HISTOIRE-
BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ESSAIS ADRIEN BERBRUGGER – « LES ROMAINS EN
KABYLIE….. »
Les Romains en
Kabylie. Suivi des « Arabes en Kabylie ». Essais de Adrien Berbrugger. Tafat éditions, Alger 2012 (Extrait de l’ouvrage :
« Epoques militaires de la Grande Kabylie », 1857, Bastide Edition) , 109 pages, 220 dinars
Le titre du premier livre est assez trompeur.
En raiosn d’un état chronique d’hostilités entres les
occupants et les « Indigènes » , les Romains
(et bien d’autres « envahisseurs » dont les Francs en 275 ou 261)
n’ont jamais réusi à pénétrer en Kabylie, telle qu’on
la situe géographiquement aujourd’hui. D’ailleurs, l’histoire romaine de son
côté ne parle presque pas de la Grande Kabylie.
C’est donc
la géographie, un peu moins avare de détails qui va fournir
« quelques renseignements »…et, ajoutez-y les récits traditionnels et
quelques faits et conflits historiques avérés avec des héros qui en firent voir
de « toutes les couleurs » aux occupants ou/et protecteurs (Gildon, fils de Nubel,
« chef de la Grande Kabylie » qui , devenu
Gouverneur général de l’Afrique (du Nil à l’Atlas…) voulut affirmer son
indépendance, Firmus…). Tout le reste
n’est que supputations, emballées dans des détails techniques bien structurés il est vrai.
Déjà dans le premier livre, l’auteur annonce
la couleur : « Dès les premières années de l’occupation française, il
semblait qu’il n’y eût qu’une tribu arabe en Algérie ,
les Hadjoutes ! ». De ce fait, le second livre consacré aux « Arabes en
Kabylie » part d’un constat, pris de l’histoire et de la
légende, « peu explicitées l’une et l’autre » : « Aucune mention
expresse d’invasions arabes dans le massif Djurdjurien »
….et ailleurs, « les nouveaux conquérants s’étaient vite fondus dans la
masse des populations aborigènes »…
L’auteur reprend Ibn Khaldoun
en citant les trois grands tribus du pays : les Zouaoua, en Grande Kabylie, les Sanhadja, à l’Ouest et
les Ketama à l’Est ….avec , tous, un père commun,
Berr, descendant de Mazir ,fils de Kenaan.Ses conclusions : « A lépoque
où nous sommes arrivés, les Arabes avaient cessé d’exister en Berbérie, non seulement comme élément dominateur, mais
presque comme population », « C’étaient des dynasties berbères qui
régnaient sur le pays, ou qui s’en disputaient la possession », « La
Grande Kabylie demeura indépendante de fait, sinon nominalement, entre la
conquête arabe et l’établissement turc »……
L’Auteur : Anthropologue et philologiste spécialiste de l’Algérie, né à Paris en 1801
et décédé à Alger en 1873. Secrétaire général du gouverneur Clauzel dès 1835 et
rédacteur en chef du « Moniteur Algérien ». Grand voyageur dans
l’Algérie profonde, explorateur de nombreux sites historiques.
Avis : Rébarbatif et
orienté. Déjà écrit pour diviser et/ou diminuer .
Mais, d’une certaine utilité, toute intellectuelle. A lire avec prudence.
Citations : «
La nourriture de Rome est à la merci du Berbère : il ne nous l’envoie plus
comme un tribu dû au souverain ;il l’accorde
comme un bienfait » (Selon le poète Claudien à l’époque de Gildon, p 37), « Avoir de la richesse ou des ennemis
particuliers désignait suffisamment aux rancunes et à la cupidité des
dénonciateurs. Sous le voile de la politique, on augmentait ainsi son bien sans
travail, ou l’on vengeait ses querelles personnelles sans péril» (p 50)