VIE POLITIQUE- DOCUMENTS
POLITIQUES- PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE A.TEBBOUNE- RENCONTRE AVEC LA PRESSE
JEUDI 11/6/2020 (SYNTHESE EL MOUDJAHID 2/2)
Participation de l’ANP aux opérations
militaires de maintien de la paix
Sous la bannière d’organisations
internationales
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune,
a affirmé, hier, que la question de la participation de l’Armée nationale
populaire (ANP) aux opérations militaires en dehors du territoire national,
prévue par l’avant-projet de l’amendement constitutionnel, se ferait sous la
bannière d’organisations internationales et dans le cadre d’opérations de
maintien de la paix, et serait tributaire de l’aval des deux tiers des membres
du Parlement.
Lors de son entrevue périodique avec des responsables de médias nationaux,
le Président Tebboune a évoqué le point figurant dans
la mouture de l’avant-projet de l’amendement constitutionnel soumis au débat,
relatif à la participation de l’ANP aux opérations militaires en dehors des
frontières, affirmant qu’«elle se fera de manière démocratique et avec l’aval
des deux tiers du Parlement».
«Nous disposerons d’une Constitution claire et transparente, et notre armée
aura le droit d’adhérer aux décisions d’instances internationales et régionale
pour participer aux missions de maintien de la paix», a poursuivi le président
de la République, qui a tenu à rappeler que l’ANP avait déjà participé, à
maintes reprises, à des opérations en dehors des frontières sous la bannière de
l’ONU, ainsi qu’à des guerres dans le cadre de la défense arabe commune, mais
n’a jamais participé à «des opérations offensives». Il a souligné, dans ce
sens, que ce point avait fait couler beaucoup d’encre, mais «le plus important
a été omis, à savoir que l’armée n’interviendra qu’avec l’aval des deux tiers
des représentants du peuple, et non sur décision du Président».
«Ce débat est provoqué par des parties qui étaient intervenues, de manière
effective, dans des conflits en dehors des frontières et qui nous reprochent
aujourd’hui de vouloir changer notre doctrine militaire», a soutenu le
président de la République.
«Notre philosophie n’a jamais changé», souligne M. Tebboune,
précisant qu’il s’«agit simplement d’un retour à la normale», partant du
principe que si l’ANP aura à participer à des opérations en dehors des
frontières, cela se fera «sous le couvert de la Loi et de la Constitution, et
pour accomplir des missions pacifiques pour la défense de l’Algérie». Pour le
Président Tebboune «l’attaque est la meilleure
défense, mais dans certaines limites», rappelant l’opération terroriste qui
avait ciblé la base de Tiguentourine, il y a quelques
années, où «la philosophie adoptée alors interdisait toute attaque contre les
terroristes tant qu’ils se trouvent en dehors de nos frontières».
Débat sur la Mouture de l’amendement
constitutionnel
Les dérapages enregistrés étaient
prévisibles
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune,
a affirmé, hier, que les «dérapages» enregistrés, lors du débat ouvert de
l’avant-projet d’amendement constitutionnel concernant les constantes de la
Nation étaient «prévisibles», réitérant sa confiance «totale» en les membres du
Comité d’experts chargé de formuler des propositions sur la révision de la
Constitution. Lors de son entrevue périodique avec des responsables de médias
nationaux, le Président Tebboune est revenu sur la
polémique autour des points inhérents aux constantes de la Nation, dans le
cadre de l’avant-projet de l’amendement constitutionnel, réitérant sa confiance
en les membres du Comité d’experts, en leur nationalisme et en leur attachement
aux constantes de la Nation, des éléments «qui ne souffrent aucun doute».
Rappelant que la question de la préservation des constantes de la nation
dans le cadre de l’amendement attendu de la Loi suprême du pays a été «tranchée
au début», le Président Tebboune a qualifié de
«conjoncturels» les «dérapages» enregistrés, lors du débat engagé dans ce sens.
Concernant la prolongation des délais de débat de la mouture de l’amendement
constitutionnel, le Président Tebboune a précisé que
cette décision était motivée par la conjoncture exceptionnelle que traverse le
pays du fait de la pandémie du Covid-19 et du
confinement imposé pour y faire face.
«Je ne pouvais maintenir le calendrier fixé dans ce cadre, au moment où les
citoyens se soucient de leur santé face à la propagation de la Covid-19», ajoutant que «de telles décisions cruciales
nécessitent du temps», a-t-il dit.
À ce propos, le président de la République a fait savoir qu’au début, il
était prévu de soumettre le projet de révision de la Constitution, en juin au
Parlement, et d’organiser le référendum par la suite, ajoutant que les données
avaient changé du fait de la situation sanitaire.
La présidence de la République continue à recevoir les propositions dont le
nombre a déjà atteint 1.500, et ce jusqu’à la fin du mois en cours, a poursuivi
le Président Tebboune, soulignant que le retard
accusé aura atteint au final un mois et demi avant que l’avant-projet en
question ne soit soumis aux représentants du peuple. Au sujet du régime de
gouvernance que l’Algérie adoptera à l’avenir, le président de la République a
rappelé que «le choix se fera partant de l’expérience que vit l’Algérie»,
précisant que «la tendance va vers un régime semi-présidentiel». Pour le
Président Tebboune, l’essentiel est de sortir du
régime présidentiel rigide, «du moment qu’il est impossible qu’une seule
personne accapare le pouvoir et agit à son gré et suivant ses humeurs», rappelant
avoir conféré davantage de prérogatives au Premier ministre bien avant
l’élaboration de l’avant-projet de révision constitutionnelle.