VIE POLITIQUE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-
TEXTES HOCINE AIT AHMED- « LA GUERRE ET L’APRÈS GUERRE »
La Guerre et l’après Guerre. Recueils de
textes de Hocine Ait Ahmed. Editions Scolie, 281 pages, 650 dinars,
Alger 2013(Edité pour la première fois en 1963aux Editions de Minuit, Paris)
Il n’avait que 16 ans quand il a commencé son
combat pour la libération du pays du colonialisme. Aujourd’hui encore, à l’âge
de près de 88 ans, bien que retiré de la vie politique active depuis quelques
années, bien qu’absent-présent de la scène , il
continue sa lutte pour la liberté et l’émancipation politique de l’Algérien.
On peut penser tout ce que l’on veut de
l’idéologie générale d’un homme qui n’a pas changé de position d’un iota
jusqu’à en devenir (pour les détracteurs, de moins en moins nombreux au fil du
temps et des réalités, envieux et admiratifs en même temps) , obsessionnelle, mais on ne peut que saluer sa fidélité (juqu’à l’entêtement) à son engagement «
(r-) évolutionnaire » inchangé.
Tout ceci transparaît à travers ses écrits de
prison durant la guerre (écrits adressés à ceux qui continuaient le combat sur
le terrain) et juste après l’Indépendance :
Etudes, propositions, conseils, interventions au niveau de l’Assemblée
nationale (constituante), interview….Certains ne sont pas parvenus aux
destinataires ( ???), d’autres n’ont été ni lus (certainement) , ni
entendus …On sait comment cela a fini pour lui et comment il avait (ré-) agi. Des
textes qui nous replongent dans un passé-présent et qui nous permet de mieux
comprendre les causes premières de tous nos problèmes durant les
cinquante années d’Indépendance. Avec Ben M’hidi, Abane , Abbas et Ait Ahmed , entre autres, vivants et/ou
libres après 62, la face politique de l’Algérie aurait pu être toute autre…et,
certainement, nous ne serions pas en train de nous « étriper » autour
de concepts dévoyés dès le départ. Tous les quatre, pour emprunter à
l’auteur, ont parié sur la démocratie comme valeur et méthode à la fois,
comme but doctrinal et moyen politique…. « une
option de cœur et de raison » qui n’a rien à voir avec l’orgueil national,
le messianisme d’exhibition et la spéculation philosophique abstraite.
Avis : Avec
« Mémoires d’un combattant : l’esprit d’indépendance
(1942-1952) », un ouvrage disponible en arabe,c’est là un document à
étudier en sciences et stratégie politiques . Bien sûr le temps des
luttes révolutionnaires est passé de mode, mais celui des luttes d’émancipation
démocratique dure encore. Içi, bien plus qu’ailleurs.
Extraits :
« La résistance algérienne a été l’œuvre de l’ensemble des Algériens, de
la nation authentique » () 32), « Au lieu de processus : fin de
la guerre d’abord, restauration complète de la nation algérienne ensuite, il
convient de procéder à la restrauration d’abord, à la
apix ensuite. La restauration, dépend uniquement des
Algériens ; la paix dépend en grande partie des Français. L’une est à la
portée des Algériesn, l’autre est à ma la merçi des Français » (p 47), « L’histoire est
souvent faire d’occasions. L’essentiel pour une révolution créatrice d’histoire
est de ne pas laisser « la nature des choses « se faire d’elle-même ,
au hasard et lentement, c’est-à-dire en dehors de nous» (p 101),
« Les slogans étaient la caractéristique de l’état de crise» (p 156)
, « Le gage le plus sûr , le plus important , pour l’édification solide de
notre pas, c’est l’élargissement de la base du pouvoir, car le pouvoir
personnel ou oligarchique conduit à la paresse, au laisser aller et à la
passivité » (p 210), « Il y a eu des falsifications de l’histoire,
il y a des vérités à rétablir, notamment au sujet des « épopées »
individuelles. Mais ce sera l’affaire des historiens » (p 221), « On
met la charrue avant les bœufs, on sème du vent et on s’étonne de ne rien
récolter ; alors on change d’attelage ,et on recommnce » (p 241)