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Biographie Seddik S. Lakrèche- "Messaoud Zeggar.."

Date de création: 26-06-2020 20:11
Dernière mise à jour: 26-06-2020 20:11
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HISTOIRE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- BIOGRAPHIE SEDDIK S. LAKRECHE – « MESSAOUD ZEGGAR…… »

Messaoud Zeghar. L’iconoclaste algérien. La véritable histoire de Rachid Casa. Biographie-essai  par Seddik S. Larkeche .  Casbah  Editions,Alger 2015,   381  pages, 1 500 dinars

A ses côtés, tous les autres « milliardaires » du pays ne sont que des « petits » malgré tous leurs exploits ou leurs réussites.

Voilà donc un jeune homme né le 8 décembre 1926,  à Saint-Arnaud ( « Satarno » pour nous les Indigènes de l’époque, aujourd’hui El Eulma) qui va  se lancer  , dès l’âge de 15 ans, dans les « affaires » en « négociant » d’abord  avec les Américains de la base militaire de Sétif. A 20 ans, grâce aux amitiés nouées, tout en militant au sein du Ppa (dont un des responsables n’était autre que Belaid Abdesselam….qu’il retrouvera plus tard sur son chemin) , il se lanca dans le commerce en tous genres , à partir d’Oran …Avec la guerre, il est obligé de réfugier  au Maroc , avec un surnom, Rachid Casa (il a plusieurs surnoms dont « Mister Harry ») et un patron, le Colonel Boussouf.

Il fut chargé de créer au Maroc un atelier d’armement et d’approvisionner la révolution en matériel de tous genres (de transmission, d’armes….). C’était le décollage  (56) et l’envol , à la tête d’une véritable empire international ( Intermédiation quasi-obligatoire pour toutes les grosses affaires de l’Algérie avec l’étranger/ Représentation en Algérie de plusieurs entreprises françaises dont Dassault et Creusot Loire…Grands hôtels de luxe à Paris , à Los Angelès , à Madrid, aux Bahamas /Ensembles immobiliers en Espagne , au Portugal  au Canada….et bien sûr , en Algérie, à Alger et à El Eulma/ Compagnie aérienne aux Usa/ Propriété agricole au Portugal/Des puits de pétrole en Virginie/ Une usine de moquette et de velours en Suisse….) et d’une assez grosse fortune (300 millions de dollars l’époque….et une quantité importante d’or ? 2 milliards de dollars de l’époque selon un autre autre, Hanafi Taguemout . Bien plus ou moins ?) dura jusqu’au 8 janvier 83 avec son arrestation (par des agents de la Sécurité militaire, alors dirigée par Kasdi Merbah), son long emprisonnement  (quasi-secret) durant plus de 1000 jours, jusqu’au 16 octobre 1985……en Algérie . « Descente aux enfers » et  mort à Madrid  en 87 (empoisonné selon A Berrouane) !A la fin de sa vie, il disposait certes de quelques millions de dollars mais aussi de nombreuses dettes et toutes ses « pépites » avaient été vendues durant son incarcération. Car, entre-temps, Boumediène , son ami intime  de toujours, le « seul » , selon Kasdi Merbah lui-même,  était mort et Chadli l’avait remplacé. Autres dirigeants, autre temps, autres moeurs ! Vengeance ? Envie et jalousie ? Partage du gâteau ? Redistribution « imposée » des cartes et des zones d’influence sur le plan international (M. Zeghar étant très, trop  proche des Américains ! N’avait-il pas organisé une rencontre secrète entre Boumediène et Nixon, dans le bureau ovale de la Maison blanche à Washington le 11 avril 1974, au lendemain du fameux discours de l’Onu à New York ) ? Il est vrai qu’à partir d’un certain moment,  devenu l’homme le plus riche du pays et un des plus puissants (de 65 à 78, surtout puisqu’il « travaillait » aussi pour Boumediène) , il avait alimenté la chronique internationale par le kidnapping en 1978 de sa jeune sœur Dalila  (partie « vivre sa vie » au Canada) et quelques scandales liées à des contrats internationaux de l’Algérie , Sonatrach en particulier , avec Ghozali comme Pdg et disait-on, certains de ses cadres devenus des « partenaires silencieux » (entre autres dans l’affaire Chemico) , avec un Belaid Abdesselam, devenu ministre de l’Energie…mais aussi son « ennemi intime ».

L’Auteur :De formation interdisciplinaire (sciences de gestion, sciences politiques, avocat, expert en gestion stratégique des risques, professeur –chercheur…), il a mis quatre années pour rechercher des informations, pour rencontrer des personnes concernées par la vie de son héros. Au départ le hasard puis la curiosité, par la suite le souci d’établir ou/et de rétablir la vérité sur le parcours ahurissant et époustouflant d’un  personnage qui a laissé des traces dans la mémoire politique et économique du pays (plutôt des vieux décideurs du pays).

Avis : Un ouvrage qui devrait être étudié dans les Ecoles de Management et d’Affaires du pays….La mondialisation-globalisation ainsi que l’ « esprit d’entreprise » compris et pratiqués  par un Algérien de formation moyenne mais visionnaire,  bien avant l’heure. Dommage qu’il ait été « abattu » en plein vol par ses « frères » et « amis » . Un système de gouvernance qui n’a pas changé ! Une remarque : dans la page 33, l’auteur est allé assez  vite en besogne qu’en affirmant que « militairement, la France avait gagné la guerre d’Algérie »…Un phrase de trop ou peut-être exagérée !

Extraits : «  Zeghar était par excellence un entrepreneur international qui était déjà dans la mondialisation, avec un sens aigu de la recherche d’opportunités diverses et de montages complexes » (p 142), « Le système algérien (est) structuré d’une manière trop opaque, pouvant souvent générer des marges de manœuvre excessives pour les entreprises étrangères qui travaillent en Algérie. Précisement, la transparence des marchés publics a été fréquemment controversée , laissant la porte ouverte à certaines malversations «  (p 159)