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Libertés religieuses- Rapport annuel 2020 Département d'Etat américain

Date de création: 13-06-2020 17:38
Dernière mise à jour: 13-06-2020 17:38
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CULTURE- ETUDES ET ANALYSES- LIBERTES RELIGIEUSES- RAPPORT ANNUEL DEPARTEMENT D’ETAT US 2020

 

© Synthèse Liberté/Ali Boukhlef, samedi 13/6/2020

Pour les Américains, les dépassements enregistrés ne se limitent pas à la fermeture d’églises ou de lieux de culte. Le rapport cite des cas de poursuites  pénales  ou  de  condamnations  pour  “prosélytisme  non religieux”. 

Dans son rapport annuel portant sur les libertés religieuses dans le monde, le Département d’Étataméricain dresse un tableau en demi-teinte concernant l’Algérie. Il souligne des atteintes à la liberté du culte et reconnaît, en même temps, une certaine tolérance envers les partisans des autres religions ou rites. Dans un rapport portant sur la situation des libertés religieuses en Algérie durant l’année 2019, le Département d’État américain rappelle en effet des informations souvent véhiculées par les médias.

On apprendra ainsi que “la police a fermé l'église protestante du Plein évangile à Tizi Ouzou” et que, suivant des médias que l’institution américaine ne cite pas, “la police a frappé le pasteur Salah Chalah”, le chef de l’Église protestante d’Algérie (EPA).  “Selon des ONG, le 17 octobre, la  police  a  arrêté 17 chrétiens  devant le gouvernorat de Tizi Ouzou, où ils avaient organisé un sit-in pacifique pour protester contre la fermeture de l'église”, note encore le document. 

En plus de ce cas précis, le rapport du Département d’État a énuméré d’autres atteintes aux libertés religieuses. Ainsi, on y lit que le gouvernement algérien “a fermé neuf églises” en 2019, contre “huit entre novembre 2017 et décembre 2018”.  Cela s’ajoute à la fermeture d’une bibliothèque chrétienne durant la même période. “Les médias ont signalé que huit fermetures d'églises affiliées à l'EPA ont eu lieu en septembre et octobre.

À la fin de l’année, 14 églises affiliées à l’EPA (…) étaient toujours fermées”, ajoute le texte qui ne porte aucun jugement sur ces décisions du gouvernement. Il donne par contre la version des autorités algériennes qui ont justifié ces fermetures par le non-respect de la réglementation. Pour les Américains, les dépassements enregistrés ne se limitaient pas à la fermeture d’églises ou de lieux de culte.

Le rapport cite des cas de poursuites pénales ou des condamnations pour “prosélytisme non religieux”. “Les autorités ont continué à arrêter, emprisonner et infliger des amendes à plusieurs chrétiens accusés de prosélytisme par des non-musulmans (…)”, note le rapport qui cite l’histoire d’un “chrétien anonyme” à qui le tribunal d’Akbou (Béjaïa) a infligé une amende de 50 000 DA pour “prosélytisme”.

Il  soulève  également  des  contraintes  administratives  que  rencontrent certaines associations non musulmanes. Les informations rapportées par le document américain ne se limitent cependant pas à des atteintes touchant les chrétiens.  D’autres tendances, rites religieux ou doctrines sont également concernées. 

Ainsi, le document relie, par exemple, la mort en mai 2019 à la prison de Blida de Kamel-Eddine Fekhar à sa défense des Ibadites. “Le 28 mai, Kamel Eddine Fekhar, éminent militant mozabite des musulmans ibadites, est décédé des suites d'une grève de la faim de près de 60 jours.

Il était en détention provisoire depuis son arrestation le 31 mars pour ‘incitation à la haine raciale’ pour une publication sur Facebook dans laquelle il accusait des responsables locaux de Ghardaïa de pratiques discriminatoires, telles que des arrestations fréquentes, des interrogatoires et des peines sévères à l'encontre des musulmans ibadites”, note le texte.

Il est rapporté également que des médias “ont parfois critiqué l'islam ahmadi et l'islam chiite comme des ‘sectes’ ou des ‘déviations’ de l'islam ou comme ‘étrangères’”. “Des journaux privés, (…) ont qualifié les Ahmadis de ‘sectes’ de l'islam dans leurs reportages en juin et juillet, respectivement”, écrit le document. Le rapport américain, qui énumère les principales dispositions légales qui régissent l’exercice des cultes, note par ailleurs des points positifs. 

Ainsi, on apprend que le  gouvernement algérien  a “accordé des permis pour l'importation de textes religieux catholiques au cours de l'année, y compris de la  littérature  catholique  et  des  bibles”.  L'EPA  a  également  “reçu  une autorisation  d'importation  pour  une  commande  de  bibles  et  de  littérature religieuse passée en 2017. 

Sur 10 000 livres, l'EPA a reçu 2 000 bibles et 2 600 exemplaires du Nouveau Testament. Les deux comprenaient des versions en français, arabe, anglais et tamazight. Selon l'EPA, elle n'avait pas reçu de détails sur les autres livres commandés”, note le document qui précise également que dans “beaucoup de cas”, des officiers de l’état civil ne demandent “plus la reconversion à l’Islam” pour les conjoints non-musulmans de femmes algériennes.