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Etude Ahmed Bedjaoui- "Cinéma et guerre de libération...."

Date de création: 23-06-2020 18:04
Dernière mise à jour: 23-06-2020 18:04
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HISTOIRE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ETUDE AHMED BEDJAOUI- « CINEMA ET GUERRE DE LIBERATION…… »

 

Cinéma et guerre de libération . Algérie , des batailles d’images. Etude de Ahmed Bedjaoui .  Chihab Editions, 308 pages, 1 000 dinars, Alger 2014

 

Jamais le cinéma algérien n’avait fait autant parler de lui. Non par ses réalisations qui se comptent (comme pour ses salles)  depuis déjà pas mal d’années, sur « les doigts …de quelques mains » ( pour ce qui concerne les longs métrages de fiction), mais seulement par les écrits autour de lui. On compense les « vides » comme on peut !

L’ouvrage de Ahmed Bedjaoui vient nous rappeller cette triste et amère réalité, en nous replongeant dans l’univers d’un 7è art pris dans les filets de l’Histoire…..et qui n’arrive pas à en sortir. Et encore ! Mais, quelle Histoire ? Surtout celle allant de 54 à 62….. alors que  peu de nos cinéastes se sont penchés (ou alors, seulement par des évocations rapides) sur la période des débuts de la colonisation et des résistances populaires soulevées par l’occupation française….et assez peu sur l’après-62 . Aujourd’hui encore, aucun film sur  les personnalités ou héros du mouvement national comme Abdelkader  ou Ahmed Bey ou Ben Badis ou Mokrani  ou Abane ou Abbas ou Amirouche ou même Messali,  n’a vu le jour .Bouâmama est déjà oublié  et Fathma Nsoumeur n’a été sauvé que par un film en tamazight .Rachedi s’est risqué à faire Ben Boulaid, mais il a subi bien des critiques des « gardiens des détails de  l’Histoire ». Et ce qui est accepté se fait toujours avec retard…..Comme si on ne voulait d’autres héros que ceux qui sont encore vivants…..et aux commandes.

En fait, une véritable Histoire du cinéma national qui ne dit pas son nom , présentée avec rigueur  et démarche scientifique, n’empêchant pas l‘auteur (le chercheur) de dire certaines vérités (ou révélations comme celle ayant trait aux négatifs des films algériens pour l’heure dispersés dans des laboratoires étrangers) ou de dévoiler certaines dérives loin d’être « révolutionnaires » (comme les querelles sur la paternité des images ou la mise à l’écart de talents dont Djamel Chanderli ou Pierre Clément ou les oublis comme celui de Kaddour Semmar) . N’y manquent que des fiches biographiques et techniques

 

La « guerre est finie depuis cinquante ans » écrivait Ben Salama. Mais , la bataille des images continue ! Avec les autres. Entre nous. Heureusement , il y a des cinéastes Algériens expatriés, quelques vieux amis de la Révolution algérienne, les documentaires, et surtout une nouvelle vague de jeunes s’esseyant au court métrage de fiction  …..et  , toujours, M-Lakhdar Hamina et  A. Rachedi. La Révolution continue !

 

Avis : Analyse de contenu complète sur le sujet. Désormais incontournable

 

Extraits « S’il est légitime de reprocher à l’ancienne puissance coloniale de ne pas assumer ses responsabilités historiques, force est de constater que ce sont les cinéastes expatriés qui ont fait la plus grosse part de travail de mémoire sur la question des massacres de Sétif, Guelma ou Kherrata » (p 46), « Le cinéma algérien a fait trop de films de guerre et pas assez de films sur la guerre de libération «  (p 112),  «  Sur la guerre d’Algérie, on peut ajouter que, longtemps, le cinéma français a été muet et silencieux » (p 147), « Si pour l’historien, la démonstration historique est essentielle, dans la fiction, le réel n’existe pas (….) Pour l’Art, la rélaité n’est qu’une illusion » (p 271),