VIE POLITIQUE –DOCUMENTS POLITIQUES- HIRAK –APPEL DU
PAD 16/6/2020
Les partenaires du Pacte de
l’Alternative Démocratique (PAD,) réunis mardi 16/6 à Alger, ont appelé les
algériens à rester «mobilisés» et à s’engager avec «force» dans
la reprise effective des manifestations «pacifiques».
«Parties prenantes dès le
début du mouvement révolutionnaire citoyen, les composantes politiques,
associatives, syndicales autonomes, diaspora, personnalités, citoyennes et
citoyens regroupés au sein du Pacte de l’Alternative Démocratique contribueront
à soutenir toutes les luttes politiques et sociales citoyennes et appellent les
Algériennes et les Algériens à demeurer mobilisés mais vigilants pour s’engager
avec force dans la reprise effective des manifestations pacifiques dès que les
conditions sanitaires de l’endiguement de l’épidémie de la COVID 19 le
permettent», souligne la longue
déclaration rendue publique à la fin de ses travaux.
Pour les partenaires du PAD
la crise sanitaire a révélé au «grand jour non seulement les carences
structurelles d’un système de santé inopérant et obsolète mais elle a surtout
montré l’improvisation et l’incapacité du pouvoir de fait de prendre en charge
une population désemparée par l’ampleur et la gravité de l’épidémie».
Tout en rendant hommage au
corps médical et aux personnels de santé pour leur compétence et leur
dévouement qui mènent au péril de leur vie, les animateurs du PAD pointent
«l’exploitation» par le pouvoir de la suspension des manifestations
pacifiques décidée par le mouvement révolutionnaire, pour lit-on «tenter
d’imposer sa feuille de route et son agenda politique avec pour objectif une
normalisation autoritaire et brutale».
«Pendant cette
situation de confinement des populations, le pouvoir a redoublé de férocité en
multipliant les lois liberticides et les actes répressifs avec
leur lot d’interpellations et d’emprisonnements arbitraires», souligne la déclaration.
Et d’ajouter que «cette
cascade de répression et les arrestations massives opérées dans toutes les
régions du pays ont pour but de créer un climat de peur et de terreur
dans l’espoir d’empêcher le retour puissant du mouvement révolutionnaire qui ne
cesse de rejeter un système non démocratique corrompu et corrupteur».
C’est pourquoi les
animateurs du PAD exigent la «libération inconditionnelle de tous les
détenus d’opinion, des journalistes et l’arrêt des poursuites contre tous les
militants et les activistes» notamment l’un des ses
membres actifs Hakim Addad.
Au plan économique, les
alliés de l’Alternative Démocratique constatent que le confinement et son
corollaire l’arrêt de l’activité dans plusieurs secteurs ont provoqué «des
licenciements massifs dans les entreprises économiques publiques, la fermeture
de milliers de PME- PMI et de services avec à la clé des millions
de salariés laissés pour compte, des commerçants, des artisans et autres
fonctions libérales sont sur le point de faire faillite».
Pour le PAD les mesures «d’austérité» contenues
dans la loi de finances complémentaire- qu’il rejette dans la forme et dans la
fond- telle que l’augmentation des prix des carburants et les risques
d’inflation «vont s’amplifier auront des implications insoutenables sur le
pouvoir d’achat et le niveau de vie de la population».
Et pour boucler la boucle,
les partis, associations personnalités réunis au sein du PAD, accusent le
pouvoir d’opérer un «passage en force» afin lit-on d’ «imposer d’une
manière unilatérale une énième révision constitutionnelle concoctée dans un
laboratoire d’experts désignés par ce même pouvoir».
Pour ce conglomérat politique,
seule une «conférence nationale indépendante du système qui rassemblera
toutes les forces agissantes de la société qui s’engagent à concrétiser les
exigences démocratiques exprimées pacifiquement par le peuple depuis le 22
février 2019» est à même de redresser la situation du pays.
Une conférence qui, lit-on,
«ouvrira la voie à une transition démocratique vouée à la mise en place d’un
processus constituant souverain destiné à déconstruire les fondements de
l’autoritarisme politique, et consacrer ainsi les objectifs du mouvement
révolutionnaire populaire».