu
son action vers la Kabylie côtière si bien que le 25 janvier 1852, une colonne
française de trois mille fantassins est nécessaire pour rouvrir la route entre
El Kseur et Béjaïa.
En juin de la même
année, il a été blessé à la tête, pendant un combat qui a eu lieu au village Tighilt Mahmoud (près de Souk El Tenine).
En 1853, il a réussi
à relancer le mouvement de résistance. Mais, le gouverneur de la région d'Azzaga, en Kabylie, le général Randon, monte une expédition
à la mi-1854, pour mater la tribu des Ath Djennad,
soutien de Boubaghla.
A la suite de la
prise du village d'Azib, l'assaut est donné aux Ath Yahia. Après quarante jours d'escarmouches, l'opération
coûte au général Randon, 94 soldats tués et 593 blessés.
Cherif Boubaghla, blessé, quitte alors la région pour retourner à
Ath Mlikeche, où il reprend son travail
d'organisation. Il parvient entre autres à s'allier à Lalla
Fatma N'Soumer.
En 1854, après avoir
été dénoncé, il est poursuivi par les frères Mokrani
qui s’étaient alliés aux Français. Sa tête fut tranchée alors qu’il était
encore en vie.
Quant à Cheikh Bouziane, celui-ci fut le chef
de la révolte de l’oasis des Zaâtchas, qui a tenu en
échec deux mois durant l’armée française dans ce qui fut l’un des combats les
plus meurtriers de la conquête de l’Algérie.
Le 26 novembre 1849, la population en paya le prix. La victoire des
troupes françaises donna le signal d’un massacre général : un millier d’hommes,
de femmes et d’enfants périrent, achevés à la baïonnette.
Les
têtes de Cheikh Bouziane, de son fils et celle de Si Moussa Al-Darkaoui furent empalées et exposées, d’abord dans le camp
militaire des Zaâtchas, puis à Biskra, pour
"convaincre les sceptiques de leur mort et servir d’exemple à ceux qui
essaieraient de les imiter".
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CHRONO J 2 juillet 2020